Chapitre 7 : Lia ✔︎

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Nous roulons longuement. Cela faisait un peu plus de 30 minutes que nous roulions. Mais où m'emmenait-elle ? Je ne reconnaissais plus les rues de ma ville, ni ceux des endroits où nous avions l'habitude de nous rendre.

Après quelques minutes, alors que j'allais interroger ma mère encore une fois, nous passons devant un énorme bâtiment blanc immaculé, en pierre, et mi-moderne, mi-vieux. Ma mère stoppe la voiture, et, à ma grande surprise, elle sort. Je pensais qu'on allait autre part ! Pourquoi venir ici ?

Je sors à mon tour, et suis ma mère qui marche rapidement vers la porte vitrée du bâtiment. À côté de celle ci, une énorme plaque couleur or, voyante à des mètres à la ronde, est gravée d'une inscription qui attire tout de suite mon attention.
Je plisse les yeux, et essaie de lire.

"Centre National d'études, depuis 1997"

J'écarquillai les yeux. Centre national d'études ? C'était de plus en plus bizarre...

— Maman ? Pourquoi on est ici ? lui demandai-je, inquiète.

Le silence m'accueilla comme unique réponse.

Je ne suis pas dupe. Je savais qu'elle me cachait quelque chose. Quelque chose de grave et qui l'attristait. J'avais eu le temps de voir son visage dépité tout à l'heure, et je n'aimais pas du tout quand elle était dans cet état là.

Je lui attrapai le bras, et l'obligeai à se retourner.

— Je veux une réponse Maman, insistai-je ferme.

Elle plongea son regard noir dans le mien, et je pus sentir la détresse dans ses yeux. Puis, elle détourna le regard, comme gênée. Ce n'était vraiment pas normal. Quelque chose ne tournait pas rond... Et j'allais découvrir de quoi il s'agissait.

— Alors ? demandai-je encore. Je ne bougerai pas d'ici tant que je ne saurai pas pourquoi on est venues à un centre d'études. Et tu ne me forceras pas à entrer là dedans, protestai-je, en croisant mes bras sur ma poitrine, tout en montrant du menton le bâtiment.

On devait être vraiment ridicules devant ce bâtiment, moi croisant les bras, en colère, et elle gênée, comme si elle se faisait gronder. Les gens allaient s'imaginer des choses...

J'abandonnai alors un peu mon air hautain, et mon assurance diminua petit à petit. Je n'aime pas que les gens me trouvent bizarre, ou que sais-je encore. Je n'aime pas paraître différente, voire anormale. J'arrête de penser, et reporte de nouveau mon attention sur ma mère.

Elle entrouvre ses lèvres, prête à parler.

Mais soudain, son regard passe au dessus de mon épaule et son regard s'illumine, comme si elle venait de voir un ange juste derrière moi. Un sourire étire ses lèvres, et je me décide enfin à me retourner.

— Betty ! Youhou Betty ! lance une voix, scandant le nom de ma mère.

J'examine la personne. Ou plutôt LES personnes.

Une dame à la chevelure noire de jais, parsemée de quelques touches de blancs, ramenée en un chignon un peu brouillon, agite la main dans notre direction.

Ses yeux bleus gris nous fixent, et un sourire ornait ses lèvres rosées.

Elle n'a pas l'air d'avoir usé de maquillage, si ce n'est un très léger qui l'embellit encore plus qu'elle ne l'est déjà.

Elle est vêtue d'un beau chemisier blanc cassé, et d'un jean bleu ciel accompagnés d'une paire d'escarpins crème.

Son visage ne m'est pas du tout inconnu, et je commence à avoir peur. Je n'ose pas regarder la personne avec elle pendant quelques instants, même si je sais très bien de qui il s'agit.

Lui.

Après quelques secondes, je jette donc un oeil à côté d'elle, et remarque avec stupeur qu'elle est accompagnée de...

Oh non !

Si proches... Et pourtant... [EN RELECTURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant