Si proches... Et pourtant... [EN RELECTURE]

Chapitre 17 : Lia ✔︎

"Attends, elle a bien dit docteur et professeur ?!" me dis-je mentalement, sortant de mes réflexions et songes merveilleux.

Cela n'avait rien de normal... Quels maux pourraient requérir du savoir faire d'un professeur et de celui d'un docteur combinés ? JE NE SUIS PAS MALADE ! Pourquoi, est-ce que je suis là moi ?

Mais où était-on à la fin ?! J'en avais marre de tous ses secrets. Et ma mère, où était-elle ? M'avait-elle abandonnée ?

Non. Elle ne ferait jamais une chose pareille, je le sais... Elle m'aime de tout son coeur, et je suis son unique enfant. Elle a tellement souffert pour m'avoir, elle ne m'aurait pas abandonnée...

Je jetai un regard vers la chaise. La chaise pour laquelle Sam et moi nous étions adressés la parole. Lorsque je lui avais parlé dans la salle d'attente, cela avait été une première en deux mois. Nous nous évitons comme pas possible, et dès qu'on se voit l'un l'autre, on essaie de ne pas se croiser. On laisse nos mères parler pour nous, en cherchant un prétexte éclaté. Mais ça marche : nos mère n'y voient que du feu, à chaque fois, et elles ne se préoccupent pas de nous, dieu merci.

Donc, j'observai la chaise. À présent, elle était occupée par une personne du troisième âge. La déranger pour prendre la place serait extrêmement malvenu, bien évidemment...

En proie à la panique, je m'adossai au mur le plus proche, et me laissa tomber au sol. Qu'allait-on devenir ? D'ordinaire, je n'aurais jamais fait ça, de peur de paraître ridicule, ou de peur que quelqu'un trouve mon geste déplacé. Mais là, je n'en pouvais plus. Les jambes allaient me lâcher d'un moment à l'autre. J'aurais accepter cette chaise ! Et puis, il n'y a personne que je connais dans cet "hôpital", alors je n'ai rien à craindre. Ma tronche ne risque pas d'être postée sur les réseaux.

Pour ma part, j'avais fait plus de trente minutes de route pour venir jusqu'ici. Il était hors de question que je fasse le chemin inverse par mes propres moyens. Ce serait bien trop long à pied, étant donné que je n'avais pas eu la présence d'esprit de prendre un peu de sous. En même temps, comment pouvais-je savoir que ma mère allait me quitter seule ici ? Je ne suis techniquement pas seule, mais c'est comme.

D'un autre côté, cet "hôpital" n'en était pas moins effrayant... Il ne me donnait guère l'envie de rester. Il puait le désinfectant, et les employés ne faisaient pas du tout attention à nous. Ils faisaient des allées et venues dans ce long couloir sans même nous calculer. Pas un seul sourire, pas un petit "bonjour, vous allez bien ?". Non, rien. Cela me déprimait.

Je m'accroupis, mais pris bien soin à ne pas dévoiler mon sous-vêtement, étant donné que j'étais en petite robe.
En plus, Je ne sais même pas ce que Sam en penserait. Il n'a jamais eu des idées malsaines, ou perverses, mais après tout qui suis-je pour dire ce qu'il pourrait penser ? Je ne le connais même pas, je ne suis même pas une amie de Sam.
Il n'a pas arrêté de me surprendre depuis l'incident, il a été violent, colérique, et avait complètement changé. Il n'était plus le Sam que j'avais connu, celui dont j'étais tombée amoureuse.

Non, ceci était le nouveau Sam, pas celui qui m'attirait. Même si l'ancien Sam avait disparu, je sentais qu'au fond de moi, je l'appréciais toujours autant, et mon coeur me disait qu'il n'avait pas changé, qu'au fond, il était toujours le même, mais qu'il donnait l'impression d'être un autre.

J'étais donc coincée entre ce que me disait ma conscience et ce que me dictait mon coeur. Je repris mes esprits. Et voilà, je perdais encore mon temps à penser à lui.
Je suis vraiment pathétique, je sais.

— Maman, si c'est une farce, elle est très bien faite, mais ce n'est pas drôle ! marmonnai-je, pour moi-même.

J'espérais vraiment que ce soit pas le cas. Oui, c'est une blague, tentai-je de me raisonner. Maman, je t'en supplie, arrête cette mascarade et viens me chercher.

S'il te plait.

Pourtant, quelque chose me disait que ce n'en était pas une.