chapitre 12

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Assise dans la voiture avec ma mère, nous nous dirigeons vers le lycée. J'admire le paysage défiler autour de moi en dégustant mon bol de céréales.

Il fait un peu froid aujourd'hui. Les nuages menacent de pleurer et le temps nous gronde de sa voix grave et imposante.

You should be sad de Halsey s'engouffre doucement dans la voiture. Le son est à fond et les vitres sont baissées. Ma mère envoie valser sa chevelure ébène dans tous les sens. Je la regarde en souriant.

Les paroles de cette chanson sont pourtant si tristes, bien qu'elles sonnent heureuses à l'oreille. C'est beau et déprimant.

- Je peux savoir d'où te sors cette joie de vivre ?

- Ça s'appelle s'amuser mon cœur, rigole t-elle.

- Avec ce temps ? C'est ridicule, maman.

- Non, c'est vivre.

Je roule des yeux, peu convaincue.

- Ça ne te ferais pas de mal de te lâcher un peu tu sais ?

- Je sais, mais trop se laisser aller peut vite devenir un défaut.

- Personne n'est parfait !

- Peu importe, renchéris-je

Elle sourit, exaspérée. J'ai le chic pour tout extrapoler d'après elle. Je finis mon bol que je vois la grande façade de l'établissement se dresser sur notre chemin. Nous sommes enfin arrivées.

Je descends de la voiture et claque la portière. Ma mère m'interpelle par la vitre.

- Peyton ?

- Oui ?

- Trouve toujours une raison de sourire, ok ? Le bonheur coûte moins cher que l'électricité mais donne autant de lumière.

Un léger rictus s'accroche à mes lèvres.

- J'en prends note de celle là.

- Bonne journée ma chérie.

Elle m'adresse un clin d'œil avant de s'en aller, la musique toujours aussi à fond dans la petite voiture débordant d'une curieuse joie de vivre que je ne la connaissais pas.

Ma mère est un phénomène.

***

- Tu en veux ? Me propose Taylor

- Qu'est-ce c'est ?

- Une barre protéinée.

Je grimace.

- Non, ça va.

- Moi je veux bien, intervient Danielle

La blonde la lui passe. Je regarde le terrain se remplir, espérant secrètement voir celui pour qui je suis actuellement ici. Jake Burton. Si c'est pathétique ? Je vous l'accorde.

- Arrête avec ça.

La brune arrache le portable de notre amie.

- Qu'est-ce que tu fais ? S'affole t-elle

- Ce n'est pas parceque tu le regardes tout le temps qu'il t'enverra un message.

- Ça, tu n'en sais rien.

- Si tu le dis.

La blonde devient rouge de gêne. Je rigole accompagnée de Danielle.

- Ça avait plutôt l'air de bien marcher entre vous samedi, commençais-je

- Je confirme. Tu nous avais presque oublié.

- Comment tu peux le savoir ? Tu étais complètement saoule.

La belle brune feind d'être vexée avant d'envoyer un léger coup dans l'épaule de notre Taylor. Celle ci rigole aux éclats, fière de son coup.

Quelques garçons de terminale arrivent sur le stade. Je m'attarde sur leurs visages en le cherchant, lui.

James et Oliver nous font des signes avec leurs mains depuis la grande pelouse. Taylor vire à la couleur tomate. La brune en profite pour sévèrement la taquiner.

À plus mon grand désarroi, je ne le vois pas.

Jake n'est pas venu.

Qu'est ce que je ressens ? Je ne sais pas encore, peut être de la déception.

La plupart de ses amis sont ici à discuter et rire entre eux. J'ignore les pincements qui agressent mon cœur et m'enfonce dans mon siège. Je déteste ressentir ce genre d'émotions. J'ai l'air d'une enfant en plein caprice. C'est ridicule.

Une rafale de vent s'amourache dans mes cheveux. J'y passe lentement ma petite main pour les renvoyer en arrière, les yeux clos. J'aime sentir le vent sur mon visage, malgré ce temps oui, j'aime ça.

Je repose mon regard sur le terrain et remarque un garçon entrain de me fixer. Il est debout, en plein milieu du stade. Sa tenue de quaterback trahit le fait qu'il fasse parti de l'équipe. Personne ne semble l'avoir remarqué si bien qu'ils continuent tous à s'entraîner.

Ses yeux sont juste accrochés aux miens. Ses cheveux ébouriffés, d'un noir profond contraste avec le beau bleu de ses grandes iris.

Cette situation est gênante. Vraiment trop. Je tourne la tête et regarde ailleurs. Je déteste me faire regarder comme ça. C'est angoissant.

Le visage de Jake me revient en tête. Pourquoi n'est-il pas venu aujourd'hui ?

Je rentre mes mains dans mon sweat avec empressement. Le froid commence à se faire plus persistant.

Mes amies regardent les garçons entrain de s'échauffer. J'ai envie de rentrer chez moi. Le simple fait qu'il ne soit pas là me change. Je déteste être comme ça.

Peut-être, le verrais-je Demain ?

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