La Fille du feu et des océans

Chapitre 10: Mère de famille

J'arrive devant la porte de chez moi, le cœur battant. La peur a remplacé la haine. Je ne suis pas revenu ici depuis ma dispute avec Percy. Je n'ose imaginer ce que Sally a dû ressentir à mon départ. Même si ce n'est pas ma mère, j'ai vécu chez elle pendant plusieurs années. Je toque à la porte après un court moment d'hésitation. Une femme brune m'ouvre. Une expression de surprise passe sur le visage de ma mère adoptive.

- Hermione...

- Bonjour Sally...

Ses paroles vides de sens sont suivies d'un silence gênant. Silence durant lequel nous nous sommes fixées ne sachant ni quoi dire ni quoi faire. Jusqu'à ce qu'elle fasse le premier pas et me serre dans ses bras. Je lui rends son étreinte en sanglotant. Qu'est-ce qu'elle m'a maqué. Quand nous nous séparons, elle me regarde d'un air maternel qui m'arrache le cœur.

- Que tu as grandi... Tu es devenue un belle jeune femme... Pourquoi ne m'as-tu pas donné de nouvelles ? Tu ne peux pas savoir à quel point, je me suis inquiétée en lisant la Gazette du Sorcier !

Encore une fois, je m'en veux de lui avoir fait tant de peine. J'aimerais tellement rester converser mais je n'ai pas beaucoup de temps devant moi. Il faut à tout prix que je parle à ma père ou mon père.

- Je suis désolée mais je...

- Je sais, m'interrompe-t-elle. Tu ne peux pas rester. Je me doute bien que tu n'es pas ici pour parler avec moi. Que veux-tu ?

- L'adresse de la Colonie des Sangs Mêlés, murmuré-je, la gorge serrées de culpabilité.

Elle me donne un petit papier qui était collé au frigo sans un mot, un sourire aux lèvres.

- Je suis vraiment désolée... m'excusé-je encore un fois.

- Te savoir en vie me suffit, dit la mère de Percy en souriant un nouvelle fois. Mais je savais que ce sourire était faux.

- Je te promets que je reviendrais vite !

Elle acquiesce sans de départir de son expression joyeuse comme si elle était presque indifférente. Mais je savais que c'était faux. Je transplane en prenant conscience que mes derniers mots sont les mêmes que ce que j'ai prononcé, il y a 7 ans de cela.

Tandis que je voyage, mes larmes coulent. Je débarque dans à la Colonie des Sangs Mêlés, désormais furieuse. Furieuse contre moi, contre Malefoy, contre mon frère. Bref furieuse contre tout le monde ! Les demis-dieux qui passent par là m'arrêtent pour me contempler, une expression de surprise sur le visage. 

- Quelqu'un peut me conduire à Monsieur D ? 

Personne ne me répond. En revanche, les chuchotements vont à bon train. J'ouvre la bouche pour leur envoyer une réplique bien sentie quand une voix familière me coupe l'herbe sous le pied. 

- Bande d'imbécile doublés de mauviettes, vous ne pouvez pas lui répondre ?

Je me retourne pour me retrouver nez à nez avec une chevelure noir comme la nuit. J'incline la tête poliment. 

- Merci fille d'Arès, si tu pouvais me conduire chez notre cher Dionysos, tu me rendrais un bien grand service. 

- Je ne rends pas de service gratuitement. Qu'est ce que tu me proposes en échange Jackson ? 

J'ai un petit sourire. Elle me plait bien cette sang-mêlée... 

- Une raclée à mon idiot de frère. 

Sa bouche se déforme en un rictus satisfait. 

- Je te suis toute ouïe. Suis moi. 

Elle marche le long des bungalows en direction d'une grande maison.  La brune m'accompagne dans un grand bureau. Personne.

- Génial... Jamais là quand il faut celui là !

- Alors comme ça tu es la soeur de Percy Jackson ?

- Ça se voit pas ? Tu me rassures, moi qui croyais lui ressembler...

- Tu es son portrait craché physiquement mais tu es très différente de lui. Plus sûr de toi, plus de répartie... Même si je ne pensais pas dire ça un jour, tu me plais bien Jackson.

- Euh merci, lui dis-je se sachant pas si c'était vraiment un compliment.

- Mais tu as une aura différente des autres y compris de ton frère. Je ne sais pas pourquoi.

Le fauteuil se retourne au moment où je cherchais quoi répondre. Sauver par la mauvaise personne.

- Harmonie, ton père m'avait dit que tu passerais. Tu peux disposer Catherine. 

- Clarisse, le corrige la fille du dieu de la guerre en levant les yeux au ciel.

- C'est pareil.

Je ne relève pas le prénom par lequel il m'a appelée et attends que la jeune femme soit sortie pour enchaîner. 

- Où est-t-il ? Il faut que je le vois ! 

- Écoute petite, si tu crois pouvoir débarquer ici et donner des ordres, tu te mets le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! 

Un frisson de colère descend le long de ma colonne vertébrale. La terre recommence légèrement à trembler. 

- Ne me parlez pas comme si vous étiez supérieur à moi. Je ne suis pas une de vos petites Sangs mêlées que vous pouvez mépriser ! 

Pour ponctuer ma réplique, la plume qu'il utilisait s'enflamme. Il la lâche en jurant. 

- Bien, fille de Poséidon et d'Hestia, prends ceci et déguerpis. 

Il me lance une bouteille d'eau en maugréant. Je lui adresse un sourire étincelant. 

- Merci Monsieur D, vous êtes bien aimable. 

- C'est ça, maintenant va-t-en ! 

Je renverse la bouteille au sol et plonge les deux pieds dedans en prononçant clairement. 

- Temple de Hestia ! 

Je me sens absorber par l'eau vers la terre. Je ne peux pas transplaner dans un temple à cause des mesures de protection. Pendant quelques secondes ce n'est qu'un tourbillon de couleur. Puis j'arrive dans un temple dédié à ma mère. Une grande statue d'elle trône au centre de la pièce avec autour plusieurs offrandes en tout genre.

- Fuego ! appelé-je.

- Je suis ici Miss, me répond le feu follet en sortant de la bague de ma mère.

- Miss ? relevé-je, amusée.

- C'est moins formel que mademoiselle.

- Je voudrais communiquer avec ma mère.

- Ah bon ? Je croyais que tu était là pour compter les pétales des fleurs !

Je lève les yeux au ciel mais ne dis rien.

- Alors peux-tu me mettre en contact avec elle ?

- Non.

- Quoi ?! m'indigné-je.

- Ta mère savait que tu allais passer, elle t'a donc envoyé une réponse.

- Qui est ? m'impatienté-je.

- Moi, me répond une voix dans mon dos.