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En arrivant ce matin je me suis dit que je pourrais tenter de parler à Jun.

Mais la réalité m'a sauté au visage quand je l'ai aperçu au loin avec mes autres anciens amis. Ils on continué à vivre. Je ne m'en étais pas totalement rendu compte car ça fait trois ans que je ne suis plus que concentré sur moi même.

Je sais que c'est normal, que sa vie ne pouvait pas rester stoppé parce que la mienne avait perdu son intérêt. Je sais que ce n'est pas parce que j'étais mal que le monde entier devait l'être. J'ai beau le savoir je ne peux pas empêcher ce sentiment désagréable de me bouffer la poitrine pour gagner petit à petit de la place en moi comme si c'était un puissant feu qui ne pouvait être stoppé.

Je le voyais sourire et mon dieu que cette vision était douce et douloureuse. Son sourire avait changé mais me donnait toujours autant envie de le garder près de mon cœur. En trois ans j'avais perdu tant de choses, mais j'avais gardé mon admiration envers cet homme si magnifique à mes yeux. Mais je me sentais si triste de le voir sourire comme ça à d'autres, sans doute que même à l'époque je n'étais qu'un ami parmi tant d'autres pour lui.

Je me souviens quand il est arrivé à mon collège, il ne parlait que très peu coréen, alors on c'était vite rapproché puisque j'était une des rares personnes parlant couramment sa langue.

Il y a un certain nombre de choses que je reproche à ma vie mais ma rencontre avec Wen Junhui n'en fera jamais parti.

Au final je n'ai pas pu lui parler. En réfléchissant bien, à quoi ça aurait pu me servir, à part me rendre encore plus ridicule.

Je suis allé m'acheter quelques bières, je me suis assis sous un arbre et je me suis mis à boire en l'honneur des deux derniers jours que j'allais passer sur cette terre.

J-10 [✔]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant