chapitre 2

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- Maman, nous sommes là ! M'exclamais-je.

Je prends place sur l'une des chaises hautes, imitée par Danielle. Le reste de mes amis n'a pas pu venir avec nous cette après midi. Taylor devait passer voir sa grand-mère après les cours et Oliver avait un rendez vous que je qualifierais d'important.

Nous commentons toutes les deux notre première journée de classe jusqu'à ce que ma mère n'apparaisse, munie d'un plateau de déjeuner à la main.

- Déjà de retour ? Nous demande t-elle.

- Oui. Heureusement, les cours n'ont pas été très longs aujourd'hui. Sûrement parce que ce n'est encore que la rentrée, répond Danielle.

- Et comment c'était ? Ça a dû être bien de revoir tous vos autres camarades ?

- Normale, je dirais, soupirais-je sans entrain.

- J'ai connu mieux.

Mon amie dépose ensuite son sac sur le comptoir, épuisée.

- Waw. Vous déborder tellement d'enthousiasme, les filles, c'est...flagrant.

Ma génitrice nous incendie de son regard moqueur. L'ironie dont elle fait preuve face à nos paroles, ne la contredit pas.

Katherine Williams. Que dire d'elle ?
Belle brune aux yeux gris foncé, ma mère, est la femme la plus forte, la plus aimante et la plus gentille que je connaisse.

Son histoire à elle, est toute faite :

Dans sa jeunesse, Katherine est tombée amoureuse d'un garçon peu fréquentable qui s'appelait Michaël. C'était un sacré bad boy à l'époque et elle, elle l'aimait bien plus qu'elle n'aimait respirer.

Leur romance passionée était digne d'un de ces films à l'eau de rose qui fait pleurer des litres de larmes.

Michaël aussi, aimait Katherine...mais à sa manière je suppose.

Par la suite, elle est tombée enceinte en début d'année de terminale. Elle avait annoncé cette grossesse à Michaël qui évidemment, ne l'avait pas très bien encaissé. Il lui en a tellement voulu de garder le bébé qu'il a fini par la quitter.

C'est en plein milieu de son bal de promo que Katherine, a apprit le soudain départ de son éternel mauvais garçon. Il a totalement disparu de la terre et n'a plus donné aucun signe de vie, depuis.

Elle est ressortie de cette histoire, anéantie. Mais elle a quand même relevé le défi d'élever un enfant toute seule.

Ce n'est pas terrible comme fin : elle l'aimait lui, et lui il aimait la vie. Alors je présume qu'à tout ceci, tiens forcément une bonne raison.

Enfin, voilà où nous en sommes maintenant. Moi peyton, le bébé qui a été élevé par un seul parent durant toutes ses années de vie sur cette terre.

Je ne sais pas ce qu'est devenu mon père. Certaines rumeurs disent qu'il serait au Texas mais cela reste toujours aussi infondées.

Pour subvenir à nos besoins, ma mère n'a pas pu terminer sa dernière année de lycée mais a la place, elle a lancé son propre business en ouvrant un petit café dans le coin. Celui dans lequel nous nous trouvons actuellement Danielle et moi.

- Vous avez mangé ? Dites-moi, et je vous apporte quelque chose.

- Maman Peyton, vous êtes un sucre ! Je veux bien une part de tarte à la framboise, Dit Danielle en souriant.

- Juste un muffin au chocolat pour moi, s'il te plaît.

- Le temps de servir la table 6, et je suis à vous après...

Elle grimace en désignant la personne d'un hochement de tête furtif. Danielle et moi nous tournons en synchronisation.

- Encore le grincheux ? Demandais-je, amusée.

« Le grincheux » est un client régulier dans le café de ma mère. Et il est également quelqu'un de très pointilleux avec de fâcheuses tendances caractérielles. À chaque fois qu'il vient ici, il trouve toujours quelques remarques à faire même si la situation ne s'y prête pas. Un éternel insatisfait, sans doute. Ensuite pour le surnom, c'est Taylor qui en a eu l'idée pour rigoler et cela a vraiment fini par rester.

Ma mère valide ma question, dépitée.

- Autant pour nous. On peut bien attendre jusqu'à ce qu'il s'en aille, Dit Danielle en grimaçant.

- Souhaitez moi bonne chance, j'en ai grand besoin.

Elle s'en va sous nos regards.

Pour faire défiler le temps, je sors de mon sac, un cahier et un stylo, pendant que Danielle pianote sur son portable. J'aime beaucoup dessiner. C'est un peu comme un péché mignon depuis le CM2.

Au départ je le faisais juste parce que je m'ennuyais beaucoup en cours. Puis avec le temps, c'est devenu une manie répétitive.

À mes côtés, je sens la brune se crisper. Il semble qu'elle vient d'apprendre quelque chose qui ne lui plaît pas.

- Incroyable, maugrée t-elle.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Dans un souffle, elle pose lourdement son portable.

- Nick est de retour. Il reprend la première, cette année.

- Eh bien...on le savait déjà, non ? Ça ne devrait pas te démoraliser autant.

- Oui, tu as raison. Mais maintenant que c'est confirmé, je ne sais pas, tout devient plus réel en quelques sortes.

Je la regarde, hésitante.

- Tu veux le revoir, n'est-ce pas ?

- Quoi ? S'étonne t-elle, hum non, enfin, pas spécialement.

Nick Hamilton...

Grand blond aux yeux verts, joli garçon, Quaterback de l'équipe du lycée, et ex petit ami de Danielle.

Ils sortaient ensemble l'année dernière. Pour tout le monde c'était un mélange homogène. Aux apparences, ils formaient un cliché, alors c'était normal quand on disait que ça faisait déjà vu.

Danielle en couple ? Ce n'est pas la même Danielle. Quand ils étaient ensemble, Nick la trompait. Elle était tellement accrochée à lui qu'elle fermait les yeux sur ses infidélités de peur de le perdre.

Amour vache ? On m'en dira tant.

Puis un jour, ça a été la goutte de trop pour mon amie et elle a finit par avoir assez de cran pour le quitter.

C'est comme ça que leur histoire s'est terminée et depuis, elle a un peu de mal à le mettre sur le tapis sans être confuse.

- Danielle...

- Pas la peine, je te vois venir. La vérité c'est que je n'en sais rien. Alors peut-être qu'une partie de moi, le veut réellement après tout.

- Je souhaite juste que cette partie ne soit pas assez grande pour te pousser à retomber, avouais-je en crayonnant mon bout de papier.

- Quand tu t'inquiètes pour moi, tu es au dessus de l'adorable tu sais ?

Elle tente un sourire puis regarde dans le vide. D'un geste qui se veut réconfortant, j'essaie de caresser son épaule.

- Ce n'est pas la peine de te forcer. Je ne te le demande pas.

- Peyton, ce serait déprimant si je me mettais à pleurer alors que ce n'est que la première journée de classe.

Après avoir pouffé et balayé d'un revers de la main son visage, elle se met à rabattre la conversation sur les actualités cinématographiques. Il est évident qu'elle essaye de détourner mon attention, alors pour ne pas la brusquer, je feins de me prendre au jeu.

Quelques minutes ensuite, ma mère nous sert finalement ce que nous avions demandé plus tôt.

Nous passons le reste de la journée à parler ensemble. de temps en temps avec ma maman quand les clients ne la réclame pas.

Ce rythme est resté le même jusqu'à la fermeture.

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