Chapitre 10

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Benjamin 

-Venez ! Vite ! Ne traînez pas ! hurla alors Eliakim.

-Qu'est-ce qui se passe ? cria Emma.

-Ne posez pas de question et suivez Noé. C'est une question de vie ou de mort !

Il se plaça ensuite derrière nous, tous en pressant chacun d'aller toujours plus vite. Personne ne comprenait. L'air semblait s'être chargé en électricité. Je crus entendre des coups de feu et des crissements de pneus au loin. Nous pressâmes le pas d'avantages. Nous arrivâmes devant un immeuble gris. La seule chose qui le distinguait des autres bâtiments alentour était son numéro : le 21. Dans le hall, je vis un gosse de sept ou huit ans qui semblait guetter quelque chose. Il nous dévisagea d'un air suspicieux. Noé lui adressa quelques mots et l'enfant reporta son attention dehors. Nous montâmes les marches, car l'ascenseur était Hors-Service. Après avoir monté sept étages, Noé glissa une clé dans la serrure portant le numéro 73. La porte s'ouvrit devant nous. Nous sommes alors tombés sur Zara, assise, dans ce qui devait être la cuisine, en train de manger un biscuit. Comme j'étais juste derrière Noé et que je le dépassais d'au moins deux têtes, elle me dévisagea ébahie : 

-Mais qu'est-ce que...

-Entrez ! Entrez ! Vite ! cria Eliakim en nous poussant dans le petit appartement.

En plus de la cuisine, il y avait un salon, le tout dans une seule et même pièce. Ensuite, il y avait quatre portes dont je ne connaissais bien évidemment pas la destination. Zara reprit : 

-Eliakim ! C'est quoi cette histoire ?

-Zara, écoute-moi, faut que je t'explique.

Deux jeunes enfants que je n'avais pas encore vus coururent se cacher derrière elle. Ils nous regardaient de leurs yeux tout écarquillés.

-Attendez deux minutes ! les arrêta mon demi-frère. Il y a eu une sorte...de...d'alarmes et tu nous as emmenés fissa chez toi. Cela avait l'air grave, mais tu ne nous as pas expliqués pourquoi ! Il est bientôt 17h30 et, si mes souvenirs sont bons, le bus qui doit nous ramener chez nous est à l'opposer d'ici !

Il craquait, je le sentais à sa voix chancelante.

-C'est difficile à dire...bougonna Eliakim.

-Je veux savoir !

-Tu n'as pas à me dire ce que j'ai à faire ! Je ne suis pas...

-...Tu leur dois des explications ! s'indigna Zara.

Il grimaça et dit, sans vraiment nous regarder : 

-L'alarme que vous avez entendue est un signal antiterrorisme. Elle se déclenche lors des raids de la police pour prévenir les civils de ne pas rester dehors. Les flics tirent sur les rebelles...

-Et si les gens ne sont pas rentrés chez eux ? demanda naïvement Emma.

-Il arrive souvent que des gens innocents se retrouvent au mauvais endroit au mauvais moment. Ici, tout le monde est suspect...

-Mais si l'alarme se déclenche, les méchants ont le temps de se cacher ?

Je vis Eliakim se retenir de bondir dès que Gamaliel eu fini sa phrase. Malgré cela, il répondit :

-Ils vont à la rencontre des forces de l'ordre. Parfois du moins. Dans ces cas-là, nous assistons alors à des sortes de guérilla. Restez dehors quand une alarme se déclenche, c'est du suicide !

-C'est faux, dis-je, ce ne sont pas de vraies balles. Ils utilisent des flashes immobilisants.

-Ah ouais ? Qui t'a dit ça ? 

12 - Le CheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant