Chapitre 23

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Matthew

Après dix jours d'hôpital, je regagne enfin mon chez-moi. La colocation m'a manqué, mon confort m'a manqué, la bouffe m'a manqué, mon intimité m'a manqué et la liste est loin d'être exhaustive. J'ai eu la visite tous les jours de mes collègues et amis et une colocataire constante. Léana a repris le travail mais a passé ses journées de repos dans ma chambre, négociant avec le personnel médical pour un lit de camp.

J'ai volontairement maintenu une certaine distance avec elle. Ce n'est pas l'envie qui me manquait de lui faire une place dans mon petit lit, de lui dire qu'elle m'avait manqué, de l'embrasser à en perdre haleine. Pourtant je reste sur la réserve. Son départ et sa longue absence m'ont refroidi et profondément blessé. Je me suis senti abandonné et ce sentiment m'est insupportable. Je me demande encore comment et pourquoi, alors qu'elle avait retrouvé la mémoire, Léana a pu partir. Est-ce qu'elle s'est rendue compte qu'elle n'éprouvait pas ou plus de sentiments pour moi finalement ?

Force est de constater que depuis qu'elle est revenue, elle m'assure de sa présence constamment. J'ai eu droit à des messages lorsqu'elle travaillait et l'ai vue débarquer à peine sa garde terminée. Malgré la fatigue, elle a persévéré en continuant à venir, faisant de petites siestes ou piquant du nez pendant que nous faisions un jeu de société ou discutions.

Paul m'a raconté qu'elle avait balancé devant la brigade au complet, chef inclus, que nous étions ensemble pour pouvoir me rendre visite. Si cela m'a fait sourire, cela n'enlève rien aux derniers évènements. Dire qu'avant son amnésie, nous étions en grande discussion sur la possibilité d'annoncer à Jones notre relation... Elle a fini par le faire alors qu'elle était la plus réticente de nous deux, le tout sans me consulter et alors que nous ne sommes même plus un couple.

Je comate dans le canapé lorsqu'elle sort de la salle de bain uniquement enroulée d'une serviette de bain qui lui arrive à mi-cuisses. Paul se râcle bruyamment la gorge et je crève d'envie de le frapper mais suis bien trop obnubilé par cette vision pour bouger. Léana déambule dans la cuisine comme si sa tenue n'avait rien d'indécent ou qu'elle était entourée de copines. Je suis à deux doigts de lui faire remarquer que Paul est tout sauf une copine quand elle ouvre le frigo et se penche en avant pour prendre un yaourt sur l'étagère du bas. Une partie de mon cerveau remercie silencieusement la partie bar de la cuisine qui empêche Paul de voir ce que, de ma place, je peux voir de façon très nette : la naissance de ses fesses et bien plus encore. L'autre partie de mon cerveau bug clairement sur cette vision. Le fait-elle exprès ? Bon sang, je rêve de lui sauter dessus et de retrouver la chaleur de son corps.

Je me lève difficilement et la rejoins en cuisine alors qu'elle s'est appuyée contre le plan de travail pour manger son yaourt au citron, me prépare un café et me poste à ses côtés en attendant qu'il coule.

- Ça va ?

- Oui ça va, je suis encore courbaturé mais ça pourrait être pire.

Elle me sourit et lève la main mais arrête son geste en se rendant compte que cela serait plus qu'amical. Mon cœur lui hurle de poursuivre et de poser ses mains sur moi, d'avoir des gestes tendres et de me câliner mais mon cerveau est content que son geste n'ait pas abouti pour ne pas l'envoyer direct dans le brouillard de l'amour.

- Sympa cette serviette de bain...

- Quoi ?

Je me poste face à elle et pose mes doigts sur le semblant de nœud entre ses seins en haussant un sourcil. Léana ne réagit pas, me laissant faire et me lance même un petit sourire avant de se mordiller la lèvre inférieure. Rien que ce geste m'excite mais je tente de ne rien laisser paraître et fronce les sourcils.

Reviens-nous [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant