Angoisse

489 61 0
                                    


Bruce ouvrit la porte de l'office de Gordon avec empressement sans vérifier la disponibilité du chef de la police dans la minute. Il posa ensuite ses mains avec fracas sur le bois de son bureau pour illustrer l'importance de sa présence:

—Donne le moi. Ordonna-t-il avec une pointe d'insubordination colossale.

L'homme en face de lui préféra garder son calme, poser ses lunettes sur un tas de documents à sa droite pour fixer la boule d'hormones qui prenait un risque dont elle n'avait même pas conscience en lui parlant sur ce ton.

—J'ai besoin du dossier sur le Joker. Déclara Bruce sans perdre sa détermination, Et ne me dit pas que tu ne sais pas de quoi je parle. Je sais qu'il est ici. Tu ne pourras pas m'empêcher de régler cette affaire, Jim.

Jim. Jim. Combien de fois avait-il dit à ce gosse de l'appeler chef quand ils se trouvaient dans le commissariat ? L'officier Gordon attrapa une liasse de feuilles beaucoup plus silencieuse et débuta une lecture de tapuscrits comme si cette conversation n'avait jamais commencée. Néanmoins, Bruce ne se laissa pas faire. Ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait la scène du flic muet pour lui éviter des révélations qui pourraient le mettre en danger. Aujourd'hui, il n'était plus « le petit Bruce Wayne qu'il fallait choyer et protéger des grands méchants bandits et de la vérité sur ses parents ».

—Tu ne peux pas me garder à distance éternellement ! S'exclama-t-il pour se faire entendre, Ne pas me donner ces informations me protège peut-être d'une mort atroce mais condamne des millions de personnes innocentes à ma place !

—Si tu n'avais pas accepté ce stupide contrat avec un sociopathe, nous aurions trouvé une autre manière de l'approcher. Finit par soupirer Jim sans détacher ses yeux de sa paperasse.

—Vous auriez passé encore quelques années à lui taper sur les doigts à coups de traités de loi qu'il aurait fait brûler avec la ville ? Ou peut être que ce n'est pas si grave de vivre dans une ville où la confiance est un mythe créé pour bercer les enfants.

Cette fois, Gordon se leva et fit face au Wayne avec sévérité. Il n'avait pas sa posture paternel. Comme il se lassait à le lui répéter, il était son « supérieur » alors il agirait comme tel.

—Parle moi une nouvelle fois de cette affaire ou ose seulement y penser et tu devras me rendre ton badge et ton arme. Trancha-t-il sèchement

Bruce n'hésita pas une seconde à le faire et son mentor s'empara des précieux objets sans broncher. Il s'attendait à une réaction comme celle-ci de la part de Bruce. Ils avaient passé bien trop d'années à travailler ensemble pour qu'il ne s'attende pas à ce genre d'événement. Il avait même pensé à ce qu'il allait faire, dont appeler un agent.

—Bruce Kyle, vous êtes en état d'arrestation pour trafic douteux avec un baron du crime doublé de terroriste et pour conspiration contre votre pays.

Sous le regard surpris et révolté du brun, on lui mettait des menottes et lui rappelait des droits qu'il connaissait déjà par cœur.

—Qu'est-ce que tu fais ?! S'époumona-t-il en se débattant.

Voyant que l'agent appelé avait des difficultés à le maîtriser, Jim lui fit signe de le laisser faire.

—Je t'empêche de te faire du mal. Déclara-t-il en parvenant à maintenir Bruce.

C'est ainsi que l'inspecteur Gordon le mena jusqu'à sa cellule, face à ses anciens collègues qui n'arrivaient pas à croire que tout ceci était réel. Jack lui laissa quelques minutes pour réaliser qu'il passerait son temps dans cette cage froide avec pour seul voisinage, un Junkie semi mort allongé sur le sol, jusqu'à ce que la GCPD attrape le Joker.

Make me smileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant