L'arrestation

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                     La sonnerie infernale du réveil téléphonique de Becca sonnait de manière cacophonique dans sa chambre, l'écran affichait <<6:30 am>>, mais malgré ce son qui aurait réveillé même les voisins les plus éloignés, Becca restait engouffrée dans son sommeil, sûrement trop appréciable pour le quitter, encore moins un lundi. De toute façon qui aimait se lever tôt le lundi ou n'importe quel jour de la semaine d'ailleurs ? Personne. Surtout pas elle. Alors, la silhouette presqu'en chair de Sylvie franchit le seuil de sa porte et vint délicatement la tirer des doux bras de Morphée, Becca bougonna quelque peu mais sortit finalement de ses draps pour filer à la douche.

Elle descendit une fois apprêtée et vint s'installer autour de la table encore vide.
- Sylvie ? (Interpella Becca.)
- mademoiselle.
- mon père dort encore ?
- non mademoiselle, il est dans son bureau en train de mettre en ordre quelques documents. Elle acquiesça simplement avant d'émettre une requête :
- Sylvie, est-ce que vous pouvez m'apporter du lait s'il vous plaît ? Je n'ai pas envie de jus ce matin.
- très bien mademoiselle.
- bonjour Becca! (Fit Aaron en arrivant.)
- bonjour papa.
- bien dormi ?
- pas assez longtemps à mon goût. (Répondit-elle frustrée.)
- que veux-tu? Il faut se lever tôt si on veut faire de grandes choses.
- ouais bah on peut tout aussi bien les faire à quatorze heures. Son père ricana joyeusement à ses propos et ils entamèrent leur petit déjeuner.

À la fin du petit déjeuner, Becca et son père, tels de vieux amis qui se retrouvent enfin après des années de séparation partirent ensemble dans la luxueuse voiture d'Aaron. Le trajet se passa si bien qu'ils auraient voulu le prolonger. Arrivés devant le lycée, Aaron se gara et juste devant lui, vint se garer la berline de Sebastián Fuentes d'où en sortit Andrade. Becca et lui se saluèrent presque timidement, la gène et le malaise planaient au dessus de leurs têtes.
- alors ? Tout va bien avec ton père ? (S'enquit Andrade.)
- oui, à merveille. On a eu une franche discussion et on a passé la journée ensemble. Et...au fait, il a pas vraiment voulu te chasser comme ça, c'est juste que... comme je suis sa fille...il s'est imaginé des trucs.
- ça avait pourtant l'air vrai quand je me suis fait "raccompagner" par la sécurité jusqu'au portail.
- vraiment désolée pour ça. (Dit-elle mal à l'aise.)
- ce n'est rien. Et sinon... ça te dirait qu'on se fasse un truc samedi ? La fête foraine, ça te dit ?
- c'est un rencard ? (Demanda-t-elle avec une voix taquine.)
- peut-être bien. (Répondit-il d'un air blasé mais peu convaincant.)
- alors dans ce cas, je préférerais une sorte de journée d'activités, pas qu'on fasse seulement une seule et unique activité pour un samedi.
- cool! (Acquiesça-t-il.) Becca se mit à rire, mais dès qu'elle tourna la tête en direction des portes d'entrée du lycée, elle vit Philippe sortir d'une voiture noire à peu près semblable à celle que Luc conduit. Andrade remarqua l'expression changeante de son visage et se tourna dans la direction de son regard et le vit aussi.
- tu crois que la police à reçu notre mail ? (S'inquieta-t-il.)
- il le faut. Sinon je ne sais pas comment on va faire.
- bah y aura qu'à aller porter plainte par nous-mêmes, on a la preuve irréfutable de ce qu'ils ont fait.
- oui, mais si on nous demande comment on a fait pour avoir cette vidéo ?
- il n'y aura qu'à dire la vérité. En omettant, bien entendu, le passage où tu l'as drogué. Becca expira bruyamment de l'air par les narines et entra dans la salle de détente.
- je n'arrive toujours pas y croire tu sais. (Confessa-t-il), j'ai essayé de regarder cette vidéo chez moi, plus au calme, mais dès que je voyais qu'ils commençaient à s'allonger sur elle, je coupais la vidéo. Si ça m'étais arrivé aussi à l'époque, peut-être que moi aussi je ne serait plus là pour en témoigner. Ça me révolte ! J'ai envie de leur défoncer la gueule ! (Cracha-t-il.) Becca n'intervint pas, trop occupée à rassembler ses idées.
- ma plus grande crainte c'est que Philippe s'en sorte malgré tout. (Avoua-t-elle.)
- ce ne sera pas le cas. (La rassura Andrade.)
- comment peux-tu en être aussi sûr? Je te rappelle que son père est le PUTAIN de maire de la ville, sans compter qu'en plus d'être maire, il est Riche! Et il peut se payer les meilleurs avocats.
- hé ! Calme-toi. Même les avocats les plus véreux ne pourront rien pour lui, face à ce qu'il a fait. Alors calme-toi et viens là. Il l'a prise dans ses bras pour la réconforter. Entre temps, la cloche se chargea de les séparer.

prédateurs chassésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant