Gaaldorei - partie 1

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Olvaar passa au-dessus d'eux, poussant au passage un cri strident. Il semblait heureux depuis qu'ils avaient franchis la frontière de l'Empire, il était de nouveau chez lui. Notre maison. Nylathria avait eu du mal à se remettre de la soirée à Vum Malduhr, le grand roi Murdrek l'avait obligé à boire de l'hydromel, de la bière et d'autres boissons qui lui étaient inconnues. Et à force de boire, elle se retrouvât si éméchée qu'elle ne se souvenait même plus comment elle avait fait pour regagner son lit. Elle s'était réveillée le lendemain matin aux côtés de Durlan avec un affreux mal de tête. C'est l'esprit tout embué que le petit groupe avait reprit le voyage. Et bien entendu, Azlore n'avait pas bu et a eu donc le loisir de parler autant qu'il le voulait puisque personne ne semblait en mesure de lui dire quoi que ce soit, ce qui eut pour but d'accentuer sa migraine.

Le voyage dans les Mont d'Eatobel avait duré moins longtemps que ce qu'elle avait envisagé, et elle en était ravie. Dès l'instant où ils ont franchi la frontière, elle se sentit mieux, comme entière. La forêt l'appelait et à présent qu'elle avait accepté sa condition d'elfe, elle arrivait à ressentir toute la vie qui émanait de la nature. Les gardes qui les accompagnaient, et qui n'avaient pas dû voir l'Empire depuis des siècles, voire jamais, s'étaient émerveillés devant toute la beauté qui s'offrait à eux.

–C'est bizarre, lança Murzol, je ne vois plus les femmes nues.

–C'est normal tu es déjà venu, répondit Nylathria, la forêt te connait.

L'orque renifla bruyamment en regardant tout autour de lui, comme pour chercher ces fameuses hallucinations.

–Par contre moi je vois des personnes courir un peu partout dans les bois, fit Avedelis d'un air pas vraiment rassuré, des personnes que je connais.

–La forêt vous teste pour savoir qui vous êtes et si vous êtes une mauvaise personne.

–Qu'est-ce qui arrive si la forêt se rend compte qu'on est mauvais ? Demanda Azlore.

–Elle fait en sorte de te faire souffrir et de te perdre pour que tu ne puisses jamais lui faire de mal. Ne fais pas cette tête, la nature est cruelle bébé druide, tout le monde le sait.

Elle posa sa main sur le tronc d'un arbre et senti la sève couler à l'intérieur du tronc et des branches, elle vit tout ce qu'il avait vécu et enduré jusqu'ici.

–C'est quand même bête qu'on ne soit pas passé par les Terres de Nephtys avant de venir ici, bougonna Murzol.

–La magie des nymphes est très limitée lorsqu'elles ne sont pas sur le territoire, répondit Durlan, et puis elles ne savent pas se battre, elles n'auraient servi qu'à alimenter les piles de cadavres.

–Elles auraient pu servir après la bataille, fit Torestrin.

–S'il y a un après, répliqua Nylathria.

–Il y en aura un, assura l'un des gardes elfes d'un ton confiant, Mère Nature ne laissera pas ses enfants se faire massacrer.

–Elle l'a bien fait une fois, elle peut recommencer, rétorqua froidement la princesse.

Elle savait que la Mère, si jamais elle existait réellement, l'écoutait mais elle se contrefichait pas mal de la contrarier. Après tout, elle l'avait abandonnée.

–Cette fois si c'est différent, intima le soldat.

–En quoi est-ce que c'est différent ? Lança la jeune femme. Elle a bien laissé les elfes noirs vivre aussi longtemps, et c'est bien eux que nous allons affronter. Ils sont ses enfants autant que nous, ils se sont simplement détournés d'elle. Elle pourrait très bien chercher à les sauver de la magie noire et alors nous deviendrions ses ennemis puisque nous essayons de les tuer.

Le Bâtard de l'Aube [Wattys 2020]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant