Gaaldorei - partie 2

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La femme qu'elle y vit n'était pas son reflet. Non, celle-ci était pleine de grâce et d'élégance, portant à la perfection cette robe blanche qui faisait ressortir ses hanches et sa poitrine et marquait sa taille fine. Ses longs cheveux blancs tombaient en cascade sur les manches bouffantes et dans son dos, caressant ses reins. Une femme de chambre apporta un léger carré de tissu qu'elle présenta à la jeune femme.

–Non, fit-elle, je ne cacherais pas mes cornes.

La servante rangea alors le tissu et s'empara avec précaution d'une tiare en or blanc qu'elle déposa délicatement sur le haut de la tête de sa maîtresse et l'ajusta sur son front. Elle jeta un dernier coup d'œil à son reflet et semblait se contenter de ce qu'elle voyait. La porte s'ouvrit alors sur deux jeunes hommes, élégamment habillés de blancs et portaient tous deux une tiare semblable à celle de la jeune femme, décorant leurs longs cheveux blancs. Lorsan et Belanor.

–Vôtre Altesse, fit ce dernier en effectuant une révérence grotesque. Madame est d'une beauté ravageuse ce soir, vos frères auront tout intérêt à rester près de vous.

–C'est vrai, ajouta Lorsan, le sourire aux lèvres. De plus, il est évident qu'une si frêle créature ne saurait se défendre seule si le moindre mal arrivait.

–Vous n'êtes que des idiots ! S'exclama la jeune femme. Je sais parfaitement bien me défendre toute seule !

Elle se rapprocha d'eux tout en gardant un œil sur sa dame de chambre qui écoutait la conversation de loin.

–J'ai pensé à prendre mon poignard, susurra-t-elle en soulevant légèrement ses jupes, je l'ai attaché à mon mollet.

Lorsan explosa de rire.

–Chère sœur, combien de fois devrons-nous te dire de ne pas le mettre lors de banquets, les gardes de Père sauront te protéger.

–Je m'en contrefiche, c'est pour au cas où un seigneur viendrait avec son fils pour prétendant demander ma main à Père.

–Et qu'est-ce que tu comptes faire avec ce petit couteau ? S'amusa Belanor.

–Leur faire comprendre que je ne suis pas à vendre.

Elle leur accorda un sourire malicieux qui, certainement, a dû en faire tomber plus d'un, et lissa les pans de sa robe.

–Y allons-nous ? Demanda-t-elle.

–Nous n'attendions plus que vous Madame.

Elle s'empara des bras de ses deux frères et tous les trois sortirent des appartements de la jeune femme, descendant un nombre incalculable de marches. Plus ils avançaient et plus les festivités du banquet leur parvenaient. Après une révérence, les gardes ouvrirent les portes et le héraut les présenta.

–Son Altesse impériale le prince héritier Lorsan ! Son Altesse impériale le prince Belanor ! Son Altesse impériale la princesse Nylathria, Guerrière du dragon !

Tous les regards convergèrent vers eux et ils semblaient ne pas s'en affliger.

–Regarde le nombre d'hommes venus tout spécialement pout toi, glissa Lorsan à l'oreille de sa sœur.

–J'aurais beau regarder, je n'en vois aucun digne de ma personne, plaisanta la princesse.

–Ta personne devra bien s'accommoder, rétorqua Belanor d'un ton las.

–Père ne me ferait jamais cela.

Elle lâcha les bras de ses frères alors que le couple impérial avançait vers eux, le sourire aux lèvres. Leurs trois enfants leur accordèrent une rapide courbette et Nylathria tentait au mieux d'ignorer les regards que lui lançaient les hommes aux alentours. L'impératrice, en posant les yeux sur sa fille, eu l'air découragé.

Le Bâtard de l'Aube [Wattys 2020]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant