Le Grand saut.

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Avertissement : ce chapitre touche à un sujet sensible mais également un drame qui fait de nombreuses victimes de par le monde, je veux bien sûr parler de suicide. Alors comme on a l'habitude de le voir ou de l'entendre, âmes sensibles s'abstenir.

                  Le bleu clair du ciel a laissé la place à un bleu plus sombre, sans éclat, qui surplombe toute la ville. Les grand troncs de fer aux branches de lianes en caoutchouc diffusent leur lumière et baignent la ville de leur clarté. Non loin des grandes enseignes et des grands bâtiments, dans un quartier secondaire de la ville où vivent des habitants aux revenus dans la moyenne pouvant s'offrir le luxe d'être propriétaire, siège une maison aux couleurs singulières, semblables à la grande majorité du voisinage, à la différence près que cette demeure tente de rivaliser avec l'obscurité des cieux. Car, elle est plongée dans la pénombre, sinistre témoignage du chao et de la désolation dont les murs de cette bâtisse ont été le théâtre. L'intérieur est froid et sans âmes qui vivent, pour seuls occupants, les meubles et l'électroménager. Quelques pas supplémentaires pour se retrouver dans un couloir menant à trois portes stratégiquement positionnées, l'une d'elles est entrouverte et les deux autres sont closes.

                Allongée sur le dos à même le sol froid, la respiration discrète et les yeux hagards tournés vers une fenêtre en vitre laissant pénétrer un faisceau de lumière dans la pièce qui disputent avec l'obscurité ambiante, une place, se trouve Bella. Vêtue d'une chemise de nuit bleue avec des noeuds sur chaque côté des manches. Elle fixe la lumière qui provient du lampadaire non loin de sa fenêtre et cligne des yeux sans jamais le réaliser. Dans sa tête trotte les images d'horreurs dont elle a été victime plus tôt dans la journée, elle se revoit après le lâche départ de Robert, restée dans la même position pendant près de trois heures, la serviette remontée sur ses fesses. Elle se revoit saigner. Plaquée contre le sol. Attachée. Elle se revoit crier toute sa peine et sa douleur au contact du manche à balai violemment introduit en elle. Elle se revoit également débarrasser son visage de la semence d'un de ces assaillants. Marcher avec difficulté.... Dans sa remémoration et le bourdonnement de ses oreilles elle n'entends pas son téléphone vibrer pour la énième fois de la soirée. Elle aperçoit enfin la lumière provenant de celui-ci, retourne sa tête dans sa direction, fixe le coin où il est posé jusqu'à ce qu'il se mette en veille. Puis dans un effort surhumain, elle décide de se lever, se traîne jusqu'à son téléphone, le saisit et le rallume. <<Ven, 29 nov. 7: 47 PM...... 9 nouveaux messages>>. Elle déverrouille son écran et ouvre sa messagerie :
<<Becca
Eh! T'es où je t'attends. 3:01pm
Me dit pas que t'es rentrée ? 3:33pm
J'espère que t'as rien. 4:05pm
Tu fais quoi demain ? J'ai un truc de ouf pour toi! 5:15pm
Bella répond stp....tu m'inquiète un peu là. 5:40pm
Bella? 6:01pm
Est-ce que tu vas bien ? On t'a fait quelque chose au lycée ? Pitié Bella parle moi. 6:27pm
Écoute répond quand tu verras mes messages stp. 7:10pm
Parles moi stp. 7:46pm.>>. Elle expira de l'air par la bouche, ferma ses yeux durant quelques secondes et les rouvrit et pianota sur l'écran de son téléphone pour donner réponse à son amie, réponse qui se veut rassurante. Elle voulut d'abord tout dire à son amie, mais le dire la replongea dans sa tourmente et élimina cette option qui lui faisait froid dans le dos. Elle finit par envoyer une réponse pondue sur le vif :
<<Désolé, je suis rentrée plus tôt je me sentais pas très bien. Et en fait ma mère et moi avions prévu un week-end entre nous>> . Juste après sa réponse, elle reçut une réponse de son amie : <<vraiment contente que tu me répondes enfin. Ok pour le week-end avec ta mère on s'écrit et on se voit lundi>>. Elle éteint son téléphone et le reposa, se retourna vers son lit, le fixa la peur tressaillant dans son regard, se rapprocha et s'assit avec une lenteur évidente. Au contact du matelas, Bella ne pût supporter le flot d'émotions qui la submergea, elle bondit du lit comme agressée par un pic de cactus. Elle déversa d'autres larmes en se cachant à l'angle de deux murs dans l'obscurité. Elle prit donc la fuite et alla s'installer sur le canapé dans le salon, épuisée de tout effort, surtout Celui de pleurer, elle ne sut point lorsque le marchand de sable vint lui rendre visite.

prédateurs chassésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant