A Dating Story ?

chapitre 26

Ce soir, c'est la folie.

La musique bat son plein, les invités bougent sous les jeux de lumières, et c'est électrisant. J'ai perdu Danielle du regard, depuis bien 5 minutes. Je ne m'inquiète pas. Sa cuite de la fois passée, lui a servi de leçon d'après ce qu'elle m'a dit. En revanche j'aperçois Oliver se déchaîner sur la piste avec une fille aux cheveux du soleil. Comme moi. Elle rigole si fort, que ça se glisse presque dans mes oreilles. C'est vraiment la folie.

Je suis allongée sur James dans le canapé. Épuisé d'avoir essayé un millième pas de danse catastrophique, il m'a supplié qu'on se pose pour reprendre notre souffle. À présent, aucun de nous n'a envie de se lever. C'est tellement confortable.

- Je ne pensais pas que cette fête serait si mouvementée, remarquais-je.

- C'est vrai que voir Ben déchiré est une première.

On regarde dans la direction du concerné qui s'invite dans le duo d'Oliver. Il fait n'importe quoi. Ses mains s'agitent, ses pieds suivent, et c'est si désastreux. C'est la première fois que je le vois danser. Je rigole quand mon ami lâche son coup, pour lui porter secours.

- Tu crois qu'on devrait l'aider ? Me demande mon copain.

- Laisse, j'y vais. Toi, va nous chercher à boire ?

Il m'embrasse sur le front.

- À vos ordres.

J'arrive à la hauteur des garçons. Ben est assis sur un siège, en bafouillant des dires incompréhensibles. Je tapote l'épaule de son chaperon.

- Qu'est-ce qui lui arrive ?

- Il a trop bu, je pense que la soirée se termine là pour lui.

- Va rejoindre ta copine, je peux me charger de lui.

Le brun me lance un regard torve. Non, il a l'air gêné. C'est adorable, et amusant.

- Ce n'est pas ma copine, me reproche t-il.

- Excuse-moi, je voulais dire ta future copine.

- Pitié, ne t'y mets pas.

Je passe le bras de Ben sur mes épaules, puis on quitte le salon envahit par le monde. Les lumières artificielles mauves des projecteurs divaguent dans la pièce, se dessinent sur nos peaux assombries par la nuit, accompagnant parfaitement la chanson sur laquelle les corps se défoulent. Lost in the wild. On se croirait dans un film.

On monte les escaliers jusqu'à sa chambre, celle tout au fond du couloir. Toutes les autres sont occupées par quelques gens ivres, des couples surexcités, et des personnes qui cherchent un peu de calme. J'ai eu le bon le réflexe de boucler la mienne, toute à l'heure.

- Je vais vomir, me prévient Ben quand on franchit la porte.

Il fonce dans la salle de bain, puis je m'assois sur son lit. Simple, blanc, moderne. Le décor en somme. Je commence à fortement apprécier le trait de caractère de cette maison. J'entends la chasse des toilettes, et il revient dans la pièce. Comme vidé, il s'allonge à ma droite en fixant le plafond. Son teint est pâle, son regard est vague, et il me semble encore plus saoul.

- Je t'apporte un verre d'eau, si tu veux, proposais-je, les sourcils froncés.

- Ça va.

- Tu m'as l'air malade.

- Taylor je me sens bien, c'est bon, rajoute t-il en me regardant à peine.

Il l'a fait une demi-seconde avant qu'il ne se concentre définitivement sur un point invisible dans le plafond. Je l'ai sondé un instant, puis me suis mise dans sa position actuelle. À fixer je-ne-sais-quoi. On dirait qu'il est mal. Peut-être a t-il la boisson triste ? Je commence à être curieuse.