POINT DE VUE ANNA:
J'ai mal à la tête, j'essaie d'entrouvrir mes yeux mais la lumière blanche m'aveugle. Je sens des personnes bouger autour de moi:
-Elle s'est réveillée, oh mon dieu, enfin !
Maman.
Où suis-je ?
A l'hôpital.
Comment suis-je arrivée là ?
Bonne question.
Depuis combien de temps je "dors" ?
Très bonne question.
-Mademoiselle, essayez d'ouvrir vos yeux.
Mes yeux s'ouvrent doucement pour s'adapter à la lumière du jour, j'observe les alentours. Elles sont là Pauline, Jeanne et Lydia, elles sont là. Quand je les vois plus rien ne compte, je suis heureuse qu'elles soient là. Elles ne m'ont pas abandonnée. C'est toi qui les a abandonnées. Je leur souris puis je reporte mon attention à ce que me dit le docteur.
-Deux jours.
Deux jours. Putain. Ça ne m'est jamais arrivée de rester aussi longtemps inconsciente.
-Vous avez fait une crise très grave, il y avait peu de chance que vous vous réveillez. Vous êtes une chanceuse mais surtout une battante, ne laissez pas la maladie gagner Mademoiselle.
J'ai failli mourir. J'ai failli mourir. J'ai. Failli. Mourir.
-Votre crise était-elle spontanée ou quelque chose l'a provoqué ?
-Elle était spontanée.
Faux, quelque chose l'a provoqué mais je ne pouvais pas dire ça. Je ne pouvais pas dire que c'est les mots de mon père qui ont provoqué ma presque-mort.
-D'accord, je tenais aussi à vous dire que le jeune homme qui vous a amené ici, vous a sauvé la vie Anna.
-Comment ça ?
-Il vous a directement et rapidement amenée ici dès le début, donc nous avons pu réagir vite.
-Oh.
-C'est Zach Anna, c'est lui qui t'a amenée. Je suis désolée, on était paniquées, on ne savait pas quoi faire, il est arrivé et c'est lui qui a géré après.
Pauline a presque les larmes aux yeux en disant ça. Je lui souris pour lui dire que tout va bien et elle le comprend, Jeanne et Lydia aussi le comprennent.
Une semaine que je suis rentrée et une semaine que je ne bouge pas de mon lit. Le docteur a dit qu'il fallait que je me repose alors c'est ce que je fais. Je dors, je mange, je regarde des séries et les filles passent toujours me voir après les cours. Normalement dans une semaine je serai apte à retourner en cours sauf que je sais que je n'aurai pas la force d'affronter tous les regards. Surtout un regard gris. En plus, je ne lui ai même pas envoyé de message pour le remercier alors qu'il m'a sauvée la vie. Il m'a sauvée la vie. Incroyable. On rentre de plus en plus dans les clichés. J'ai toujours rêvé d'une histoire d'amour sorti tout droit d'une romance, là je suis servie. Une malade, le garçon ténébreux qui lui sauve la vie. C'est pas beau ça ! Je suis pris d'une poussée d'adrénaline alors j'attrape mon téléphone et tape ces cinq lettres sur mon clavier puis je clique sur "Envoyer".
MOI: Merci.
Je rajoute quelque mots.
MOI: Apparemment tu m'as sauvée la vie.
Puis j'éteins mon téléphone et je plonge dans les bras de Morphée.
POINT DE VUE ZACH:
ANNA: Merci.
ANNA: Apparemment tu m'as sauvée la vie.
Ces deux messages me remettent une gifle de plus. Depuis que j'ai appris qu'elle était atteint de la même maladie que ma mère, je suis devenu un espèce de robot. Mes murailles autour de moi ont triplé de volume, et je sais que je dois rester loin d'Anna. Le plus loin elle sera mieux j'irai. Ou pas. Mais je ne peux pas revivre ça, je ne peux pas perdre ma mère plus la fille que...que j'aime ? Non, je ne l'aime pas, l'amour est un sentiment superficiel. Mais j'ai mal au cœur, trop mal, cette boule au ventre ne veut pas partir. Quand on a un problème, il faut l'affronter pour le régler non ? Comme ça après on peut continuer notre vie tranquillement. Alors je vais aller affronter Anna, tout régler et mettre les points sur les i. Je le fais pour elle, je le fais pour moi.
POINT DE VUE ANNA:
Des espèces de bruits me réveillent. Des cailloux tapent mes vitres. Il est une heure du matin putain. Je descends énervée prête à sauter sur la personne qui m'a réveillée. J'ouvre la porte et le voilà, Zach, j'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine surtout quand il se rapproche à grandes enjambées de moi. Je me retrouve contre le mur, son torse contre ma poitrine, ses lèvres sur les miennes. Il ne m'a jamais embrassée comme ça. J'aurai aimé qu'il le fasse plus souvent. Après quelques secondes, il s'éloigne de moi et me fixe.
-Je suis désolé, chuchote-t-il.
J'aperçois une larme qui coule sur sa joue, je l'essuie avec mon pouce sauf que j'aurai pas dû faire ça parce que d'un coup il s'éloigne de moi. Son regard est vide, plus aucune trace de tristesse ou de désir. Son regard est mort. Et ça fait mal d'être regardée de cette façon. J'essaie de paraître forte devant lui et j'attends qu'il me dise les mots qui vont me détruire encore une fois.
-Je ne peux pas revivre ça, comprends-le et reste loin de moi.
Mes yeux se froncent automatiquement puis je me rappelle que c'est lui qui m'a amenée à l'hôpital. C'est à mon tour de fermer les barrières autour de moi.
-Ils t'ont dis quoi à l'hôpital ?
Mon ton est dur et ferme, il est surpris de mon changement soudain d'attitude mais je m'en fiche, je veux juste savoir si il est au courant de cette merde dans mon corps.
-Rien. Que c'était juste un malaise.
Je souffle discrètement et le poids dans ma poitrine s'en va. Quand mon regard se repose sur lui, il s'est déjà éloignée de moi et s'apprête à partir. Il est de dos, je ne vois pas son regard, j'entends juste ce qu'il me dit froidement:
-Reste loin de moi.
Et il s'éloigne dans la nuit. C'est là que j'ai compris pourquoi il ne m'avait jamais embrassée comme ça avant parce que c'était un putain de baiser d'adieu.

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MY SUNBEAM
Roman d'amourDeux personnes peuvent être complètement opposées mais s'assembler pour créer une seule personne, un "nous". On a déjà tous rêver de trouver l'âme sœur, l'amour de notre vie. Mais quand on l'aura trouver que se passera-t-il ? La vie sera rose jusqu'...