II. Le voyage de Denwall

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Denwall et Aëla étaient deux jeunes gens qui s'étaient marié l'année précédente, s'aimant d'un amour pur et immense.

Avoir un enfant était ce qu'ils espéraient le plus au monde; mais ils prenaient leur temps, croyant n'avoir aucune échéance. Denwall était un chevalier, faisant parti de la garde d'élite qui protégeaient le village.

Le jour de la cérémonie, Aëla fut désignée. Elle eut beau crier, tenter d'échapper à son destin, des pieux et des fourches furent pointés vers elle, elle n'eut qu'à s'en aller, dévastée, tremblante de peur et effrayée. Lorsqu'il la vit s'enfoncer dans la forêt, Denwall essaya bien sûr de la rattraper, mais toutes ses forces ne suffisaient pas à lutter contre la parole de la vieille Ysbal.

Une semaine plus tard, Denwall disparu sans laisser de trace. Il partait à la recherche de sa bien-aimée.

Il marcha pendant de longs jours, au hasard. Il marcha pendant de longues semaines, sans perdre espoir.

Le centième jour au détour d'une montagne, il arriva dans une vallée brulée entièrement. Seul un petit court d'eau y coulait, entouré de ruines encore fumantes, vestiges d'un village détruit récemment. Comment pareil désastre avait-il été provoqué?

Denwall entendit alors parmi les ruines, des pas. Au détour d'un mur à demi effondré, un vieillard apparu. Il s'appuyait sur un grand bâton noueux et paraissait très âgé, presque autant que la vieille Ysbal, laissant dans la poussière la trace de ses pieds nus.

Le vieillard s'adressa au jeune homme ainsi, d'une voix abimée par le temps:

— Bonjour, voyageur. Tu arrives à un moment parfait: plus tôt, tu aurais rencontré Garwvyr et tu serais mort, plus tard, tu m'aurais retrouvé, moi, mort. J'ai besoin de ton aide.

— Qui... qui êtes-vous?

— Peut importe qui je suis, ni que je traîne dans la boue. C'est Garwvyr qui a fait ça, dit-il en désignant d'un geste ample les ruines alentours. Il a tué quasiment tout le village et emporté les autres; il est trop tard pour toi, impossible de faire demi-tour. Voudrais-tu me rendre un service, jeune homme?

— Je.. quel service?

— Je peux encore marcher, mais mes forces m'ont abandonné depuis fort longtemps, je suis bien incapable de me pencher pour boire à la rivière...

— Je vais vous aider.

Denwall courut jusqu'à la rivière, en prenant une écuelle sur son passage qu'il remplit d'eau. Il le rapporta à l'inconnu, qui le prit et la porta à ses lèvres. Après avoir finit de boire, il lui demanda:

— Pourquoi est-tu ici, mon garçon?

La raison de son voyage, le jeune homme lui révéla.

— Je peux t'aider, lui confia alors l'inconnu, avisant sur sa cape l'écusson. Garwvyr est celui qui a détruit le village. Si tu le retrouve et que tu le tues, je t'aiderai en retour à retrouver Aëla.

En réalité, le vieillard n'était personne d'autre que le Grand Tout qui avait pris forme humaine pour piéger les voyageurs. Aucun de tout ceux qui avaient affronté le terrible Garwvyr n'avaient réussi à le vaincre, tous mourraient. Ce monstre avait été créé par le Grand Tout lui-même et était invincible. Chaque personne qu'il tuait devenait un serviteur du Dieu. Cependant, si un jour Garwvyr venait à mourir, le Grand Tout devrait tenir parole et respecter la promesse qu'il avait fait au voyageur victorieux. 

Cela, Denwall l'ignorait, et accepta d'aller défier le monstre. Le jeune homme était un guerrier, il savait se battre et manier l'épée et se mit en route.

Les Larmes de CristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant