9: Emeraude✅

291 14 1
                                    

On a roulé environ un quart d'heure avant de s'arrêter en haut d'une falaise. Je me gare à côté de sa moto et je descends. On enlève nos casques et on ouvre nos blousons. Il fait chaud avec les blousons de moto d'hiver. Il commence à marcher et me tend sa main pour que je la prenne, ce que je fais. On a marché pendant cinq minutes avant qu'il s'arrête. Je regarde la vue et c'est magnifique. Je crois que c'est devenu mon nouveau coin adoré.

—Ça te plaît ?

—Oui, c'est magnifique. Pourquoi m'as-tu emmené ici ?

—Je voulais te faire découvrir mon lieu secret. Très peu de personne connaissent ce lieu.

—mais pourquoi me faire découvrir ton coin ?

—J'ai envie d'être seul avec toi sans que personne ne nous dérange. D'ailleurs, mon pull te va très bien.

—Ah d'accord, merci. Je voulais aussi te remercier de m'avoir caché de ce surveillant, c'était gênant la façon dont il me défigurait.

—Ce n'est rien, je n'aimais pas du tout la manière dont il te matait.

—Ouais, moi non plus. En plus, je crois que c'est un nouveau parce que je ne l'avais jamais vu avant. Et comme tu le sais, je les connais tous étant donné que passe presque tous les jours les voir.

—Oui, je veux bien te croire. J'aimerai bien reprendre là où on a été interrompu.

Je le regarde et un silence gênant d'installe. Il me sourit, je lui réponds également.

—Je ne sais pas si c'est une bonne idée.

—Pourquoi est-ce que ce serait une mauvaise idée ?

—Je ne sais pas, j'aime bien notre complicité, et je crains que si quelque chose se passe entre nous, plus rien ne sera pareil.

—Je te comprends, mais normalement, rien ne sera pareil entre nous, puisque notre relation évoluera au fur et à mesure.

—Si tu le dis.

—Mais avant toute chose, je dois te dire quelque chose d'important.

—En faire...je ne sais pas comment te le dire... tu sais, enfin...tu connais le jeu du lycée.

—Oui et ?

—Je suis obligé d'y participer. Et tu es la fille que j'ai choisie, me dit Louis en baissant les yeux.

Je vois qu'il n'est pas à l'aide. Je ne sais pas comment réagir. Tout ce qui s'est passé entre nous était ce réel ? C'est vrai que nous n'avons rien fait. Il préfère me prévenir avant de commencer. Mais je ne sais pas si je dois lui faire confiance. Finalement, je décide de réagir à ma manière.

—Tu n'es pas sérieux, je te faisais confiance, et tu me balance ça. Mais tu sais quoi, va te faire foutre. Je pensais que tu m'aimais bien pour ce que j'étais mais en fait, tu es un gros connard comme tous tes potes. Ne viens plus me parler.

—Non, ne réagis pas comme cela, si je te le dis, c'est pour que tu sois au courant. Je n'aime pas leur jeu. Je ne voulais pas en faire partie. Je continue de leur faire croire que je joue, mais je n'y arrive pas. Tu me plais vraiment.

—Comment veux-tu que je te fasse confiance ? Tu me balance ça, comme si tu allais te doucher. Comme si pour toi, tout cela est normal. Mais moi, j'ai l'impression que nos « aventures » étaient fausses. Alors ciao, je me casse.

Je pars en faisant le chemin inverse. J'entends Louis m'appeler au loin mais je suis partie en courant. Je ferme mon manteau rapidement, mets mon casque, mets le contact à ma moto et pars rapidement. Je roule sans but précis. Je m'arrête sur le parking d'un supermarché et je vois que j'ai roulé plus de deux heures. Je décide d'aller m'acheter à manger parce que j'ai faim. Après un temps de réflexion, j'appelle Angélique.

Appel Angélique

« —Em', ça va ?

—Pas trop et toi ?

—Qu'est-ce qui se passe ma belle ?

—C'est Louis

—Qu'est-ce qu'il a fait ?

—Est-ce que je peux passer chez toi, je n'ai pas envie d'en parler au téléphone.

—Mais oui bien sûr. Tu es là dans combien de temps ?

—Dans vingt minutes environ.

—D'accord, à tout à l'heure alors. Et fait attention sur la route. Je n'aime pas que tu roules quand tu es mal.

—Ne t'inquiète pas, je ferai attention. À toute. »

J'arrive chez Angélique après avoir roulé pendant de longues minutes intenses. J'ai gueulé contre environ dix voitures qui m'ont soit coupé la route, soit on voulut me doubler en étant à deux centimètres de ma moto lorsqu'il se rabattaient. Je décide de sonner chez ma meilleure amie. Elle arrive et me fait entrer. Je dis bonjour à ses parents et nous montons dans sa chambre. Je m'assois sur son lit et elle sur sa chaise.

—Bon, allez, raconte-moi tout. Ça doit être important si tu ne veux pas en parler au téléphone.

—Tu n'imagines pas à quel point.

Je lui explique notre après-midi en commençant par les heures de colle puis lorsque nous sommes allez à la falaise. Elle ne m'a pas interrompu durant mon explication et je lui en suis reconnaissante. Son visage est passé par tout un tas d'expression, que ce soit de la joie, de la tristesse et de la colère. Je pense que ce qu'elle va pouvoir me dire va m'aider à avancer dans toute cette merde. Elle sait que j'écoute attentivement tous ses conseils même si c'est rare que je les applique. Elle réfléchit à ce qu'elle va pouvoir me répondre, ça se voit sur son visage. 

Le pari (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant