Le sac rouge d'Hoseok

Chapitre 22 : Sea

Le sac rouge d'Hoseok.

Chapitre 22 : Sea.

Anna

Les garçons repartent en tournée. Un mois cette fois-ci. Aux Etats-Unis et en Europe. C'est long, c'est difficile mais je travaille beaucoup pour m'occuper. J'aime ça. Et je sais qu'Hoseok est heureux d'être sur scène. A Paris, il parle en français aux fans lors des remerciements. Il est si mignon. Les Armys françaises lui font une ovation. On s'appelle tous les jours, tant pis pour le décalage horaire. On se dit des mots d'amour, on se raconte nos journées. On se manque.

Je n'ai pas trouvé l'occasion de parler à Jin avant leur départ, mais je me promets de le faire très vite. Je ronge mon frein. Ce restaurant, c'est mon rêve, je sens qu'il est à portée de main maintenant. Parfois, le doute m'étreint. Et si Jin ne voulait plus s'associer au projet ? Et si j'étais finalement obligée d'accepter l'argent d'Hoseok ? Cette idée me rend malade. Je sais que je ne pourrais pas. Alors quoi ? Il faudrait encore attendre, économiser ? Je souhaite tellement que les choses bougent de ce côté-là aussi !

Enfin, les garçons rentrent et donnent deux concerts à Séoul. On voit comme ils sont heureux de performer chez eux. Lila, Dawon et moi assistons au dernier concert. Tant de choses ont changé depuis près d'un an, quand je suis allée, pour la première fois, voir les BTS en concert à Busan. Avec les filles, on s'installe au par-terre au milieu de la foule, comme de simples Armys que nous sommes encore, au fond de notre cœur. On chante, on danse, on pleure, on applaudit, on crie, on jette des bisous. C'est si bon, si festif, si émouvant à la fois.

Evidemment, pour moi, au-delà de la performance du groupe, je vois Hoseok. Je suis heureuse qu'il ait retrouvé toutes ses capacités physiques. Comment le groupe aurait-il pu se passer de lui ? Je sais, par Lila, que Nam Joon a plusieurs fois parlé de dissoudre le groupe si Hoseok ne pouvait reprendre sa place. Les garçons ont plus ou moins réussi à cacher leur tristesse et leur déprime mais finalement, cette idée s'imposait à tous avec évidence. Comment faire sans lui ?

Je sais que cette question se pose à moi également. Comment aurais-je fait sans lui ? Il me fait revivre, il m'encourage, il croit en moi, il est mon ange gardien, il m'aime. Je lui suis si reconnaissante de ne pas m'avoir abandonnée, malgré nos disputes. Sa ténacité nous a sauvés. Je veux maintenant être à la hauteur pour nous deux. Pas question de retomber dans mes vieux travers, dans les pensées négatives.

Je lui ai tout dit de mes troubles. Il m'écoute toujours avec sa bienveillance naturelle. Il me dit que j'ai toutes les raisons d'avoir confiance en moi maintenant, que le passé est derrière moi et qu'il ne doit pas m'empêcher de faire ce que je veux de ma vie. Il me dit que je dois choisir d'être heureuse. Aujourd'hui, je suis entourée de gens qui m'aiment vraiment. Aujourd'hui mes parents m'ont prouvée qu'ils croyaient en moi. Aujourd'hui, ma sœur et son mari m'ont choisie pour être la marraine de leur premier enfant. Aujourd'hui, je suis la Cheffe d'un grand restaurant de Séoul. Aujourd'hui, je le rends heureux, lui. Autant de choses qui doivent me remplir de fierté. Son discours m'impressionne. Je n'ai pas l'habitude que l'on parle de moi de cette manière. Ou bien, je n'ai jamais voulu le voir, car, à bien y réfléchir, ma sœur et Lila ont toujours cru en moi. Mes parents aussi, plus discrètement. C'est moi qui n'osais pas y croire. Paradoxalement, j'ai toujours su qu'un jour j'aurai mon propre restaurant. Bref, mes pensées sont encore un peu confuses, mais je progresse et la vie m'apparaît plus simple.

La tournée est donc terminée. L'agence propose quelques jours de vacances aux garçons. Je sais par Lila qu'il s'agit aussi de laisser Hoseok se reposer pour ne pas risquer une nouvelle blessure. Pendant la tournée aux States, il a rencontré son chirurgien qui s'est montré confiant. Cependant, leur rythme très soutenu doit être allégé, pendant quelques mois encore. Tout le monde prend la nouvelle très au sérieux. Pas question de prendre de risques inutiles.