Et si [En Cours]

PARTIE 18 - Démunie

Lena était restée dans sa chambre. Elle ne savait que penser de ce qui venait de se passer. Elle était encore sous le choc. Elle s'assit sur le bord de son lit et se prit la tête dans ses mains. Tout s'était enchaîné beaucoup trop vite. Et vue l'issue, elle aurait préféré que rien de tout ça ne soit arrivé. Elle n'osait même pas imaginer à quel point sa relation avec Kara allait devenir embarrassante après tout cela. Un cap avait été franchi sans possibilités de faire machine arrière. Elle prit une profonde inspiration pour tenter de calmer l'emballement de son cœur. Pourquoi es-tu si conne Lena ? Ne pouvais-tu pas te contenter d'être une Luthor ? Une larme coula sur sa joue. Elle allait se laisser sombrer avant d'entendre son téléphone. Elle se redressa et se dirigea vers le salon pour y répondre. Habituellement, à cette heure-ci, elle aurait décidé d'ignorer la communication. Mais la situation ne l'envisageait pas, elle prit l'appel.

???

Lena arqua un sourcil en voyant le nom du correspondant s'afficher.

- Lena Luthor, j'écoute.

- ...

- Je comprends. Attendez mon arrivée. Ne laissez personne prendre de décision à ma place.

Elle raccrocha et appela un chauffeur dans la foulée.

POV KARA

Je tentais de me reprendre. Sortir comme ça de l'appartement de Lena fut difficile. Mais le Super signal de ma sœur avait été activé. Je m'en voulais terriblement. J'avais disparu pendant 8 jours en ne lui laissant qu'une pauvre lettre. La connaissant, elle avait dû être désemparé et complètement dépassé. Je la suspectais d'ailleurs d'avoir été fouiller mon appartement pour tenter de me retrouver. C'était la seule explication possible sur le fait que Lena arborait le bracelet à son poignet. Mais pour une fois dans sa vie, elle avait accepté mon choix et n'était pas venue me rechercher. J'avais été égoïste. Depuis ma plus tendre enfance, Alex était mon pilier. Elle avait toujours tout fait pour me protéger. Quitte à mettre sa vie personnelle en suspens. Et là, j'étais revenue comme une fleur, et j'avais filé droit dans les bras de ma meilleure amie. Cette fille me faisait vraiment perdre la tête. Je devais me recentrer. Je survolais National City à vive allure. Cette sensation m'avait manqué, ainsi que cette ville. Mon retour avait du bon. Je savourais dorénavant ce que j'avais juste sous mon nez. Et les bras de la jeune Luthor me manquaient déjà. Je me pinçais la lèvre en repensant à ce que je venais de vivre plus tôt. Kara reprend toi. C'est de ta sœur qu'il faut se soucier là. Je pris un dernier virage qui m'emmena tout droit vers le DEO. Une fois passé le seuil, l'inquiétude s'empara de moi. Jamais Alex n'avait déclenché le signal s'il ne s'agissait pas d'une question de vie ou de mort. La salle principale était bizarrement très calme. Je remarquais une personne faisant les cent pas au centre. Elle avait les yeux rivés sur son téléphone. Maggie. J'accourus vers la fiancée de ma sœur.

- Magg'... Que se passe-t-il ? Le signal d'Alex a été activé ! Où est-elle ?

Je distinguais enfin son visage. Elle était littéralement en pleurs. Ce qui ne m'inspirait rien de bon. Sawyer était une des femmes les plus fortes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Avec l'héritière Luthor. Et les rares fois où je l'avais vu dans cet état, c'était à cause de ma sœur. Et nous deux, ça ne s'était pas très bien passé.

- Mais bordel t'étais où toi déjà ! Sache Supergirl, elle avait prononcé mon alias avec dédin, que je ne te pardonnerais jamais d'avoir laissé ta sœur si elle ne s'en remet pas. En fait, je ne sais même pas si je te pardonnerais tout court.

Je déglutis, totalement incrédule. Il fallait absolument que je calme le jeu.
Les expressions de son visage ne mentaient pas. Elle me détestait. Mais cela ne m'aiderait pas à y voir plus clair. Je comprenais totalement sa réaction, moi aussi je me haïssais.

- S'il te plaît, calme toi Maggie. Te voir dans cet état me fait encore plus regretter mon choix d'être partie. Et je te laisserais tout le temps de m'incendier plus tard. Dis-moi juste où est ma sœur ?

Elle prit une profonde aspiration et me fusilla du regard. Elle aussi semblait démunie face à la situation.

- Elle est en bas, avec J'onzz. Ils lui font passer des examens. J'ai dû quitter la pièce car j'émettais trop de mauvaises ondes. Un Martien triture ma future femme et c'est moi qui émets de mauvaises ondes. Tu y crois toi ?

Elle s'était remise à tourner en rond en se massant les tempes. Son début d'explication ne m'avait pas suffi. Pourquoi ma sœur était-elle ici afin de subir des examens médicaux ? Je la stoppai net dans ses déplacements circulaires en lui prenant les épaules.

- Sawyer s'il te plaît. J'ai conscience d'avoir énormément loupé pendant mon absence mais là j'ai besoin d'une mise à jour. Pourquoi Alex est-elle ici ? Elle va bien ?

La flic se mit à rire nerveusement.

- Bien sûr qu'elle va bien. T'es débile ou quoi ? Tu penses vraiment que j'aurais déclenché ton signal de merde si ta sœur allait bien ? Elle m'a supplié de ne pas le faire. Mais t'es en droit de savoir. J'ai retrouvé ta sœur en pleine convulsion au milieu de notre salon. Y'a mieux comme réveil non ? Voir ta femme en train de s'étouffer... Elle reprit sa respiration et me pointa du doigt. Et tu sais quoi t'étais pas là. J'ai dû me démerder pour la ramener ici. Elle respirait plus Danvers. Tout ça à cause de ce stupide traitement. D'ailleurs, la prochaine fois que je croise ta petite bourge, je lui fous mon poing dans la gueule !

Je lâchais mon emprise sur la brune et laissais tomber mes bras le long du corps. Moi qui voulais des infos, j'étais servie sans l'être vraiment. Un tas de questions me brûlaient les lèvres. Pourquoi Alex avait-elle eu des convulsions ? De quel traitement parlait-elle ? Ma sœur partageait toujours tout avec moi. Elle m'en aurait parlé si elle avait dû être placée sous médication prolongée. Comment allait-elle maintenant ? Mais surtout, que voulait-elle dire par "Ma petite bourge"... Lena ? Impossible. Pourquoi aurait-elle envie de la frapper dans ce cas ? Qu'avait-elle à avoir avec tout ça ? Une chose est sûre, je regrettais maintenant amèrement d'être partie.