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Luke Hemmings

Je souffle en pestant fortement. Ils étaient toujours en retard, et j'avais l'air d'un con avec mon étui de guitare sur le dos en les attendant. On devait aller répéter aujourd'hui en vue d'un mini-concert dans un bar, où le patron était un ami de la famille de Michael et il avait cédé à notre requête. J'attends encore dix minutes avant de les insulter intérieurement et de refaire demi-tour. Ce n'était pas possible ! On s'était donné rendez-vous il y a quarante minutes. Lorsque j'atteins le parc universitaire, mon téléphone sonne. Je le sors de ma poche et regarde. C'est un appel de Calum.

- Bordel vous êtes où ?

- Changement de plan mec, désolé de ne pas t'avoir prévenu. Retourne déposer ta guitare dans ta chambre, on arrive au parking dans dix minutes. N'oublie pas tes papiers.

Sans que j'ajoute quelque chose, il me raccroche dessus. Je ne pouvais pas en placer une décidément ! Ce n'est pas comme si j'avais poireauté. Connard. Je pars vers mon bâtiment et je grimpe quatre à quatre les marches, avant d'arriver à mon étage. Je dépose dans le coin mon instrument, et récupère mon sac à dos avec mes effets personnels ainsi que mes papiers.

Faisant demi-tour avec mes écouteurs dans les oreilles et le son à fond, j'arrive au parking. Je jette un regard ici et là pour voir si je ne tombe pas sur la voiture de sport de Calum, mais aucune en vue. J'allais encore attendre apparemment. Je sors mon téléphone pour changer de playlist, quand une voiture freine devant moi. Je lève les yeux, et ouvre la porte. Ashton se décale pour prendre la place derrière le conducteur. Je le salue ainsi que Mike assit place passagère.

- Vous avez mit des plombes putain. J'ai pris racine !

- Roh ça va. Tu verras mec, ça vaut le coup, me dit Calum avant de démarrer et de sortir en trombe du parking étudiant.

- Comment ça ?

- Surprise !

J'avais horreur des surprises depuis ma tendre enfance, j'aimais avoir le contrôle sur la situation et savoir pour anticiper. Une mauvaise habitude. J'étais donc légèrement anxieux pendant les dix minutes que dure le trajet. La voiture s'immobilise sur un parking d'un supermarché. Je soupire en regardant les garçons sans comprendre.

- Pas mal la surprise, vraiment, j'avais envie de venir au Target ! Je m'exclame plein d'ironie avec un sourire.

- Luke, tu es impatient, répond Ashton en se détachant.

Les garçons font de même, et je me détache à mon tour. On sort du véhicule, et sans que je comprends les gars vont dans le sens inverse du Target. Ils rejoignent la rue principale, et ils se dirigent vers une ruelle. Je les suis sans poser de question supplémentaire, j'allais bien finir par savoir non ? On continue pendant cinq minutes, avant qu'on se stoppe devant un bâtiment dont la façade m'était familière. Je compris rapidement.

- Elle a cédé ? Je lance ahuri.

Mes meilleurs amis font oui de la tête, avec un sourire plus grand que le mien qui venait d'apparaître sur mon visage. Je leur saute dessus, et comme des idiots, on saute dans la rue en exprimant notre bonheur.

- On monte finaliser ?

- Ouais !

On pousse la porte après avoir sonné au numéro de notre futur chez nous. On s'engouffre dans le hall, puis on appelle l'ascenseur. Il y a environ plus de trois mois, que les garçons et moi avons pris la décision de rechercher un appartement. La chambre universitaire ne nous convient plus, elle était bien trop petite et on n'avait pas chacun notre espace personnel. On s'est rendu compte après plusieurs calculs minutieux que notre loyer pour payer la chambre à nous quatre, correspond à un loyer d'appartement en banlieue et qu'on pourrait s'en louer un afin de s'installer en colocation. Après plusieurs annonces et visites, avec les garçons, on a été charmé par cet appartement. Ils convenaient à tout nous critères, et encore mieux, la vieille dame le louait meublée. Cependant, notre jeune âge lui posait soucis, elle redoutait les loyers impayés voir en retard. Elle avait dit qu'elle attendrait de voir les autres visiteurs avant de faire un choix. On n'avait pas eu des nouvelles depuis plus d'un mois, du coup, on pensait qu'elle avait déjà porté son choix sur d'autres. On devait poursuivre la recherche d'un logement, mais après on était tous déçus de ne pas avoir eu celui-ci.

- Alors elle nous a contactés jeudi soir. Elle a appelé ma mère. Elle lui a raconté que si on n'avait pas trouvé un autre appartement, elle était prête à nous le louer au prix convenu et qu'elle nous le laisserait meublé. De ce que j'ai compris, elle avait réellement envie de se débarrasser de l'appart', m'explique Michael. Du coup, avec Calum, on a rappelé pour fixer une date afin de régler les derniers soucis administratifs, sauf qu'on était tombé sur son répondeur. En bref, elle nous a rappelés, il y a moins d'une heure alors qu'on allait passer te prendre pour aller répéter.

On était désormais devant la porte imposante noir. Je lève la main, et toque quelques coups discrets. Elle s'ouvre sur la même dame que l'autre jour, une vieille dame qui était charmante en réalité et qui était gentille.

- Entrez !

On s'exécute, et nous entrons sur un petit hall. On part vers la droite, où se trouvait un salon-cuisine-salle à manger, illuminé par une grande baie vitré donnant sur un balcon de taille moyenne. On s'assoit sur le canapé d'angle, et sur la table basse en verre se trouvait un petit tas de papier administratif. Elle explique les derniers choses à savoir, ainsi que plusieurs choses sur le loyer, et l'appartement. Je n'écoutais que d'une oreille distraite, en imaginant ma vie ici avec quatre personnes chères à mon cœur, cela allait super super génial. Au bout d'une heure, elle nous fait signer plusieurs papiers notamment notre contrat de location.

- Bon les enfants, je vais vous laisser fêter cette bonne nouvelle entre vous. Cet appartement est officiellement à vous. Vous savez, il est vide depuis la mort de mon mari et ça me fait plaisir finalement de vous le louer.

Elle nous remet chacun une clé de la porte de l'appartement, une clé pour la boîte aux lettres, ainsi qu'un badge magnétique pour la porte de l'immeuble. Lorsqu'elle part avec son sourire bienveillant, notre joie éclate. 

t h i e f - l.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant