Les femmes fortes

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Ce chapitre est un peu long car je fais de petites analyses, flemmards s'abstenir ! ;)

Le cliché de la "femme forte" est très agaçant tant il est mal utilisé. Déjà, c'est triste de considérer ce cliché comme péjoratif parce que ça semble dire que les femmes sont sensées rester calmes, dociles et dépendantes d'un homme, alors que non.

Dans la conscience collective, l'archétype de la femme forte dans la fiction se résume à une personne de fort caractère qui ne se laisse pas facilement marcher sur les pieds, qui n'est dépendante de personne, qui ne montre pas ses faiblesses ou ses émotions (peur, colère, tristesse), qui sait se battre, qui a de la force dans les bras, qui d'une voix assurée peut mener ou convaincre des gens. Une personne d'action, donc.

Dans des fictions de fantasy, je les imagine musclées, parce que savoir manier des armes et posséder un caractère d'acier doit prendre des années de construction, puis c'est avec tristesse que je les vois fines comme des mannequins sur les couvertures ou les fan arts *soupir de la morkitû*. Et malheureusement, dans beaucoup de livres, de séries ou de films, il y a une mauvaise représentation de cette fameuse "femme forte". 

(D'ailleurs pourquoi ce titre ? On pourrait mettre aussi "homme fort" comme cliché récurrent, non ? Superman, Wolverine, Batman, HellBoy, il y en a une tripotée)

Je pourrai parler de "Captain Marvel" du MCU mais comme je n'ai pas vu le film, mon avis serait un peu hypocrite. Par contre, je me souviens très bien de Tauriel, personnage féminin étranger à l'univers de J.R.R Tolkien. Lorsque je l'ai vue pour la première fois au cinéma, je me suis demandée : "The fuck, j'ai lu deux fois le Hobbit, d'accord, mais je n'ai jamais entendu parler de ce personnage." Mais étant jeune, je ne me suis pas plus posée de question que ça. Maintenant, je me rend compte que le personnage de Tauriel n'avait tout simplement pas été utile à l'intrigue. 

Parenthèse :

En fait, nous sommes plongée dans une période où la femme dans la société prend une place plus importante que la mère au foyer du siècle dernier qui préparait le repas du soir pour son mari. La représentation de la gent féminine, si réprimée depuis des siècles, a effectué un bond extraordinaire dans la culture occidentale, les femmes ont gagné de l'indépendance, leur propre compte en banque, leur choix du célibat, bref énormément de choses (mais pas encore cette damnée égalité des salaires avec 15-20% de différence, la joie). 

Et donc, le féminisme a prit une place importante dans nos vie (bien qu'il existe depuis fort longtemps), l'égalité entre les hommes et les femmes est devenu un but important pour l'avancée de la société humaine : cesser de placer tel sexe dans telle case, les filles avec le rose, le maquillage et les poupées, les garçons avec le bleu, les voitures et les armes en plastique et ainsi créer les inégalités. Bien représenter les femmes dans les fictions est devenu important, aussi bien par respect mais aussi par pur intérêt économique. 

Cela peut paraître surprenant voire aberrant mais ça existe, les marques qui s'approprient d'une cause (représentation des minorités ethniques, de l'égalité des sexes, de la communauté LGBT...) pour mieux vendre leurs produits. Par exemple, Disney a fait fort en annonçant que, dans le live action de "La Belle et la Bête", le personnage de Lefou serait gay. Cela peut paraître anodin, mais c'est aussi déplacé que s'ils avaient déclaré qu'ils ont pour la première fois inséré un personnage autre que blanc ou féminin pour montrer ô combien ils sont ouverts d'esprit et inclusifs. C'est comme si on lisait dans le résumé de la quatrième de couverture : "Ce livre pour la première fois insère un personnage homosexuel, noir et une femme aux cheveux courts c'est inédit, lisez-le !". Ce ne sont pas des bêtes de cirque, que je sache ? Laissez-nous découvrir naturellement !

La culture du clichéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant