V. Le roi de la montagne

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— Tu ne pourras vaincre Garwvyr de face, continua Olwen. Ta seule chance, c'est l'intelligence. Avec ton épée, jamais tu ne parviendras à tuer cette créature. Mais il existe quelqu'un qui peut t'aider: Eòghan. C'est un korrigan, une petite créature humanoïde qui se cache dans les montagnes. Si tu le crois inoffensif, comme une créature inférieure, il te tuera. Si tu le traite comme un égal, il t'imitera. Mais si tu le considères comme un roi, un dieu, alors il te fera un cadeau. Mais je dois te prévenir: il est espiègle et moqueur, il aime beaucoup jouer des tours aux voyageurs dont il croise la route.

— Mais, Déesse Olwen, comment Eòghan pourra-t-il m'aider?

— Eòghan est passé maître dans l'art de la forge, il incarne la maîtrise de la terre. Ne lui dis pas que tu veux combattre Garwvyr, ils sont amis. Dis-lui que tu combats le mal de ce monde, sans lui demander directement ce que tu veux. Alors, si tu le traite avec immense respect et que tu as de la chance, il te fera cadeau d'une arme qui peut battre n'importe quel ennemi, car il est aussi le gardien d'un immense trésor. Va, jeune guerrier, que la chance soit avec toi!

Après avoir chaleureusement remercié la déesse Olwen, Denwall lui tourna le dos, et tout autour de lui le blanc disparut, remplacé par le paysage que le jeune homme avait quitté quelques instants plus tôt. Aux alentours, tout était brulé, mais Garwvyr avait disparu. Enfin, pas complètement: des grondements terribles s'échappaient de l'autre côté de la montagne, et la fumée et les étincelles volantes obscurcissaient le ciel.

Sans demander son reste, Denwall s'enfuit à l'opposé. Il se rendit compte qu'il n'avait pas demandé où il pourrait trouver ce korrigan. Comment allait-il faire? C'était chercher une épinoche dans une rivière à mains nues.

Mais, avec son optimisme habituel, Denwall se mit en route, après une nuit de repos.

Et son voyage continua; il parcourrait les montagnes, les vallées, et bientôt l'hiver arriva, ce qui l'obligea à rester en dessous de la limite des neiges, qui, chaque jour, était un peu plus bas.

Il ne s'arrêtait que pour chasser, manger et boire, il se reposait le moins possible. Le printemps lui permit de pouvoir remonter sur les hauteurs.

Durant des mois, il ne croisa que des animaux sauvages, dû faire face à des loups, échapper à des ours. Lui-même devint presque sauvage, oubliant parfois la raison de son voyage. Les montagnes étaient sa maison, le ciel son toit, les torrents son garde-manger.

Un jour, alors qu'il se trouvait sur un haut plateau montagneux de lande et de rocaille, plongé dans le brouillard, il remarqua de petits entassements de pierres: des cairns, ou inukshuks.

Ces monticules de galets ne pouvaient être que d'origine humaine ou divine.

Denwall approchait de son but.

La nuit tombait, alors il s'installa pour dormir près d'un gros rocher.

Mais il entendit des chants s'élever dans la nuit, comme si une fête réunissant tout un village s'était organisée non loin d'ici.

Curieux, Denwall s'approcha alors. Quelle ne fut sa surprise lorsqu'il aperçut l'étrange danse qui se tenait au centre d'un cercle de pierres debout.

De petites créatures dansaient pieds nues dans une ronde effrénée, chantant en même temps dans un langue inconnue.

Ces êtres n'arrivaient même pas à la taille de Denwall; ils avaient les oreilles pointues, un long et gros nez, et un teint légèrement verdâtre. Leurs vêtements se résumaient à un pagne de toile autour de la taille, et laissait apparaître leur corps trapu.

L'un de ces petites hommes aperçut Denwall, et tous se précipitèrent vers lui, l'entourèrent et reprirent leur ronde: « dilin ha dimern, Mar de achiui hou tra ho Ké ha ké ha ké Mar de achiui ou traou Ka hé ké ha ké! »

Voir ses petites créatures danser autour de lui était très comique, et Denwall eut du mal à se retenir de rire. Heureusement, il se contint, se remémorant les paroles de la Déesse Olwen.

L'un des korrigans, le plus petit mais aussi celui qui paraissait le plus âgé, s'adressa au jeune homme, en Mayane.

NdA:
Message aux/à la juge(s) du Spring Wrinting Contest auquel ce livre est inscrit, et qui s'arrêteront à ce chapitre: (ceci n'est pas une tentative de soudoiement ^_^) merciii d'avoir lu jusque là! Bon courage pour les autres livres que vous devez lire, On espère que le nôtre vous a plu!
(Et puis si c'est le cas, n'hésitez pas à mettre une petite étoile, ça fait toujours plaisir, et puis à vous abonner aussi, hein ;) on fera pareil en retour! Et, si par le plus grand miracle cette histoire, qui reste dans le registre du conte nous le rappelons, vous a vraiment plu, alors n'hésitez pas à continuer un peu plus loin!
Merci encore, encore bon courage et à bientôt!
Koen & Éris

Les Larmes de CristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant