Devenir Coloc Avec Son Pire Ennemi T1

Chapitre 24 : Encore un...

Notre nouveau coloc débarque dès le lendemain... à croire qu'il avait déjà choisi quelqu'un avant de virer Lucien. Ou qu'il prévoyait de le virer que je sois là ou pas et avait déjà prévu quelqu'un pour le remplacer. Enfin bref...

Je vais l'accueillir avec Mathis, mais je ne vois que des hommes qui ont l'air d'être des serviteurs. Mathis m'ordonne de les aider à porter les valises. Ils insistent en disant qu'elles sont trop lourdes pour une fille, mais Mathis insiste et les menace. Ils se taisent direct. Je vais donc les aider à amener les 36 valises dans la chambre du nouveau venu. Je ne l'ai toujours pas vu, mais rien qu'à ses valises on croirait voir une fille qui part 1 weekend...
Evidement qui va devoir ranger toutes ses affaires parce que la femme de ménage est assez occupée comme ça ? C'est bibi ! Je sens que ça va me souler... Ce qui me soule le plus, c'est la manière avec laquelle il me relooke. Mathis a refait toute ma garde robe donc devinez ce que je porte ? Beh un truc bien sexy, voyons ! Comme ci mon physique ne suffisait pas à attirer le regard des mecs... Mathis m'a en plus choisi une tenue digne d'accueillir notre nouveau coloc ! Un haut qui m'arrive au ventre avec un décolleté plutôt grand et une mini jupe ! Et comme je vais avoir l'honneur de déballer les valises de monsieur sous leurs regards, je vais devoir me baisser des centaines de fois ! Alors là, si leurs yeux ne sont pas assez servis aujourd'hui, je ne sais plus quoi faire ! Mathis m'arrête avant que je ne commence à attaquer le rangement de vêtements qui va sûrement me prendre plus d'1h. Je vois un jeune homme de notre âge derrière lui.

- Claire, voici ton second maître et coloc. Je te rassure, il est comme moi et ne t'aidera pas à t'échapper comme te l'avait promis Lucien.

Je hoche la tête et soupire. Il fronce les sourcils.

- Obéis-lui comme si c'était moi et tout se passera bien.

Je hoche la tête, sans sourire, encore une fois. Le mec derrière Mathis s'approche de moi.

- Louis, enchanté aussi. Un conseil, souris un peu plus et ça devrait bien se passer entre toi et moi. 

Je lève les yeux au ciel. Je n'ai jamais aimé sourire de force et ça, Mathis le sait parfaitement, mais pas encore Louis. Et ce que Mathis sait aussi, c'est que je me laisse faire parce que je suis détruite de l'intérieur après une telle trahison de la part de mon ex coloc. Sinon je serai déjà sortie d'ici. Il n'a sûrement pas dit à Louis que s'il me soule trop, je peux lui démonter sa gueule d'ange en 30 secondes chrono. Ou lui pêter le bras comme j'avais fait au mec qui m'a dérangé quand je parlais avec Lucien, au bar, hier ou avant-hier. Je ne sais plus, je ne compte plus le temps. Je ne sais même pas si nous sommes Lundi, Jeudi ou Dimanche... Je ne sais pas s'il est 9h, 18h, 13h ou 23h... Je laisse le temps défiler et attends patiemment de sortir d'ici. Si je sors toute seule, je n'aurai aucun endroit où aller. Il me retrouverai et m'enfermerai dans la même pièce. Là encore, j'ai le droit de me balader un peu partout dans l'appart, d'aller prendre l'air dans la cour de l'immeuble... Mais si j'essaye seulement de m'enfuir, il serait capable de m'attacher à vie à une chaise ou à une personne en qui il aurait totalement confiance et qui me surveillerait tout le temps, à chaque pas, chaque geste que je ferai... Ce serait encore pire que maintenant.

Il me force à sourire et me touche le visage avec ses doigts et ses paumes. C'est assez déroutant et aussi assez horrible à la fois. Je déteste aussi que l'on touche mon visage... Comme Mathis ne l'a jamais fait, je ne sais pas si je peux me rebeller en m'écartant. Je regarde Mathis avec un regard suppliant. Il sait tout ce que je déteste, je lui avais tout dit en arrivant, il m'avait tout demander et il n'a jamais fait ce que je détestais d'ailleurs... Il me fait un sourire en coin et hoche la tête en levant les épaules, signe qu'il ne sait pas comment Louis, lui, va réagir. Je m'écarte assez brutalement et Louis ne s'y attendait tellement pas, qu'il est resté figé 2 secondes qui m'ont paru une éternité par peur de sa réaction.

- Tu l'as décidément mal éduquée... Je suis déçu.

- Elle n'est là que pour satisfaire la vision, pas pour ça. Je ne l'ai pas éduquée, elle ne peut donc pas être mal éduquée.

Il hoche la tête et fait mine d'être dégouté.

- Tu gâches un splendide dessert... 

Il lève les épaules.

- Tant pis.  

- Aller va ranger les valises, toi. On va un peu discuter. Lance Louis.

Je ne manifeste aucune émotion, même s'il me gonfle déjà. Je pars vider les valises et remplir les placards. A la vue des affaires magnifiquement pliées, je suppose qu'il a plusieurs femmes de ménage pour ranger autant d'affaires en faisant gaffe de ne pas laisser une seule froissure. Ou alors c'est la même femme qui s'est cassée la tête pendant des heures pour remplir autant de valises avant que monsieur ne parte. Si c'est le cas, je la plains d'avoir dû le supporter pendant des années avant qu'il ne vienne ici. Malheureusement, c'est moi qui vais devoir m'occuper de lui maintenant. Je crois que je préfèrerais être seule avec Mathis qu'être avec Louis en plus. Ca va être quoi la prochaine fois ? Un chien ultra agressif va venir ici et je ne vais même plus pouvoir me défendre face à Louis parce que sinon je vais me faire mordre ? C'est ça ? Vive ma vie... Si un chien débarque, j'espère que ce sera tout sauf le chien que je viens d'imaginer.
Et à ce moment précis, j'entends un aboiement... Non, non, non, mais non en fait. J'ouvre la porte et tombe sur un berger allemand. Venant d'un mec comme lui, je m'attendais plutôt à un chihuahua. Mais non, ça va. J'avais un berger allemand avant, mais j'ai dû le vendre pour des raisons personnelles. C'est très gentil comme chien, quand il est bien éduqué. Celui-là m'a l'air plutôt gentil. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Il ressemble énormément à mon chien et ça me rappelle pleins de souvenirs, ce qui me perds dans mes pensées, mais j'en sors rapidement quand Louis et Mathis débarque dans la chambre, le chien à leur côté.