prédateurs chassés

Épilogue : et après ?

                   Après ces deux mois de vacances, il était temps pour tout le monde de reprendre la route qui leur ramènerait à la réalité. Voilà, le mois de septembre était arrivé, bien trop rapidement pour beaucoup. Et ce jour, était jour de rentrée des classes. Et presque tous ceux qui occupaient encore des salles aux tableaux noirs, verts ou blancs, ronchonnaient, l'esprit encore embué par leurs folles vacances.

Devant le lycée Martin Dahoré, c'était le même défilé qui recommençait chaque année depuis son inauguration. Les papotages enjoués, les retrouvailles entre amis, l'extase de se retrouver dans une classe au niveau supérieur, l'anxiété des nouveaux à intégrer une nouvelle école, etc. En somme, rien n'avait réellement changé, à un détail près, nos jeunes héros étaient de retour avec un an de plus et prêts à entamer leur dernière année de lycée. Et c'est fièrement que le grand brun, qui arborait une coupe de cheveux différente avec les mèches du devant plus longues que leurs semblables à l'arrière, cette nouvelle coupe donnait au garçon un regard qualifié de braise qui laissait encore moins les filles insensibles à son charme ravageur, sans compter sa peau d'or qui s'était teinté après deux mois passé sous le soleil mexicain. Il gara son scooter prudemment à une place prévue pour cet effet et s'engagea à l'intérieur du lycée sous les regards envieux et aguicheurs des autres élèves. Comme s'était devenue monnaie courante entre eux, Becca débarqua également, conduite par son fidèle chauffeur, Luc. Elle descendit de la voiture et referma la portière. Chez elle aussi quelques changements étaient à noter, ses cheveux avaient été ramenés à la même taille _au niveau des épaules_ d'un coup de ciseaux parfait et son châtain avait également été revisité pour un châtain plus clair, sa peau était de la même teinte dorée que celle de son amoureux et sa narine droite affichait fièrement un percing en argent. Elle pénétra les locaux du lycée et se rendit immédiatement dans la salle de détente où elle retrouva Andrade. Ils échangèrent un franc sourire lorsque leurs regards se connectèrent, Becca s'avança alors, et ils échangèrent un baiser langoureux devant les autres élèves présents, dont certains visages, notamment féminins, affichaient clairement une expression dépitée. Ils se séparèrent enfin et se sourirent encore une fois.
- bonjour mademoiselle Simonet. (Dit mièvrement Andrade.)
- bonjour monsieur Fuentes. (Lui répondit-elle sur le même ton.)
- bien dormi?
- à merveille et vous ?
- je n'ai fait que des rêves où votre visage était présent. Ils continuèrent ainsi jusqu'à s'esclaffer de leur propre échange, qu'ils trouvaient ridicule.

Après plusieurs minutes à faire le point sur leur journée, ils virent entrer dans la salle, un visage qu'ils connaissaient très bien pour avoir été leur première cible.
- tiens, Baptiste est de retour. (Notifia Andrade.)
- je pensais ne plus jamais le revoir. (Répliqua Becca.)
- à vrai dire, moi aussi.
- tu crois qu'il nous en veux pour l'année dernière ?
- pourquoi il t'en voudrais ? C'est moi qui suis allée le voir à la clinique où il était pour le tourmenter.
- je ne crois pas qu'il osera tenter quoique ce soit en fait. Andrade avait prononcé cette phrase en braquant son regard dans celui de l'intéressé, qui lui aussi avait nettement changé, il avait perdu en masse corporelle, fait qu'Andrade remarqua, le trouvant radicalement amaigri. sa tête aussi avait changé, pour être exact, elle était rasée et ses yeux étaient cernés. Se sentant gêné du regard que lui lançait Andrade, il baissa le sien, et durant quelques minutes, sembla réfléchir et il se décida finalement à se lever et à marcher dans leur direction.
- oh oh! Il vient par ici. (Remarqua Becca.) Il se plaça maladroitement devant eux, serrant les sangles de son sac à dos entre ses longs doigts. Il n'osait pas les regarder, demeurant dans le silence que Becca s'empressa de briser.
- est-ce qu'on peut faire quelque chose pour toi? Ce n'était ni agressif ni directif, juste courtois. Il releva subitement la tête et répondit maladroitement :
- euh...non... juste... Il soupira et reprit contenance avant de recommencer :
- non. Je voulais juste te présenter mes excuses pour ce que j'ai fait subir à ton amie l'année dernière. Becca en parut surprise mais ne l'exprima pas, remarquant son mutisme, Baptiste continua :
- tu crois que... Bella pourrait me pardonner. Le visage de Becca changea pour une expression plus vive, elle se tourna vers Andrade qui lui sourit en hochant la tête. Le message qu'il lui véhiculait par ce biais arriva à destination et elle se retourna vers Baptiste et lui dit tendrement :
- je crois qu'elle t'a déjà pardonné. Et moi aussi je te pardonne pour ça. Baptiste en parut ravi, mais avant qu'il ne puisse répondre, Becca l'interompit:
- je tiens également à te présenter mes excuses pour ce que je t'ai fait l'année dernière. Tu as dû te rendre compte que ça venait de moi, après ma visite à la clinique.
- euh...oui. et à vrai dire, je dois plutôt te remercier, sans ça, je n'aurais sans doute jamais regretté mes paroles. Et puis je me suis rendu compte que j'avais de réels problèmes, en plus de ma démence et de mes crises de rage, j'étais devenu accroc aux médocs là-bas. Ce qui a prolongé mon passage là-bas.
- waouh ! (S'écria Andrade.)
- eh bien ce n'est rien. On a grandi, et on va essayer de rester correct dans nos rapports. Se traîter avec un respect mutuel.
- oui... (Acquiesça-t-il.) Bon je dois me préparer pour mon premier cours, j'ai pas terminé l'année et on m'a fait redoubler.
- je suis sincèrement désolée pour toi.
- ce n'est rien. Ça me donne l'opportunité de tout recommencer comme il se doit. De faire les bons choix. Bon je vais vous laisser, bonne journée.
- ouais à toi aussi.
- attend (intervint Andrade), euh...je ne sais pas si Becca sera d'accord, mais on déjeune sur le toit tout à l'heure, si ça te dit tu peux nous rejoindre.
- ouais ça me dérange pas. (Dit simplement Becca.)
- euh... d'accord... Et sur ces mots, il retourna à sa place.