CHAPITRE 17

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POINT DE VUE ZACH:

"Lâche" ce mot me correspond plutôt bien. J'aime fuir et j'aime faire semblant d'affronter mes problèmes comme mon père. Il a fui à la mort de ma mère, il nous a fui ma sœur et moi. Malheureusement pour lui, Ambre ressemble comme deux gouttes d'eau à sa mère, les mêmes cheveux, les mêmes yeux, c'est elle mais en plus jeune. L'histoire de mes parents c'est celle dont tout le monde rêve, l'histoire parfaite sans être parfaite. L'amour fou et inconditionnel entre deux être humains, je les ai toujours admirés en secret, ils avaient surmonté tous les obstacles ensemble. Leur histoire c'est Roméo et Juliette sauf qu'il y a que Juliette qui est morte à la fin. J'avais 13 ans quand ma mère est venue, un soir, dans ma chambre, elle pleurait car elle venait de se disputer avec mon père. Je l'ai regardée s'allonger à côté de moi dans mon lit puis elle a commencé à parler et sans un mot je l'ai écoutée raconter l'histoire de sa vie.

FLASHBACK

-J'habitais dans un quartier assez craignos, mes parents travaillaient énormément pour ma sœur et moi on ne manque de rien. Le soir où j'ai rencontré ton père, c'est le jour où ta tante nous a quittés. Elle venait d'avoir 18 ans, j'en avais 16, elle voulait absolument qu'on fête ça entre sœur. Alors nous sommes sorties en ville et nous avons marché en buvant de la vodka. On ne voyait pas le temps passer, on profitait du moment présent. Mais quand tu profites trop du moment présent, tu oublies tout dont ta protection. Alors on s'est retrouvé rapidement au centre d'un cercle d'homme. Je l'ai regardée et elle avait l'air tout sauf stressé. Alors ça me rassurait. Je ne bougeais pas, j'attendais juste, je ne sais pas quoi mais j'attendais, peut-être un signe ou quelqu'un qui allait nous sauver. Un certain temps après, je ne peux pas te dire combien de temps mais ça m'avait paru interminable, on a entendu un vrombissement de voiture. Les hommes autour de nous on commençait à paniquer et j'aurai préféré qu'ils restent calme. Un des leurs a attrapé ma sœur et il a pointé une arme sur elle. J'ai commencé moi aussi à vraiment paniquer, j'ai essayé de rester calme mais quand j'ai croisé le regard apeuré de ma sœur, je voulais tout casser mais quelqu'un m'avait attrapé avant que je ne fasse quoi que se soit. J'aurai dû paniquer, crier mais je n'ai rien fait, je me suis laissée entraîner, par cet inconnu, loin. Il m'a déposé dans une voiture et il est reparti. J'ai attendu. J'ai attendu. Et il est revenu avec, dans ses bras, un corps inerte et plus il se rapprochait, plus je distinguais le visage du cadavre et plus mon cœur battait vite. C'était elle. C'était Carla.

Depuis ce jour ton père ne m'a jamais quitté, on était tout le temps ensemble, c'était ma bouée de sauvetage et il l'est toujours. Je serai sûrement morte si il n'avait pas été là. Ce que je veux te dire mon amour c'est que malgré nos disputes, malgré tout, ton père et moi, on sera toujours lié. A vie. Retiens juste que ce n'est pas un mariage qui a scellé nos vies, qui nous a fait juré "jusqu'à que la mort nous sépare", c'est ce moment. Alors tu sauras que quand tu rencontreras la femme de ta vie, celle pour qui tu pourrais tout faire, celle où tu sauras juste en la regardant que tu pourras lui faire confiance jusqu'à la fin de ta vie, celle pour qui tu vas sourire comme un con. Tu sauras qu'importe ce qui se passe que vous serez liés pour le restant de vos jours. Tout, tout aura un lien avec elle. L'amour inconditionnel.

***

Le lendemain, j'avais retrouvé mes parents enlacés sur le canapé en train de rire comme deux adolescents. Je mentirai si je disais que cette histoire ne m'avait pas bouleversé. Quand ma mère est sorti de ma chambre ce soir-là, j'ai pleuré, ni de tristesse, ni de joie, juste d'émotion peut-être. Je n'en sais rien mais je n'oublierai jamais ces mots parce que même si ma mère est au ciel, je sais qu'ils sont toujours liés, je sais aussi que mon père a mal parce que même si il avait réussi à la sauver une fois, il n'a pas pu la deuxième fois et la mort a fini par les séparer. Mon père est, pour une fois, à la maison, et en sortant de ma chambre je l'entends. J'entends ses larmes à travers la porte. Alors je rentre dans leur chambre, je n'y étais pas rentrée depuis sa mort, mes pieds me guident vers mon père qui s'est relevé en essayant d'arrêter ses larmes mais tu pourras pas papa les arrêter. Parce que je sais que t'as mal. Tu l'as perdue, je le sais.

MY SUNBEAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant