Jane Reed

193 36 12
                                    

La chaleur sur les Terres d'Ambre était insupportable mais il leur était impossible de se découvrir à cause des tempêtes de sable. Nylathria n'en pouvait plus de sa masse de cheveux qui la faisait davantage transpirer. Cette chaleur était tellement écrasante que même Murzol ne trouvait pas la force de se moquer des autres. Ils avaient l'impression que plus ils marchaient, plus le soleil se rapprochait d'eux. Finalement, la jeune femme se mit à regretter son passage sur Feoyether.

Ils passèrent près du canyon Éthéré, le plus grand canyon au monde et qui, selon la légende, avait été érigé par les Dieux humains pour protéger des reliques célestes. Bon nombre de pirates s'y étaient aventurés afin de trouver ce précieux trésor mais aucun d'eux n'était revenu. On disait que des monstres sommeillaient dans les crevasses du canyon et ne se réveillaient que pour protéger les reliques. En regardant en contre-bas, ils ne virent que de la pierre, du sable, des squelettes et quelques coyotes. De temps en temps un vautour passait au-dessus d'eux, attendant certainement que l'un d'eux s'effondre.

Ils tombaient régulièrement sur des oasis où ils passaient la nuit au frais et pouvaient remplir leurs gourdes d'eau. Beaucoup d'oiseaux exotiques y vivaient et Nylathria était toujours autant émerveillée de voir toutes leurs couleurs vives. Mais même à l'ombre des palmiers et de la végétation, la chaleur était insoutenable. Le seul qui ne s'en plaignait pas était Olvaar.

Comme leur avait dit Ingsaran, il leur fallut neuf jours pour atteindre Lakar, la capitale des Terres d'Ambre. Plus ils approchaient et plus la végétation était importante, composée de palmiers, de plantes grasses et de fleurs supportant les hautes chaleurs.

Lakar était une ville portuaire, donnant sur la Mer de Liris. Ses bâtiments étaient couleur sable et les toits en tuiles rouges. Beaucoup de plantes grimpaient sur les murs et décoraient les rues, les protégeant dur soleil. De nombreux bateaux étaient amarrés dans le port, dont beaucoup de galères marchandes. Un sanctuaire aux détails dorés avait été érigé au milieu de la ville, trônant fièrement face à la place principale.

Les gens allaient et venaient dans la ville, accompagnés de chameaux ou de chevaux, transportant des vivres ou des tissus de toutes les couleurs. Lakar était réputée pour sa mode pleine d'excentricités. Les femmes portaient des robes fluides et légères, leur transparence ne cachant presque rien. Certaine se baladaient même un sein à l'air, décoré de bon nombre de bijoux. La taille était généralement resserrée, le cou rempli de colliers jusqu'à n'en plus voir la peau, et le pied était coincé dans une sandale remontant le long du mollet. Les hommes n'ont plus n'échappaient pas à cette mode des plus étrange. La barbe était teinte en bleu, en rose, en vert, en jaune, en rouge ou encore en orange, la moustache était décorée d'anneaux en or, en bronze ou en argent. Lorsque les premiers cheveux blancs apparaissaient, ils se rasaient généralement le crâne et l'ornaient de tatouages en tout genre. Les gens d'ici avaient la peau mate voire foncée, ce qui les caractérisaient des autres populations. Le peu de personnes blanches étaient généralement des marchands ou des touristes.

L'avenue principale était remplie de bijoutiers et d'orfèvres, de libraires et d'échoppes vendant des centaines de tissus. Les rues grouillaient de monde, toutes ces personnes cherchaient l'accessoire qui pourrait les démarquer et les faire briller en société. Ici, on se croyait dans un autre monde où la pauvreté et la guerre n'existaient pas. On les approchait, tentaient de leur vendre quelques fruits exotiques aux formes étranges ou une soie rare introuvable ailleurs. Mais l'argent qu'ils avaient n'allaient certainement pas servir à se payer toutes ces excentricités.

Azlore s'émerveillait devant tout ce qu'il voyait. Les couleurs, les épices, la hauteur des bâtiments les coiffures des femmes étrangement effectuées, les chaînes des hommes reliant leur nez à l'une de leurs oreilles, les odeurs de nourriture. Ce qui étonnait Nylathria était l'absence de sans-abri. Pas une fois ils croisèrent quelqu'un qui faisait la manche.

Le Bâtard de l'Aube [Wattys 2020]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant