Une vie à reconstruire

Ça fait juste bizarre de tout revoir...

Lorsque la sonnerie retentit, tous les lycéens sortirent dans un grand brouhaha. Tout ce bruit lui fit peur. Il n'aimait vraiment pas ça. Il rangea ses affaires et alla vers la sortie. Puis il vit une foule de lycéens crier et se serrer dans les couloirs. Shoto resta paralysé, n'osant avancer vers cette inquiétante foule, qui augmentait son mal de crâne.
Il commença à reculer pour attendre que les couloirs se vident, quand il sentit une main sur son poignet. Il n'eut même pas le temps de se dégager qu'il est entraîné dans la foule. La main accrochée à son poignet l'emmenait vers une direction inconnue. Il leva les yeux et essaya de voir qui était son propriétaire. Il vit une chevelure blonde. Il reconnut de suite Bakugo. Il l'emmena vers un couloir vide avant de le lâcher.

-Parfait. Ici on sera tranquille.

Shoto ne savait pas quoi faire. S'il restait, il allait encore devoir inventer une excuse, or s'il partait, il devra faire face à la foule entraînante et terrifiante. Il était piégé.
Bakugo le sonda de ces yeux rouges sang, avant de prendre une forme d'inquiétude.

-Ça va? T'es super pâle.

Shoto n'osait parler, de peur de dire une bêtise. Il garda les yeux baissé, tandis qu'il vit du coin de l'oeil le blond s'avancer près de lui.

-Oh Double-Face, tout va bien ?

Shoto le regarda. Ces yeux rouges. Il les connaissait. Il en était sûr. Ils regorgeaient d'une confiance en soi mais aussi d'une compassion qui le perturbait. C'est comme si il ne voulait pas qu'il soit inquiet. Est-ce vraiment ça ? Il ne savait pas, il était confus dans ce qu'il ressentait. Son mal de tête augmentait. Il ne voyait que du blanc. Et le rouge des yeux de Bakugo.

-Oui ça va... ça fait juste bizarre de tout revoir...

C'était un mensonge pur et dur. Mais difficile de réfléchir lorsqu'un marteau frappe sa tête de l'intérieur. Bakugo le regardait... bizarrement. Shoto ne saurait décrire son regard.

-Bref, on va au stade voir les terminales ? On doit aller les encourager avec toutes les autres classes.

Shoto se sentit mal. Il ne supportait pas la foule d'un couloirs, alors dans un stade...
Devait il cacher son angoisse malgré ces pensées qui lui criaient de prendre ses jambes à son cou? Serait-il capable de tenir un long moment entouré de broit

Le blond soupira faisant sursauté le bicolore.

-C'est ce que je pensais.

Shoto le comprit trop tard. C'était un test. Le blond prit sa main et le tira hors du couloirs presque vide. Shoto n'arrivait pas à se dégager.

-Où est-ce que tu m'emmènes ?

-À l'internat. Il y aura personne et on doit parler. Vraiment parler.

Shoto ne pouvait répliquer. Il était obligé de le suivre, sinon c'était le stade. Mais il se sentait mal. Comme emprisonné. Il n'aimait vraiment pas cette sensation. Son mal de crâne n'arrangeait pas les choses.

-Tu peux me lâcher ?

-Non sinon tu vas encore te casser.

L'impression grandissait et Shoto se sentait de plus en plus mal. Il sentait que sa tête allait exploser. Il devait partir. Maintenant.

-Non je te le promets, lâche moi s'il te plaît.

Bakugo ouvrit la porte de l'internat, énervé, et le jeta sur le canapé.

-Tu m'avais aussi promis de m'envoyer des nouvelles!!

Shoto avait peur. Il ne savait pas quoi faire, quoi dire. La peur lui bloquait la gorge, l'empêchait de bouger. Sa tête avait trop mal pour réfléchir. Le blond approcha sa main de lui et Shoto ferma les yeux. Il avait trop peur de se recevoir un coup, il ne voulait pas le voir.
Puis il sentit une main, douce, dans ses cheveux. Il ouvrit lentement les yeux et vit Bakugo le regarder avec... c'est pas de l'inquiétude, ni de la colère. Il dirait... curiosité ?
Ouais on va dire que c'est ça.
Bakugo lui parlait doucement, comme pour ne pas le faire fuir.

-Je sais pas pourquoi, mais depuis que tu es arrivé, tu as ce regard un peu perdu, comme si tu découvrais le monde qui t'entourais. Ca doit être dû à ton problème je suppose. Je sais que tu mens. Mais j'aurais pu connaître la vérité si tu voulais bien me parler.

Shoto ne disait rien. Il aurait voulu tous lui expliquer. Mais il n'en avait pas le droit. Il profitait juste des caresses de la main du blond dans ses cheveux. Il ferma les yeux et souffla doucement. Ça apaisait doucement sa migraine.

Soudain, un coup. Un cri. Du sang. Des larmes. Douleur. Forte. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore! Encore! Encore! Encore! ENCORE! ENCORE! ENCORE! ENCORE!

Shoto ouvrit brutalement les yeux et se releva, la respiration haletante.

-Shoto?! Qu'est-ce qu'il y a?

Shoto regarda autour de lui. Bakugo était là, rien n'avait bougé. Mais la peur était là. Sa tête vrillait. Shoto se sentit étouffé. Il devait sortir d'ici. Maintenant. Avant qu'il ne soit trop tard.

Il se leva d'un bond et courut hors de la pièce.

-SHOTO!!

Il ne l'écoutait pas. Il ne devait pas l'écouter. Il devait fuir. Partir vite. Il était suivi. On lui voulait du mal. Le marteau dans sa tête frappait plus fort. Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il ne devrait pas être ici.
Il parcourait les couloirs à la recherche de la sortie. Où était-elle? A gauche ? A droite ? Tout droit ?
Shoto ne savait où il allait. Ses jambes couraient toutes seules et sans retenue. Il voyait flou à cause de ses larmes. Sa tête allait exploser d'un moment à l'autre. Il entendait le blond le suivre. Il ne devait pas être rattrapé. Il courait. Le marteau martelait sa tête. Il en pouvait plus. Il était fatigué. Puis il se sentit tombé. Ses yeux se fermer. Des bras le rattraper.

Il avait échoué.