XVI. Dance

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Eòghan, suivi de Laëna et Denwall, marchèrent pendant quelques instants, leur ombre s'étalant à l'infini avec le soleil couchant qui était au raz de l'horizon, baignant la lande d'une lumière irréelle. Denwall se fit la remarque que pour la première fois, le brouillard avait disparu; les bruyères en fleur et les rochers moussus s'étendaient à perte de vue.

Juste avant que le soleil ne disparaisse sous l'horizon, le trio arriva devant deux gros rochers debout. Sans que le korrigan ne paraisse faire aucune action, les deux cailloux s'écartèrent, et un escalier s'enfonçant dans le sol apparut alors. Le nain s'y engouffra sans hésitation, suivit par ses deux compagnons.

Derrière eux, le rocher reprit sa place initiale, les laissant progresser dans le noir le plus complet. Laëna fit apparaître une boule de lumière dans sa main pour qu'ils ne trébuchent pas. Pendant un temps qui parut à Denwall interminable, il s'enfoncèrent dans les profondeur des montagnes.

Enfin, l'escalier s'arrêta, aboutissant sur une petite plateforme qui semblait dominer un espace immense, tellement que la petite boule de lumière de Laëna ne parvenait pas à en éclairer les moindres détails.

La jeune Déesse fit alors grossir la sphère lumineuse et la projeta dans le sombre vide.

L'espace entier s'éclaira.

Denwall retint son souffle. Dans cette grotte gigantesque était construit un château, taillé à même la roche. C'était une construction moins grande que celui de Keridwenn, mais non moins grandiose et magnifique.

Sous le soleil artificiel de Laëna, les tours brillaient de mille feux, comme si elles étaient recouvertes de milliers de pierres précieuse. Peut-être était-ce réellement le cas...

Ils suivirent l'escalier qui continuait le long de la paroi de la gigantesque grotte, et arrivèrent devant le portail. Le château était constitué d'un bâtiment principal surmonté de deux tours, qui se séparaient chacune en deux autre petites, et qui devait culminer à plus de cent-cinquante mètres de hauteurs sans toucher le plafond de la grotte.

Tout autour de ce bâtiment étaient disposées plusieurs autres tours cylindriques, plus ou moins grandes, certaines avec des toits pointus, d'autres sans.

Le portail en lui-même était impressionnant, presque plus que celui du château de Keridwenn. L'immense porte à deux battants était encadré dans une voute dorée et sculptée de petites figures semblant raconter une histoire.

Comme les pierres à la surface, la porte s'ouvrit toute seul, et l'intérieur se découvrit aux yeux de Denwall et Laëna. La jeune Déesse n'était jamais venue ici, et découvrait tout ceci en même temps que Denwall même si elle en avait déjà entendu parler.

À l'intérieur... il n'y avait rien de comparable. D'immenses colonnes, elles aussi sculptées, montaient jusqu'au plafond et supportaient des voûtes qu'on aurait dites de verre. Au sol, partout,  traînaient dans un immense fouillis, des tas d'objets en or, en platine ou en diamant, des brouettes de pierres précieuses, des couronnes, des sceptres, des pièces d'or...

— Je vous pris de m'excuser, je n'ai pas eu le temps de faire le ménage, lança Eòghan.

Denwall se tourna vers lui pour voir s'il se moquait d'eux, mais apparement pas.

Le korrigan les emmena à travers les pièces dénuées d'habitants mais remplies de richesses.

— Où sont les autres korrigan?, questionna le jeune homme tout en contemplant la beauté des lieux.

— Oh, on n'habite pas ici, tu sais, on trouve que c'est trop grand. On préfère les petites cavernes pour dormir. Venez, ajouta-t-il. C'est par ici.

Les Larmes de CristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant