Chapitre 11- [Le feu de mon âme]

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-Lou et moi... Tu sais... C'est pas pour de vrai...

Le feu brûlant de ses yeux rallume le miens. Sa voix grave enflamme mes pensées.

-Comment ça ?

-C'est un double alibi. Elle aime Lola. Moi je suis gay... Et...

Il se couche sur le dos et me fait monter sur lui. Ma posture est horriblement efféminée. Ses mains sur mes hanches, mon bassin légèrement relever pour ne pas écraser ce que je sens être une érection. Je me penche pour faire tomber ses mains plus basses. Je l'embrasse. Encore et encore. Le souffle court je gémit son nom.

-Nathan...

Il gémit quand je le touche. Son air de dominant est largement moins sexy que ce visage dominé. Il caresse mes cheveux et les enroules autour de ses doigts pour les tirer, je ne m'en plains absolument pas. Il me mord le cou et quand il relâche ses dents, un geste nouveau surgit en moi. Je stoppe nos baisés, caresse ses lèvres de mon pouce et lui murmure :

-Je t'aime tellement mon ange...

Je pense ne pas avoir conscience de ce que je viens de dire, mais lui oui. Il sourit et les larmes gorgent ses yeux. Il explose en larme et me serre dans ses bras. On s'embrasse dans le cou et je ris de bonheur, ce qui calme ses sanglots. Nous nous embrassons pour finalement se sourire sans parole. On se regarde juste. Comme ci nos yeux allaient révéler nos vies. Mais on m'a toujours dit que les yeux ne mentent pas. Dieu merci, ce soir je comprends cette phrase.

-Je t'aime aussi.

Je me mets sur le dos et il pose sa tête sur mon torse. Je caresse ses cheveux roux légèrement emmêlés et il joue avec ma main libre. Merci... Putain merci...

EDEN

La guitare dans mes bras, mes doigts sur les cordes. Je me soigne avec les partitions de idfc de Blackbear. Je chante les paroles et les hurles de douleurs par moments.

Cause I have hella feelings for you

I act like I don't fucking care

Like they ain't even there

Cause I have hella feelings for you

I act like I don't fucking care

Cause I'm so fucking scared

Les paroles. Les accords. J'aime cette musique. Et bordel. Rien ne peut faire sortir Axelle de ma tête. J'ai beau chercher des occupations ou des nouvelles partitions ma seule envie et de parler à Axelle. De la voir me sourire. Et à chaque fois les mêmes choses me viennent en tête... Et si elle aimait Nath... Ou même quelqu'un d'autre... Putain mais pourquoi il fallait que j'aime la seule fille inaccessible... Elle est trop jolie et trop pure pour moi. Elle ne sait même pas le nombre de conneries que j'ai fait dans ma vie....

Je relève mes manches et pose la guitare sur son socle. Le poème que j'avais écrit est encore au sol. Toujours parmi les débris de verres. Je le prends et défroisse le papier. Je m'allonge sur mon lit et lis le texte :

Le jour, comme de nuit,

Tu fais partis de ma vie.

Les démons dans mon cœur,

Chassé par de pure bonheur.

Toi seul peux me faire douter,

A chaque fois je ne fais que t'imaginer.

J'ai beau mentir et m'éloigner,

Toi tu ne fais que me manquer.

Mille excuses pour t'aborder,

Mille regrets je ne fais que m'infliger.

Pour une fois ci ce n'est que mentir,

Pour une vie je ne veux pas le pire,

Qu'importe jugement et rancune,

Moi je ne demande pas la lune.

Une seule chance, avec toi,

Serait, sans doute, pour moi,

Plus beau que « Il était une fois ».

Je le laisse tomber sur mon lit. Est-ce qu'un jour elle hantera un autre cœur que le miens ?

Mon téléphone sonne. Décidément...

-Eden... C'est Axelle... Tu fais quelque chose ?

La petite voix de cette fille me fait sourire. Elle a craqué... C'est adorable...

-Non. Et toi ?

-J'ai besoin de te parler... Sauf si tu ne veux pas. Je comprendrais.

-Je peux venir chez toi ?

Au risque de tout perdre mieux vaut tout essayer.

-Oui, je suis seule, elle travaille tard aujourd'hui...

-Tu veux que je vienne maintenant ?

-Oui s'il te plait.

-J'arrive. A tout à l'heure...

J'ai mal au ventre. Je tremble quand je raccroche. Elle m'a rappelé...

AXELLE

Je pose mon téléphone. J'ai réussi... J'ai enfin réussi. Je me lève, j'ai l'air d'un zombie... Mes yeux sont assombris par les cernes, les lèvres séchés et pâle de l'absence de vie. Ça fait au moins 3 jours que je ne mange qu'un bout de pain par jour et un petit verre d'eau. Mes vêtements sont basiques, legging, grande chaussette et sweat. Tout le parfait ensemble du tue l'amour. Puis je vois Eden arriver. Il est toujours très élégant. Son long manteau lui donne un air mature que j'apprécie venant de lui. J'ouvre la porte avant d'entendre sa main frapper contre le bois. Il est toujours aussi grand, toujours aussi beau, toujours la mèche rebelle qui part dans le mauvais sens et toujours ses yeux magnifiques. Je lui fais un geste de tête pour lui dire d'entrer. Il enlève ses chaussures et pose son manteau sur le crochet. Il me suit jusqu'à ma chambre. Ça pourrait faire peur à d'autre personnes mais j'ai ce sentiment de confiance et d'habitude qui me font aller de l'avant avec lui. Il ferme la porte derrière moi et s'assoie sur mon lit.

-De quoi voulais tu parler ?

Je le regarde, dans un face à face perdu, face à la frontière de mon possible.

-Je t'aime, et j'ai... J'ai besoin de te parler pour que tu me comprennes...

Par le plus doux des gestes il me prend dans ses bras. Il embrasse ma tête et me susurre à l'oreille :

-On doit parler. On n'a rien à ce caché. Ni toi, ni moi... Alors c'est moi qui vais commencer. Je ne suis pas le garçon intello et pure que je laisse paraître.

Mes yeux croisent ses phalanges fracassées. Qu'est-ce qu'il a fait...

C r y  B a b yOù les histoires vivent. Découvrez maintenant