32. Matthew

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Matthew W.
E-mail reçu le 15 septembre 2008
Ecrit en anglais, traduit en français (de France)


Salut Mary, c'est cool d'avoir de tes nouvelles.

Je vais faire de mon mieux pour répondre à tes questions, mais bon tu sais moi l'écriture, ce n'est pas trop mon truc. Et puis 98, c'est loin, il s'en est passé des bons moments depuis. J'ai déjà du mal avec tous les prénoms. Je ne me souviens pas non plus combien on était, alors ce n'est vraiment pas gagné cette histoire ! Ce que je me souviens, c'est qu'il y avait pas mal de nanas. Pourtant, je croyais qu'on serait que des mecs. La forêt, c'est un truc d'hommes. Chez nous, quand on part pêcher dans le bush, on part avec des potes, on ne s'embête pas avec des nanas. En général, des nanas, c'est les emmerdes assurées. Des potes, des canettes, et une grille pour le barbecue, et c'est tout. Et encore, les potes, on les choisit, on ne s'encombre pas avec des tafioles qui passent des heures devant un brin d'herbe ou qui discutent des plombes pour trouver une solution à un problème mondial, ce qui ne sert à rien parce que les dirigeants du monde ne sont pas là pour les écouter ! On était censés tafer en forêt et les mecs ne savaient limite pas allumer un feu. Alors aller pêcher, n'en parlons pas ! Des messieurs de la ville, disaient mon père au téléphone quand on arrivait à se capter. Il a fallu que je leur apprenne tout à ces messieurs de la ville. Du coup, j'ai fait sensation auprès des nanas. La poupée chinoise, m'appelait l'Aventurier et Laura Ingalls, Crocodile Dundee. Je leur ai sorti le kit du broussard et c'était dans la poche. Même pas besoin de faire le coup du couteau pour se raser ! Dès la fin de la première semaine, Rafa est venue me rejoindre dehors. Parce que je préférais dormir sous les étoiles que dans le refuge avec les ronfleurs. Les étoiles et la nature, ça c'est mon rayon. Comme je n'avais pas de swag, j'avais sorti un matelas près du feu. Evidemment, la première nuit, ils ont voulu faire comme moi, mais ils n'ont pas tenu longtemps. Trop froid et humide il parait. Et des moustiques, la poupée chinoise avait le visage défoncé par les piqûres !

Rafa s'est donc pointée en milieu de nuit et s'est glissée sous mon duvet que j'avais laissé ouvert. J'avais bien fait ! Dans mon sommeil, j'ai senti quelqu'un contre ma peau. Elle avait juste une petite chemise de nuit en soie. Evidemment, j'ai pensé à Kelly ma régulière de Broome, mais en la caressant, je me suis vite rendu compte qu'elle était carrément plus douce et beaucoup mieux gaulée. Elle avait une paire de nichons hallucinante. Et puis, elle savait mieux y faire, question caresses aussi. Un peu comme Polly, mon occasionnelle, mais en carrément mieux gaulée. A un moment, je me suis rendu compte que j'étais dans une forêt et pas à Cable beach. Du coup, j'ai percuté que je n'étais pas à la maison, mais au Canada. J'ai bien ouvert les yeux, j'ai mis son visage dans la lumière des braises pour la voir et j'ai vu Rafa, avec ses longs cheveux et son joli visage. Elle m'a susurré un truc du genre « Don't tell anyone, it's our secret. Deal ? » Je l'ai embrassée, elle était tellement belle cette nana ! En plus elle embrassait comme une pro, un vrai régal. Elle a recommencé, avec sa voix suave et sexy « Deal ? ». « Deal », j'ai répondu. Ses mains ont conclu le deal. On a baisé comme des fous. Elle était hyper bonne. Une bombe cette nana. Elle est partie une fois la chose faite et bien faite. La journée, j'ai essayé de la caresser, elle s'est laissée un peu faire, mais m'a rappelé discrètement le deal et m'a précisé de ne pas être jaloux, sinon c'était fini entre nous. C'était drôle : elle draguait les mecs pendant la journée, tous les mecs même moi et le soir, elle venait me voir, pour une partie de sexe sympa. Les autres ne voyaient rien, certains me prenaient pour un petit jeune ignorant, comme le Québécois qui se la jouait ou Peter qui me regardait de haut, mais au final, c'était moi le boss.

J'alternais donc les jours à tafer avec les autres en forêt, débroussailleuse et compagnie et les nuits avec Rafa. Le taf me plaisait bien. On était dehors, on marnait, on se prenait pas la tête et on avançait. Les aires de bivouac avaient un sacrée belle gueule et mon père n'aurait pas été fâché de venir pêcher dans le coin, même s'il fallait venir en canoë et pas en bateau moteur. Il n'y avait pas de bêtes dangereuses dans le coin, à part les ours, mais pour ça, il fallait juste stocker la bouffe en hauteur, dans les arbres. Du coup, on pouvait installer les tentes au bord de l'eau.

Et pendant ce temps-là, à Tapachula (mon été dans les bois)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant