Léana
Je n'arrive pas à croire que Matt se sente aussi déstabilisé à cause de son connard de paternel. En revanche, je suis grandement soulagée de voir que ce n'est pas notre baiser qui l'a fait fuir. Je ne me pardonnerais jamais d'avoir mis en péril notre amitié. Je sors mon téléphone de la poche de mon pantalon et constate que j'ai plusieurs messages de Paul, Sophia, ainsi que du chef Jones. Ils ont attendu moins d'une heure après mon départ pour les deux premiers. Le chef a été plus patient puisque son message date d'il y a trente minutes à peine. J'envoie un message à chacun pour leur dire que je suis avec Matt.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je rassure nos collègues et Jones. Pas trop envie de me faire engueuler parce que je les ai laissés sans nouvelles à mon tour.
- Je vois, tu es missionnée, sourit-il. Tu veux un café ?
- Non, ça va aller. Je suis rassurée de voir que tu vas bien. Je vais te laisser tranquille maintenant et rentrer, la maison n'est pas la porte d'à côté, dis-je en le prenant dans mes bras.
- Tu sors de garde, reste pour te reposer un peu, répond Matt en me serrant contre lui.
- Je ne veux pas te déranger, tu as besoin d'être seul apparemment.
- Hors de question que tu reprennes la route maintenant Léa. Dors quelques heures et tu pourras repartir ensuite, si tu en as envie.
- Qu'est-ce que tu peux être autoritaire quand tu t'y mets, ris-je.
- Je protège ceux que j'aime.
Bon sang, ne me parle pas comme ça Matt. Ces quelques mots ne devraient pas me faire autant d'effet. Je pose ma tête contre son épaule et soupire. Ce que c'est bon d'être près de lui, de sentir sa chaleur. Je meurs d'envie de l'embrasser à nouveau, de sentir ses lèvres sur les miennes mais je suis terrifiée à l'idée de mettre en péril ce que nous avons. Matt est mon point d'ancrage, ma constante dans la tempête. Je ne peux envisager de perdre cette amitié qui nous lie.
- Matt...
- Oui ?
Je relève la tête et plonge mes yeux dans les siens. Est-ce que je me fais des films en croyant déceler du désir dans ses prunelles ? En tout cas, il y a de la tendresse dans son regard. Je pose ma main sur sa joue et la caresse. Sa barbe est plus longue, j'aime assez le style négligé sur lui. Je sais que je ne devrais pas. Nous sommes amis et colocataires, nous pourrions tout perdre ; nous sommes collègues, nous n'avons pas le droit. Pourtant, quand je le regarde, j'ai l'impression qu'il n'attend que ça, qu'il en a envie autant que moi. J'ai l'impression d'être, ici au creux de ses bras, à ma place. J'ai l'impression de me retrouver.
- Je t'interdis de partir à nouveau sans nous prévenir. Que tu aies besoin d'être seul, je veux bien, mais tu peux envoyer un petit message pour dire que tout va bien de temps en temps... Je me suis fait un sang d'encre.
- Désolé... Je suis parti sans mon chargeur.
- Tu m'aurais donné des nouvelles sinon ?
- Honnêtement ? Je ne sais pas. Sans doute pas, dit-il en haussant les épaules.
Je fais la moue et récolte un baiser sur le front. Matt ne m'a pas lâchée, je suis toujours lovée au creux de ses bras et bon sang, je ne devrais pas aimer ça à ce point. Pourtant c'est le cas. Pour une fois, je fais fi des « et si... ». Tant pis, nous aurons tout le temps de penser aux conséquences plus tard. Mes mains glissent dans son cou et je me mets sur la pointe des pieds pour venir caresser ses lèvres des miennes. Matt se fige, il ne fait pas le premier pas, il hésite je le sais. Je ferme les yeux et l'embrasse tendrement, venant caresser ses lèvres du bout de ma langue. S'il ne réagit pas immédiatement, lorsqu'il ouvre enfin ses lèvres, il part à la conquête de ma bouche, resserrant son étreinte autour de mon corps. Matt me dévore littéralement. Ses mains glissent sous mon tee-shirt, caressent mes reins alors que les miennes passent dans ses cheveux, que mon corps se presse contre le sien à la recherche d'un contact fort et appuyé.
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Reviens-nous [Terminé]
RomantikMatthew est pompier, Léana est médecin urgentiste. Ils bossent ensemble, ils sont colocataires et amis. Quand tout bascule et qu'ils deviennent amants, Matt se dit qu'enfin la chance lui sourit avec une femme. Et quelle femme ! Ce n'était pourtant p...