Chapitre 22- [Ma cicatrice]

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AXELLE

J'ouvre les yeux. Mon cœur recommence à faire ses crises. Il s'affole sans raison et mon ventre me donne l'impression d'être en train de bruler. Ma tête tourne et j'ai l'impression quand me frappe l'intérieur de la tête. J'entrevois que ma main est levée mais je ne la sens pas. J'ai l'horrible sensation que mes yeux se retourne tellement mes paupières sont lourdes. Est-ce que ma vie va s'arrêter ici ? Je vais finir mes jours sur un lit d'hôpital s'en pouvoir dire « je t'aime » à ceux qui m'entoure ? Je vais consumer mon corps jusqu'à ce qu'il n'y est plus que mes os ? Je ne suis même pas capable de supporter de la nourriture ou n'importe quel liquide... Je ne veux pas qu'on me voit comme ça. Laisser moi mourir invisible aux yeux des autres...

-Axelle...

Je retombe dans un « sommeil » sans savoir de qui provient cette voix. Mon corps s'éteint tout à coup, relâchant toutes douleurs. Je meurs ?

EDEN

Je gratte. Encore et encore. Aucune nouvelle de ma copine depuis deux semaines. Plus d'autorisation pour la voir. Ma mère est sortie il y a une semaine et a retrouvé une routine saine à la maison. J'ai été interrogé par les enquêteurs et le père d'Axelle a été arrêté. Sa peine sera officielle après son passage au tribunal. Qu'il meurt dans sa cellule. Je pose l'instrument à côté de moi et me lève. Je marche, enfin je traîne des pieds jusqu'à la cuisine et je vois ma mère à genoux sur le carrelage.

-Maman ! Qu'est-ce qu'il y a ?! Tu es blessée ?!

Elle lève la tête et mes larmes explosent quand je vois le visage déformé par de la tristesse et les larmes de ma mère. Sa bouche est luisante de larmes ainsi que la presque totalité de son menton. Son léger mascara peint le dessous de ses yeux aveuglés de perles transparentes. Elle empoigne mon t-shirt avec ses mains moites et elle baisse la tête. Je ne l'ai jamais vu aussi... Bouleversée... Je la secoue pour quelle respire et elle relève la tête. Elle murmure un mot qui n'est que l'ombre d'un souffle. Elle le répète mais sa voix est brisée. Et elle finit par hurler :

-Axelle !

Je tremble. Je pleure. Je tombe en arrière. Mon cœur de brise et la douleur qu'il me provoque est inimaginable. Mes yeux me brûlent et je ne sais plus ce que je pense. Je me sens perdue et le monde tourne autour de moi. J'ai l'impression d'être écrasé par le poids de la douleur. C'est impossible... Je me rus dehors, chutant à tout les mètres et je m'écrase contre la porte de chez Nathan. Je tambourine la porte au risque de passé pour un fou et il sort immédiatement. Vu comment il me regarde il ne sait rien. Je m'écroule au sol, tenant le bas de son pantalon et je vois mes larmes noircir le béton de l'entrée.

-Non... Non. Pas elle...

Je lâche le jean et frappe le sol à poings nus. Je relève la tête pour découvrir sa réaction. Ses yeux sont devenus rouges et il a les mains empoignées dans ses cheveux. Il respire fort et ses larmes inondent son sweat rose. Il s'accroupit pour hurler et il se relève. Est-ce qu'on ressemble à des fous ? J'en ai rien à foutre.

ELISE

Je rentre de l'hôpital. L'enfant que j'ai toujours cherché à protéger est morte. La gamine de Mary a été l'enfant que je n'ai jamais pu avoir. Je la chérissais plus que n'importe qui au monde... Et je n'ai pas su être là pour elle... Ma chérie... Ma princesse... Je voulais lui faire parcourir le monde, lui faire réaliser ses plus grands rêves... Mais... Et maintenant... J'ai cherché durant des nuits entière le moyen de la soigner. J'ai supplié des psychologues experts, j'ai pris les meilleurs médecins, j'ai passé mes nuits à prier... A chaque fois qu'il se passait quelque chose je n'étais pas là... Pardonne moi ma chérie... Je suis désolée...

J'ai passé la semaine dans la chambre d'Axelle. J'ai regardé la fin d'un de ses mangas même si je déteste ça et j'ai relus nos messages. On se disait souvent des conneries, des blagues sans queues ni têtes. Nos photos étaient nombreuses. A chaque fois qu'elle ouvrait « snap » elle nous prenait en photo, de tous les filtres possibles et imaginables. Je l'aimais comme ma propre fille. C'est son enterrement. Les proches sont tous réunis pour lui faire un adieu. Nathan et Eden sont tout les deux dans la chambre d'Axelle, Monsieur Segfrid reste à mes côtés, Méline, Thomas et leurs parents parlent de leurs bons moments passés aux côtés de ma princesse et les autres font de mêmes. Même la serveuse du Dreamer a amené un bouquet pour me soutenir. Tout le monde aimait Axelle.

-Madame Elise... J'aimerais vous offrir ces fleurs... Je n'ai pas eu des bonnes relations avec Axelle. Je ne la connaissais pas vraiment mais elle ne m'a jamais repoussé. Elle sera toujours quelqu'un de cher à mes yeux. Elle est un exemple de force pour nous tous.

Je prends Alan dans mes bras. Ce garçon m'appelait souvent pour avoir des nouvelles d'elle. Même sans liens de sans il la considérait comme une sœur et je l'admire. Même avec les jugements de sa famille il a apprécié sa demi sœur, et ça, c'est magnifique. C'est peut-être con, mais c'est rare...

Nous adressons nos pleures et nos adieux à la douce enfant que nous aimons. Eden dépose un lapin en peluche protégé par du verre sur la tombe. Il est suivi de sa mère qui dépose un rose avec une ficelle bleue, comme toutes les autres personnes. Personne ne pourra oublier Axelle Hannah Prettle, fille d'un père qui abusait d'elle et d'une mère décédée. Elle sera dans nos cœurs même après la mort. Et même si « la mort nous sépare », je l'aimerais dans une autre vie, un autre monde, une autre dimension... Je l'aimerais comme ma fille tant que mon âme vivra. Elle est ma cicatrice.

Elle est la plus belle cicatrice.

C r y  B a b yOù les histoires vivent. Découvrez maintenant