Chapitre 1: Tonight

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Le sac rouge d'Hoseok.

Chapitre : Tonight

Anna.

Busan, concert des BTS, 2ème jour. Depuis hier, je suis surexcitée. Pouvoir assister aux deux concerts donnés ici par le groupe, c'est une sacrée chance. Surtout en VIP. Bon, j'y ai mis une partie de mes économies mais c'était trop tentant. Depuis le temps que je suis fan, là je me fais plaisir. Aujourd'hui, comme hier, je suis aux premières loges et c'est un grand bonheur. Presque collée à la scène, je savoure mon plaisir. Les membres du groupe se donnent sans compter et les voir de près est incroyable. Ils sont encore plus minces en vrai que sur l'écran de mon ordinateur. Je me sens un peu seule au milieu de mes co-armys, toutes asiatiques, petites, pâles de peau et noir de cheveux. Moi, la française aux longs cheveux chatain clair, plus grande que mes voisines.

Mais je m'éclate, je chante ce que je peux, je danse, je crie aussi un peu. Mais je passe, la plus grande partie des deux spectacles, immobile, les yeux grands ouvert. Je veux tout voir et sentir l'énergie des garçons sur scène. Alors, je n'ai pas d'Army bomb, je ne filme pas, ou très peu. Je dévore chaque performance du regard, je sens les vibrations de la musique dans mon corps, la clameur de la foule, la chaleur de cette super ambiance. J'ai l'impression que tous mes sens sont en éveil. Mais, surtout, oui, surtout, je regarde Hoseok, mon bel Hoseok, et mon cœur se gonfle encore et encore d'amour pour lui.

Il est magnifique. Il est très, très fin, ses gestes sont amples et précis, sa voix grave me fait trembler. On peut presque voir, se matérialiser, l'énergie, qu'il dégage. Comme ses camarades, il vient souvent en bord de scène, pour chanter face caméra. C'est incroyable de le voir de si près, à, à peine deux mètres de moi. Mes voisines hurlent et tentent la main ou leur téléphone vers lui. Moi, je suis subjuguée. Je ne peux pas bouger. C'est presque trop pour mon petit cœur. Il est là, juste là, devant moi.... Et pourtant tellement inaccessible. Ç'en ai presque une douleur. Alors, je me contente de le regarder, ses belles pommettes, son sourire ravageur, je cherche à repérer son grain de beauté sur la lèvre supérieure. Je fonds littéralement. Son charme me happe, de manière presque violente. Je suis seule au monde, dans cette marée humaine. Aujourd'hui, comme hier, je vis ma meilleure vie.

C'est fini, on ne peut y croire, mais si, c'est fini. Les garçons remontent la longue scène pour se placer sur les marques de l'ascenseur qui va les ravir à nos yeux. Je ne suis pas encore triste mais je sens que je vais avoir du mal à m'en remettre. Qu'importe ! C'était un énorme kiff.

Je regarde Hoseok passer devant moi, il tourne la tête à ma hauteur et me regarde droit dans les yeux. Je suis pétrifiée. Hier et aujourd'hui, à plusieurs reprises, j'ai eu l'impression que nos regards se croisaient mais, bien-sûr, il pouvait regarder n'importe qui et mon imagination a fait le reste. Mais là, tout en marchant encore quelques pas, c'est moi qu'il regarde. Je ne peux détacher mes yeux des siens. Et puis, l'impensable se produit. Il descend rapidement le petit escalier de côté, celui qui permet aux danseurs d'apparaître et disparaître rapidement. Il vient rapidement à moi en trois enjambés. Il retire son micro-casque, le met dans son sac rouge avec sa batterie et place le tout dans mes mains. Il dit quelque chose que je ne comprends pas, me sourit, serre quelques mains alentour et remonte vite fait rejoindre ses camarades. L'opération n'a duré que quelques secondes. Mes voisines crient et me félicitent. Je ne comprends pas. Mon cerveau s'est mis sur pause.

Les garçons disparaissent de la scène sous les hurlements de la foule. Je reprends contact avec la réalité, baisse les yeux et regarde le sac qu'Hoseok porte en bandoulière lors des dernières performances du show. Ce n'est pas possible. Voilà, c'est simple, ce ne peut pas être possible. Mes voisines me demandent si elles peuvent me prendre en photo avec le sac d'Hoseok, j'acquiesce mollement. En fait, si, c'est arrivé. Hoseok m'a donnée son sac. Mon cœur explose, j'ai envie de rire, de pleurer, de crier, d'aller vite le cacher, de courir dans mon lit pour le regarder sous touts les coutures. Ma chance est énorme, j'en ai une conscience nette.

Finalement, entraînée par le mouvement autour de moi, je remonte vers les escaliers pour sortir du stade. Devant, la queue qui s'allonge, je décide d'aller aux toilettes me soulager un peu. Assise sur la cuvette, je prends mon courage à deux mains et ouvre le sac. La batterie, qui était scotchée à son dos, est encore toute chaude entre mes mains. Je la porte à ma bouche pour l'embrasser, sans penser à l'absurdité de mon geste. Je mets son micro-casque sur mes cheveux et regarde le fond du sac. Il y a encore quelque chose. Je retire alors mon morceau de papier, plié en deux.

Dessus sont notés, d'une rapide écriture manuscrite, en coréen et en anglais, le nom d'un hôtel de luxe à proximité du stade et un numéro de chambre.


Le sac rouge d'HoseokOù les histoires vivent. Découvrez maintenant