Chapitre 8 : Sam ✔︎

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Ma mère sortit rapidement de la voiture. Nous étions arrivés devant un bâtiment à la fois effrayant et à la fois intriguant. Je la suivis, en traînant les pieds.

Mais où on est, là ? Et surtout pourquoi ?

Nous avançames vers le bâtiment, quand ma mère agita la main à deux personnes juste devant nous.

Je reconnus de suite SA petite et fine silhouette habillée d'une petite robe couleur pastel, bien qu'elle soit de dos, et ses cheveux bruns qui ondulaient au rythme du vent.

— Betty ! Youhou Betty ! lança ma mère vers une autre dame derrière Lia.

Je mets quelques secondes à la reconnaître. C'est SA mère.

Je vous l'avais dit ! Ma mère et sa mère sont très proches toutes les deux... Non, mais ça ne fait que renforcer ma gêne... J'espère au moins que Betty n'est pas au courant de l'incident.

Je ne pris pas le temps de l'observer, j'étais trop obnubilé par une seule personne, qui venait tout juste de doucement se retourner.

Ses longues boucles brunes encadraient son doux visage au centre duquel trônaient deux magnifiques yeux d'un bleu aussi clair que le ciel. Elle était vêtue d'une magnifique robe rose pastel qui lui arrivait jusqu'aux genoux et tenait fermement son petit sac à main rouge.

Elle se plaça tout de suite derrière sa mère, comme si elle se cachait, gênée par ma présence. Et je pense que c'est bien le cas, ce qui s'est passé est extrêmement humiliant pour elle, et je m'en veux énormément de l'avoir mise dans cette situation.

— Amanda ! Comme je suis heureuse de te revoir ! Ça va ? demanda sa mère à l'adresse de la mienne.

— Betty, mais ça va très bien et toi ?

Elles discutèrent longuement, mais je ne les écoutais que d'une oreille, trop occupé à contempler Lia.

— Et toi Lia, ça va ? Tu es devenue une très belle jeune femme ! la complimenta ma mère, en s'avançant pour l'étreindre.

Lia rougit jusqu'aux oreilles, mais répondit quand même à son geste.

C'est ce que j'aimais chez elle : elle ne se vantait jamais d'elle-même, et ne se mettait nullement en avant.

Elle se sentait tellement moche, m'avait elle confié. Et moi, je l'avais bien sûr rassurée. Cela l'avait soulagée sur le moment, mais je ne sais pas si c'est toujours le cas.

Si je pouvais, je la persuaderais qu'elle est la plus magnifique femme que j'ai jamais connue.

Car, elle est tellement belle.

Lia.

Quelques minutes plus tard, nos mère se rendirent compte qu'elle et moi ne nous étions même pas salués. J'aurais bien aimé qu'elle se passent de le remarquer, mais rien n'échappe à nos mères, et nous avons le droit à ce cinéma chaque fois que nous nous voyons. Moi, ça ne me dérange pas le moins du monde, mais j'ai souvent l'impression que pour Lia, c'est un supplice, à mon grand malheur.

— Et bien, les enfants ? Vous ne vous saluez pas ? demanda sa mère, en posant ses mains sur ses hanches, tout en regardant Lia, irritée par ses mauvaises manières.

Ma mère me regarda à son tour, l'air accusateur. J'aurais voulu disparaître, je ne veux pas qu'on me prenne pour un malpoli quand même ! Chose que je ne suis pas, bien évidemment... Mais avec Lia, c'est différent. Mais ça, nos mères ne peuvent le comprendre.

Le regard clair de Lia chercha le mien, et lorsque nos yeux se rencontrèrent, un frisson parcouru mon corps tout entier. Nous nous avançames l'un de l'autre, timidement. Ses joues rosirent, ce qui la rendait pas moins adorable.

Devait-on se serrer la main, ou se faire la bise ? On ne se saluait que très rarement, et à chaque fois, on ne savait que faire, et on restait là, plantés comme des imbéciles.

— Allez, on ne va pas y passer la nuit ! me réprimanda ma mère.

Nous nous avançames, et rapidement, Lia posa timidement sa main sur mon arrière-bras, et se pencha vers ma droite, afin de déposer un fin baiser sur ma joue droite.

Lorsque sa peau entra en contact avec la mienne, je ressentis comme une brûlure, qui ne m'était pas du tout désagréable.

Nous restons quelques instants sur "pause", n'osant pas bouger, puis nous nous "débloquons" et continuons notre bise.

Nous inversons de côté, puis nous nous éloignons rapidement l'un de l'autre.

— Ah bah voilà ! On vous demandait pas la lune tout de même ! s'exaspéra sa mère, en se plaquant une main sur son front.

Lia et moi regardions autre part, gênés, ne cherchant pas à croiser nos regards, ni ceux de nos mères énervées.

J'avais ressenti un courant électrique parcourir mon corps lorsqu'elle avait posé ses lèvres sur ma joue. J'aurais tellement aimé l'embrasser ici, et maintenant... Mais je ne pouvais pas.

Non, je ne pouvais pas.

Si proches... Et pourtant... [EN RELECTURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant