CHAPITRE 9

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Zach a respecté le marché, on ne s'adresse plus la parole et il agit comme si il ne me connaissait pas. Je garde toujours sa sœur mais on s'arrange toujours pour ne pas se voir. Je suis censée être contente de cette situation enfin je n'ai plus le grand Zach contre moi, mais je sens un vide en moi, un vide beaucoup trop profond pour pouvoir en sortir indemne. Je mène toujours une vie de solitaire, je ressens de plus en plus des maux de tête, je souris car je ne veux pas que mes parents s'inquiètent encore plus. Je ne veux pas qu'ils sachent que le mal dans mon corps grandit de plus en plus chaque jour et que rien ne pourra l'arrêter, peut être quelque chose plutôt quelqu'un. Mais ce n'est pas envisageable car je le sais, je sais que je ressortirai encore plus détruite que je ne le suis déjà. J'ai essayé de vivre avec cette maladie, j'ai essayé de sourire tous les jours, d'avoir une vie d'adolescente normale mais la vie s'éloigne de plus en plus de moi, elle me fuit. Je ne contrôle plus rien, ce n'est plus moi qui a le contrôle de mon corps , c'est cette putain de maladie et ces putains de yeux gris. Si il y a quelque chose que je contrôle encore c'est mes émotions mais pour combien de temps ? Il me reste combien de temps avant de mourir ? Est-ce que je vais mourir ? Ou est-ce que mon corps est plus fort ? Toutes ces questions fussent dans ma tête sans jamais s'arrêter. Il faut que j'ai des réponses, je veux des réponses, elles me font peur mais je dois les affronter pour essayer de vivre avec le peu de force qui me reste. Je vais un jour sur deux au lycée, mes jambes sont trop faibles, je ne peux plus supporter tous ces yeux de pitié qui me relookent chaque jour parce que oui le fait que je sois malade s'est répandu dans chaque recoin du lycée. Mon corps se lève soudainement de mon lit, je marche vers la salle de bain et je me douche puis je m'habille. Je suis prête à sortir mais pour aller où ? Je sais, chercher des putains de réponse.
La première se trouve au lycée, j'essaie de paraître forte devant tout le monde mais j'ai juste envie de m'effondrer surtout en croisant le regard sombre de Zach. Au fond du couloir se trouve mon groupe d'amis, la conversation se coupe brutalement quand j'arrive. Je les regarde tous un à un, ils sont surpris, tant mieux.

-Qui ?

Ils me toisent de leur regard en faisant semblant de ne pas comprendre. Mais si il y a bien quelque chose que je déteste c'est qu'on me prenne pour une conne. Je sais très bien qu'ils savent de quoi je parle, c'étaient les seuls au courant pour cette putain de merde dans mon corps faible.

-C'est qui, dis-je doucement en essayant de garder mon calme.

Toujours aucun mot n'est sorti.

-CRACHEZ LE MORCEAU !

Je n'ai pas garder mon calme très longtemps. Cache tes émotions Anna, cache-les pour ton propre bien, enferme-toi dans tes barrières. Leurs regards se mélangent, ils se regardent tous entre eux pour savoir si ils le disent ou pas, j'ai l'impression d'être devenu une inconnue pour eux, je suis devenue une inconnue malade pour tout le monde. C'est la vérité et ces gens devant moi viennent de me le prouver.

-On ne voulait pas que tout le monde le sache, essaie de justifier Jeanne.

-Je m'en fous, je veux juste un nom.

Le calme est revenu, je suis très calme à l'extérieur mais je bouillonne intérieurement.

-Je l'ai dit à Amanda.

-Oh, tu l'as dit à Amanda.

Je parle doucement, j'articule tous mes mots.

-Ouais.

La haine, juste de la haine.

-Quand est-ce que tu es devenu un connard Nathan ?

Il hausse les sourcils surpris de la façon dont je lui parle.

-À Amanda, putain, Amanda.

Il baisse la tête, il fixe ses chaussures, les autres regardent ailleurs, personne n'ose affronter mon regard et c'est tant mieux car il est rempli de haine et si il pouvait il les tuerai tous sur le champ.

-Sache que ce n'est pas parce qu'une fille te met un râteau qu'il faut dévoiler sa vie privée à tout le monde.

Visé. Touché. Parfait.
Ses yeux sont devenus noir et me fixent, il est énervé mais c'est la dernière de mes occupations. Celui qui était censé être mon meilleur ami a balancé le plus grand de mes secrets à n'importe qui. Le vide en moi prend de plus en plus de place. Le goût de la trahison est quelque chose que personne ne veut goûter, ça j'en suis sûr. Mes larmes menacent de couler mais je les retiens, je n'ai pas le droit de pleurer, pas devant tous ces gens qui vont devenir juste un vaste souvenir. Maintenant je vais devoir affronter seule cette putain de vie, cette putain de maladie. Et je dois récupérer mon cœur.

« You were my life, but life is far away from fair.
Was I stupid to love you ?
Was I reckless to help ?
Was it obvious to everybody else ?

That I'd fallen for a lie.
You were never on my side.
Fool me once, fool my twice.
Are you death or paradise ?
Now you'll never me cry.
There's just no time to die. »

« Tu étais ma vie, mais la vie est loin d'être juste.
Étais-je stupide de t'aimer ?
Étais-je téméraire pour aider ?
Est-ce que c'était évident pour tout le monde ?

Que j'étais tombé dans le mensonge.
Tu n'étais jamais de mon côté.
Trompes-moi une fois, trompe-moi deux fois.
Es-tu la mort ou le paradis ?
Maintenant tu ne me fera plus jamais pleurer.
Il n'y a tout simplement pas de temps pour mourir »

Les chansons peuvent être significatives, on peut se reconnaître dedans ou alors elles nous rappellent un moment ou quelqu'un. Elles s'ancrent en vous surtout si elle représente votre situation, vous avez l'impression qu'elle a été écrite pour vous, que vos sentiments et votre vie ont inspiré les paroles. Je peux me reconnaître dans plusieurs chansons, c'est grâce à quelques unes que je suis restée forte tout ce temps. Quand vous êtes déprimés soit vous écoutez une chanson qui remonte le moral soit une qui vous fait tomber encore plus bas. Il faut mieux écouter une chanson qui fait danser qu'une qui fait pleurer mais quand le corps n'a plus de force pour danser, il pleure. C'est bien plus simple. Aucun effort à faire.
J'ai cette chanson qui passe en boucle: No time to die.
Elle me donne envie de pleurer et de crier mais je ne fais rien, je suis juste allongée sur mon lit à écouter précisément chaque parole, je fais un commentaire littéraire dans ma tête sur cette chanson.

« Was I stupid to love you ? »

Oui je suis une personne stupide comme toute personne amoureuse qu'elle que soit son histoire. Donc oui j'ai été stupide de tomber dans le piège de Zach Vender. Très stupide. Mon cœur va payer pour ma stupidité.

MY SUNBEAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant