Chapter 30

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PDV de Peyton.

Après la sonnerie de mon réveil, je reste quand même assise sur le bout de mon lit, le regard vide. Ça a sonné trois fois en 15 minutes. Mais je n'ai pas la force. Pas la force de me mouvoir, d'accomplir quoi que ce soit. Surtout lorsque le visage de ben me traverse l'esprit, j'en arrive à mes limites. L'expression qu'il avait. Je ne pourrais dire ce que c'était exactement. Mais peu importe, ça ne pouvait pas aller dans le sens escompté. Et mon cœur le sait, c'est justement pourquoi il semble si compressé.

Je soupire en me tenant le crâne. Ben...je n'avais pas spécialement besoin de cette remise en cause. Pas maintenant, quand mon monde s'effondre doucement face au réalisme sentimental que j'éprouve pour Jake Burton. Un rire nerveux m'échappe en circonstance de la situation. Qu'est ce que je fais ? Comment en suis-je arrivée à ce point si haut ? J'en aurais presque le vertige, et l'envie de me laisser tomber dans le vide. Sérieusement, je suis incapable d'en tenir autant sur mes épaules. Je suis incapable d'assumer mes propres sentiments. Encore moins ceux d'une autre personne pour moi. Comment pourrais-je trouver une solution à ce si grand désordre émotionnel ? Je n'arrive plus à suivre, je n'y comprends rien.

J'essaye de m'entendre respirer, de relativiser par la même occasion. Mais rien. Au contraire, l'immobilité du moment semble faire empirer mon état. En vérité, il s'agit tout bonnement d'un déni. Je ne veux tout simplement pas faire face à la réalité. Pourtant elle est bien là, d'une existence ferme et implacable. Je me remets en question, à chercher l'élément déclencheur de cette transition relationnelle d'amitié à amour non partagé avec le brun dont les yeux rendraient jaloux un grand ciel d'été. À quel moment s'est il retrouvé coincé par ces sentiments ? Je repense à cette première fois, où il me fixait étrangement sur le terrain. Est-il possible que je l'intéressais déjà ? Non, il ne me connaissait même pas. Comment aurait-il pu dans ce cas ? Je me mets à soupirer. Il avait des façons d'être avec moi, que je n'avais jamais pris au sérieux. Mais plus il m'arrive d'y penser, plus je me sens détestable.

En fait, le tout était simplement une question d'honnêteté envers soi-même. Peut-être que l'idée que Ben ressente des choses pour moi, avait déjà effleurer mon esprit sans vraiment le heurter. Peut-être que je faisais exprès d'éviter de l'admettre parce que ça semblait plus facile. Peut-être que j'ai été gourmande et égoïste de ce qu'il avait à m'offrir dans cette amitié tout en sachant que son cœur en pâtissait certainement. Peut-être bien que je suis la pire personne qui sois. Pourquoi tout ceci est-il allé aussi loin ? Je me sens dépassée, impuissante et bercée de bêtise par la grandeur que prennent les événements.

Après un silence perturbé, j'expire faiblement en passant une main dans mes cheveux. Je n'en peux plus. Je veux fuir tout ça. Je veux vraiment m'évader, m'éloigner au maximum des gens et de leurs émotions affluentes. Ce ne serait pas si mal, en fait. De partir loin comme une voleuse, et de juste disparaître. J'en ai assez. Je ne me supporte même plus, moi qui me juge telle une briseuse de cœur sincère.

Le dessin ne me permet même pas de me distraire. Il suffit que j'y pense que je me dis que je ne mérite pas de me changer les idées, quand quelqu'un quelque part en pâti pour moi. Et même là, j'ai l'air médiocre de tout ramener à moi. Je repense à cette école d'art à Washington que maman voulait que je prenne au sérieux. Washington...c'est loin d'ici. C'est loin des amours complexes et non partagés. C'est aussi une école où je pourrais m'épanouir dans un environnement nouveau. Ce serait si pratique de tout plaquer, comme ça. Comme si rien n'avait vraiment compté.

Mais je ne peux pas.

Au fond, je ne suis pas capable d'être aussi lâche. Honnêtement, je tiens trop à beaucoup de choses. Aussi amochées et imparfaites qu'elles soient.

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