Quelques années après l'arrestation du plus grand criminel de la ville, tout les regards s'étaient tournés vers l'espoir d'une prochaine victoire vers un homme qui semble déterminé à l'idée de reconstruire Gotham avec l'aide des forces de l'ordre: Harvey Dent. Seuls les grosses pointures de la ville qui avaient dû abandonner leur rêve d'éliminer celui qui les avaient drogué n'avaient aucune envie de voter pour un autre Justicier blanc. Un regard restait tout de même focalisé sur le passé. Au Daily Planet, rare étaient ceux qui le prenait au sérieux avec sa passion pour les psychopathes et les histoires sombres. Peu de personnes lisaient ses articles et son prénom se perdait rapidement dans l'hécatombe de mots qui peuplaient le quotidien favoris des habitants de Métropolis mais rien ne pouvait arrêter Clark Kent. De plus, pour sa plus grande joie, on lui avait permis de s'approcher de l'objet qui suscitait ses interrogations pendant une heure maximum. Le jeune journaliste avait longtemps attendu ce moment et avait grand espoir que cette visite à Arkham fasse monter la côte de sa rubrique. Il imaginait déjà le gros titre qu'il taperait au dessus de son texte alors qu'il marchait dans les longs couloirs de l'asile: « Une heure avec le Prince du Crime: entrez dans la tête de la folie elle-même! ».
On lui avait enlevé tout objet possible de le mener à une mort certaine—même sa montre pour une raison qui lui échappait— et demandé d'éviter de tendre quoi que ce soit au clown lorsqu'il serait seul avec lui. Tout ce qu'il avait fait avait été d'hocher la tête tant l'excitation de rencontrer le criminel le plus connu au monde le prenait à la gorge et l'empêchait de parler. Clark avait presque l'impression d'être une de ces groupies qui se brisaient les cordes vocales à la vue d'une bande de pop star coréenne.Il sentit soudain que tout devenait sérieux lorsqu'on le fit déboucher sur un corridor aux lumières grésillantes. Jusque-là, il n'avait vu que la partie émergée d'Arkham avec de joyeux lurons habillés en blancs, entourés de quelques policiers, et sa panoplie de salles parfaitement éclairées. L'endroit où il se trouvait n'avait rien à voir avec le petit havre de paix qu'il avait traversé. Ici, tous les patients étaient enfermés derrière des portes blindées. Il sentait qu'on l'observait derrière les lucarnes tandis que cris, chants et paroles insensés se bousculaient sur son chemin. C'était digne d'un livre de Stephen King.
—Attendez ici. Ordonna l'agent qui l'accompagnait avant d'ouvrir la porte de la cellule 7698-4o3.
Il trouva ce nombre étrange. Il ne pouvait pas y avoir tant de prisonniers ici et il ne voyait pas ce que ces chiffres pouvaient signifier. Au moment où il se penchait sur l'idée qu'ils étaient peut-être des lettres, l'agent réapparu et lui fit signe d'avancer. Il fit un pas dans la salle et serra entre ses mains moites le téléphone avec lequel il pensait enregistrer la discussion quand un rire l'accueillit. Un homme aux cheveux verts, les lèvres fardées de rouges étirées par un sourire d'amusement le détaillait avec un intérêt non dissimulé. Il était enfin face au Joker. Clark était un peu déçu de ne pas le voir revêtir un de ses fameux costumes et de devoir supporter l'orange de mauvais goût des combinaisons de détenues. On dirait bien qu'il n'y aurait pas de photos pour les gros titres.
—Et si tu nous laissait seul Peter ? Scanda le clown en regardant le policier qui se tenait encore debout dans la salle.
Le dénommé Peter sortit. Non pas parce que le Joker le lui avait gentiment demandé mais parce que ses directives étaient de rester derrière la porte. Clark apprécia le fait qu'on ait posé une cruche d'eau et un verre en prévision de son interview. Ils avaient de bonnes manières dans ce monde de brute.
—Monsieur Kent... Marmonna le Joker en suivant les mouvements du journaliste, Je vous attendais avec impatience, vous savez ?
Le concerné ne sut pas s'il devait être content ou inquiet de cette nouvelle et préféra commencer l'interview sans attendre. Les rumeurs disaient que le clown pouvait s'insinuer dans les esprits faibles après une simple conversation et les changer en ses sbires en un rien de temps. Clark était peut-être un grand admirateur, il n'était pas aussi téméraire.
—Heureux de l'entendre, dit-il tout de même, Je n'ai que quelques questions à vous poser et la première est: Quel genre de relation entretenez-vous avec l'enquêteur Bruce Kyle ?
—Que ce nom est doux à mon oreille, Ironisa le Joker, Vous voulez connaître notre relation ? Elle est torride !
—Êtes vous... Commença Clark soudainement gêné.
—Regardez moi le journaliste noyé dans sa pudeur. Je connais quelques filles ici qui pourraient vous aider à passer au niveau supérieur. Je vous présenterais la charmante Luthor dans la chambre 2. Se moqua le clown en riant. Non, nous n'avons eu aucune relation sexuelle. Et ce n'est pas faute de lui avoir expliqué qu'un couple ne peut pas survivre si il n'y a qu'un seul des deux partenaires qui s'investit.
—Vous ne savez pas qu'il est déjà fiancé ?
Le Joker perdit son sourire et se mit à tapoter la table à laquelle on l'avait enchaîné. Ses yeux affichaient un désappointement total:
—Les quelques fois où on m'a forcé à marcher parmi ces ennuyeux bâtards qui hurlent jours et nuits, je l'ai vu se pavaner avec cette femme à la télévision. J'adorerais rencontrer la future Madame Wayne. Son cou parrait si facile à marquer et je me demande combien de temps elle pourrait tenir sous une pluie de coups de barre de fer. Je miserais sur moins de douze.
Le brun arrangea ses lunettes sur son nez et passa à sa seconde question. De toute évidence, le Joker n'était plus d'humeur joviale:
—Est-ce que vous regrettez ce que vous avez fait quand vous étiez libre ?
—Pas le moins du monde ! Soupira-t-il en s'étirant, même si un certain Batman s'obstine à se dire le contraire. C'est un sentimental...
—Pourquoi vous être rendu alors ? Lui demanda-t-il en ignorant le surnom donné à l'officier.
—Parce que Brucie m'a fait une promesse. Lança le Joker en souriant. Il devait trouver ma véritable identité.
Cela attisa la curiosité du Kent qui se centra sur ce sujet:
—A-t-il respecté sa promesse ?
—Bien évidemment ! On parle du meilleur détective au monde.
Clark déglutit. Il voulait savoir mais craignait d'aller un peu loin en posant ses questions. Il était vrai que les journalistes ne s'inquiétaient habituellement pas trop au politiquement correct mais il n'oubliait pas que ce n'était pas n'importe qui qu'il interrogeait.
—Allons, vas-y. Demande le moi. L'intima le clown en souriant à nouveau, je suis tout ouïe.
Après un moment d'hésitation, Clark se lança et le lui demanda en balbutiant:
—Quel est votre nom ?
—Puis-je avoir ce verre d'eau d'abord ? Lui demanda son interlocuteur pour le narguer.
Le suspens était à son comble et le journaliste ne réfléchit pas à deux fois. Il lui tendit le verre demandé et le Joker bu avec le même sourire scotché aux lèvres. Clark était prêt à entendre la suite quand, soudain, le clown brisa le contenant et lui trancha la gorge avec les bouts désormais rendu pointu. L'agent de police entra précipitamment dans la salle à l'entente du bruit de verre et tira dans le tas mais le Prince du Crime utilisa le corps suffoquant du journaliste comme bouclier. Toujours aussi agile, il désarma l'agent en rien de deux. Une fois l'arme entre ses mains il tira une balle en plein cœur du tuteur fou et s'amusa doucement de la facilité avec laquelle il s'était remis à tuer. Arrêter avait été plus difficile que reprendre. C'était comme lacer ses baskets, une fois qu'on avait le truc, on ne l'oubliait plus.
Il se dirigea vers la sortie en se demandant par quoi il allait commencer mais rebroussa rapidement chemin en entendant le journaliste gémir de douleur. L'ex prisonnier le regarda patauger dans prit dans sa mare de sang privée et se dit qu'il ne perdrait rien à remercier ce Clark pour sa venue. Sans lui, il aurait peut-être dû attendre une autre possibilité. Le joker le prit donc sans ses bras comme on enlacerait un nouveau né et se décida à répondre à la dernière question qu'il lui avait poser.—Je suis le Joker.
Cela fait, il laissa le corps sans vie de l'homme tomber lourdement et repris sa route.
—Je vais devoir écourter notre rendez-vous monsieur Kent, il faut que je récupère mon Bruce des griffes d'une vipère et mon ami Riddler m'attend à la sortie. Je suis un homme très occupé.
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Make me smile
FanfictionBruce Wayne est un agent du FBI enquêtant sur la soudaine décision de plusieurs riches entrepreneurs de léguer la moitié de leur biens au patron d'un casino connu au niveau international. Il se fait appeler: "Joker".