Chapitre 18 : Sam ✔︎

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Lorsque je vis Lia se laisser glisser sur le sol, un frisson parcouru mon corps, et je sentis mes membres chauffer. Mon instinct me dictait d'aller la réconforter, mais mon intelligence me priait de la laisser.

Elle avait besoin d'être seule.

Je continuai de la contempler discrètement. Elle semblait réfléchir, comme à son habitude. Son petit visage paraissait paniqué, stressé. Moi aussi j'avais peur. J'aurais tellement voulu m'accroupir à côté d'elle et la serrer dans mes bras en lui intimant que tout allait bien se passer. Je ne sais pas si j'aurais eu raison de le faire, mais je m'en abstins.

Elle enfouit sa tête dans ses délicates mains, et je ne pus admirer son magnifique visage. J'étais déçu, mais je ne dis rien. Je ne pouvais pas lui dire : "Et tu peux enlever tes mains, j'ai envie de voir ton visage". Non, je ne pouvais pas, ça allait paraître glauque, et notre relation n'est pas assez forte pour des paroles commes celles-ci.

Aussi commençai-je à faire les cents pas dans le couloir de ce maudit bâtiment.

***

Cela faisait plus de trois heures que nous attendions devant cette porte, dans ce putain de couloir. Qu'attendait ce "docteur" et ce "professeur" pour nous recevoir ? Allions-nous vraiment patienter calmement ici, jusqu'à ce qu'ils daignent enfin nous ouvrir ? Non, on est pas des esclaves !

J'eus alors un pensée. On aurait pu s'enfuit tous les deux, Lia et moi. On aurait pu marcher ensemble main dans la main et partir de ce foutu "hôpital"... Non, c'était tout bonnement impossible. Jamais cela n'arrivera, et on sait tous les deux pourquoi. J'abandonnai l'idée, à contrecoeur.
Qu'est-ce que je donnerais pour qu'on s'adresse encore la parole ! Celui qui a eu l'idée de mettre cette unique chaise devant cette porte, je le bénis !

***

Au bout de quelques minutes de plus, je sentis la colère déferler dans mes veines, et je me préparai à enfoncer la porte. J'allais ouvrir la porte avec fureur quand celle-ci s'ouvrit toute seule, comme par magie.

Un homme et une femme apparurent dans l'encadrure de la porte, en face de moi. À l'intérieur, la pièce était plutôt sombre, ce qui contrastait avec ce couloir plus blanc que la neige.

L'homme devait avoir la cinquantaine comme le laissait paraître ses cheveux poivre et sel, et ses nombreuses rides qui ornaient son visage. Il avait une fine moustache qu'il ne cessait de tripoter et de boucler autour de son index. De grosses lunettes noires et rondes reposaient sur son nez et agrandissaient ses petits yeux fatigués. Il portait une longue blouse blanche qui lui donnait l'allure d'un scientifique fou du style d'Einstein... Et la femme d'à côté était encore plus effrayante.

Cela n'avait rien de rassurant...

Si proches... Et pourtant... [EN RELECTURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant