Je ne comprends plus rien, je suis complètement perdu...
Romain est venu me voir à la pause de quatre heures. Il m'a proposé qu'on mange ensemble. Une partie de moi voulait lui dire non, mais j'avais très envie de savoir ce qu'il allait essayer de me faire croire, et de pouvoir le cerner un peu plus. C'était une véritable bataille psychologique que je me suis apprêté à livrer, et j'ai pensé que j'avais la force de lui résister, maintenant que j'avais compris son petit jeu...
On s'est donc installés dans un coin un peu isolé dans la salle du self, à l'abri des regards indiscrets.
Il m'a dit qu'il avait été très touché par ce que j'avais dit hier, évoquant le fait que je l'avais traité d'hypocrite. Il avait l'air vraiment affecté, et je n'ai pas su deviner si c'était réel ou bien encore un jeu de comédien de sa part. Je n'avais pas envie de le croire, mais j'avais remarqué que sa main gauche tremblait légèrement, que ses yeux étaient rouges et que sa voix avait changé : tout un tas de signes qui semblaient montrer qu'il était sincère, cette fois-ci.Mais je suis resté sur la défensive, je me suis dit qu'il était bon acteur et qu'il était plein de ressources que je ne connaissais pas encore.
Il m'a dit que je n'avais pas à le juger, parce que je le connaissais mal, et que je ne savais pas « tout ce qu'il a enduré ». Au moment où je lui ai demandé de m'en dire un peu plus, la sonnerie a retenti. Il m'a alors dit de le rejoindre après les cours, au même endroit où il m'avait donné rendez-vous l'autre jour pour me présenter Camille.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu comme un pressentiment. Je suis assez frêle et petit, tandis que lui est grand et fort. C'était peut-être parano comme idée, mais je me suis dit que m'attirer le soir dans un coin isolé et sans personne pour nous voir, c'était le meilleur endroit pour venir me flanquer une raclée assez violente pour me dissuader de révéler quoi que ce soit aux gens du lycée.
Pendant les deux dernières heures de cours de la journée, je me suis mis à réfléchir à propos d'un plan. Je n'allais certainement pas me laisser faire par ce gars-là. J'hésitais : j'avais le choix de ne tout simplement pas y aller, mais je me suis dit qu'un jour ou l'autre on se retrouverait forcément seuls tous les deux, et qu'il n'hésiterait pas à me tabasser dès que le moment opportun serait venu. Je me suis dit qu'il fallait l'affronter avec mes propres forces. J'ai donc eu une idée : je me suis souvenu que sur mon portable, il y avait une application dictaphone, qui me permettait donc d'enregistrer ma conversation avec Romain. Si je me faisais agresser, j'aurais au moins des preuves qui me permettraient de l'arrêter.
Dès la sonnerie, j'ai vu Romain faire son sac très vite. Il a ensuite jeté un coup d'oeil dans ma direction et m'a fait un signe de la tête, avant de sortir de la classe en tout
premier.
Je me suis donc rendu au rendez-vous avec mon portable allumé dans la poche de mon manteau.Il était là, contre le mur de la rue sombre et étroite. Il semblait très agité. Je suis arrivé devant lui, il m'a regardé sans rien dire.
Je n'avais pas que ça à faire, qu'avait-il à m'annoncer ?A peine ai-je ouvert la bouche pour parler qu'il a déposé ses lèvres sur les miennes...

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Journal d'un gay
أدب المراهقينb x b 🌈 Je m'appelle Thomas, et j'ai retrouvé un vieux journal intime plein de poussière en rangeant ma chambre. Il raconte une histoire d'amour qui m'est arrivée quand j'avais 17 ans, avec un garçon qui s'appelle Romain. Je n'étais qu'un gars com...