Je m'installe à côté de P315. Il m'observe, mais ne lance pas la conversation. Il n'est pas très bavard dis donc... Je me décide à lui demander comment s'appelle-t-il.
- Bon, vu que tu n'es pas super bavard ou juste pas doué pour engager une conversation, je vais le faire pour toi.
- C'est pas moi qui me suis incrusté juste à côté de quelqu'un.
Il marque un point. C'est vrai qu'il n'a rien demandé, lui. En voyant ma tête qui se dit "Merde, il a raison", il prend un air satisfait. Il aime avoir raison apparemment.
- Je vois à ta tête que tu aimes avoir raison.
- Et je vois à ta tête que tu n'aimes pas avoir tort.
Il prend un air encore plus satisfait avec un sourire en coin. Il m'observe toujours, mais ne dit encore rien. Je décide de me lancer.
- Tu comptes me dire ton prénom un jour ?
- "Ton prénom un jour". Répète-il.
On dirait mon frère...
- Un peu plus sérieusement.
- Je gagne quoi en échange ? Dit-il toujours avec un petit sourire en coin.
Euuuuuuuuh...
- Le plaisir de ma compagnie ?
- Je préfère quand tu n'es pas là avec tes questions, c'est ballot.
Je croise les bras et lui tourne le dos.
- Et tu fais quoi là ? Me lance-t-il.
- Je boude, ça se voit pas ?
- Rooh aller, je rigolais. Comment puis-je me faire pardonner auprès de Sa Majesté ?
Je me retourne d'un coup.
- Prénom.
Il soupire et sourit toujours.
- Tu ne lâcheras jamais l'affaire, n'est-ce pas ?
Je secoue négativement la tête.
- Cameron.
Oh ! J'aime trop, mais juste pour l'embêter...
- Pardon ? J'ai mal entendu... Je suis malheureusement un peu sourde... Dis-je d'une voix malicieuse.
Il soupire avant de reprendre son sourire en coin encore une fois.
- Cameron. Dit-il plus fort.
- Un tout petit peu plus fort ?
- Ah non !
- Cameron, c'est ça ? Et beh, j'aurais mieux fait de ne pas insister... Qu'est-ce que c'est moche comme prénom ! Dis-je en ricanant.
Il croise les bras et me tourne le dos.
- Tu fais quoi, là ?
- Je boude, ça se voit pas ? Dit-il en imitant ma voix.
Ou plutôt... En "essayant" d'imiter ma voix. Avant qu'il reproduise ma petite voix aigue avec sa grosse voix rocailleuse...
- Rooh aller, je rigolais. Comment puis-je me faire pardonner auprès de sa Majesté ? Dis-je en imitant sa voix à mon tour.
Enfin... Comme lui quoi, en "essayant" d'imiter sa voix rocailleuse avec ma petite voix aigue.
- Mmh... Sa Majesté ne sait pas si c'est pardonnable. Lance-t-il.
Il se retourne d'un coup et commence à m'agresser avec des guilis.
- Noooooon. S'il-vous-plaît, Votre Majesté, ayez pitié d'une pauvre petite fille craignant de la plus haute crainte, cette attaque de guilis !
- Pas de pitié pour les insupportables petites pestes !
- Moi ? Peste ? Dis-je en faisant mine de chouiner.
Il s'arrête de me chatouiller et me regarde dans les yeux.
- Bien sûr que non. Je rigolais, encore.
Je lui souris et il me prend sur ses genoux.
- T'es lourde dis donc !
- C'est toi qu'a voulu ! Assume tes choix !
Et nous continuons de nous marrer et de nous chamailler jusqu'à la fin de soirée. Ou plutôt, jusqu'à l'aube. Mais il doit malheureusement partir 1h avant tout le monde parce qu'il a des trucs à faire chez lui. Nous nous disons au revoir, à bientôt et tout le tralala qui va avec. Je m'ennuie tout le reste de la nuit en faisant un jeu de regard avec Louis, installé au fond du bar, toujours ignoré par tous les autres occupants de sa table. Je finis par taper la discu avec mon voisin de droite que je n'avais jamais vu.
Nous nous décidons enfin à rentrer vers 5h ou 6h du matin. Et là, j'ai dû faire un choix difficile : choisir chez qui vivre jusqu'à ce que Mathis sorte de prison. Et oui... Lorsque j'arriverai à le faire sortir, j'irai vivre avec lui. Je choisis finalement d'aller chez Lucien.
Il habite une jolie villa avec son frère, que je ne connais pas encore, à quelques kilomètres du bar où nous venons d'aller. Lorsque nous arrivons, la voiture de Cameron nous attend. Il l'héberge aussi et on ne me l'a pas dit ? En tout cas, il est arrivé plus tôt que nous, ça c'est sûr.
- Ton frère et toi hébergez aussi Cameron ?
Il se retient de rire.
- Qu'est-ce que j'ai dit encore ? Pourquoi es-tu sur le point d'exploser de rire ?
- Oh, non. Rien d'important, t'inquiètes pas.
Mouais. C'est louche. Je fais style de ne me douter de rien, mais je sais qu'il me cache quelque chose que je ne vais sûrement pas tarder à découvrir en entrant dans la jolie villa en bord de mer.
Je descends de la voiture en silence, suivie de près par Lucien. Il toque et Cameron nous ouvre avec son habituel sourire en coin.
- Tu m'avais parlé d'une surprise, mais je ne m'attendais pas à ce que tu ramènes Claire ici... Alors c'est elle que nous hébergeons ?
Lucien hoche la tête.
- Désolé d'avoir quitter le bar plus tôt, Claire, mais mon bourricot de frère ne m'a pas dit qui nous allions héberger, alors je suis parti plus tôt pour préparer une chambre. Parce que mon frère ne m'a pas non plus dit quand est-ce que la personne arrivait. S'excuse Cameron.
- T'inquiètes... Et attends quoi !? Frère ? C'est lui ton frère ?! Dis-je en m'adressant à Lucien.
Il hoche la tête encore une fois.
- Ravi d'apprendre que nous allons cohabiter aussi, Claire.
- Non, c'est pas ce que j'ai voulu dire... Enfin...
Il me coupe.
- T'inquiètes, j'avais compris. J'aime bien t'embêter, tu devrais le savoir.
- Sinon tu comptes nous laisser entrer ? Lance Lucien.
- Non, vous dormez dehors. Dit-il en rigolant.
Il se décale et nous laisse entrer. Lucien m'aide à déposer mes affaires et me montre ma chambre.
- Dors, tu rangeras tout demain. Tu auras largement le temps, ne t'en fais pas pour ça.
Je lui fais un petit sourire avant qu'il sorte et m'allonge sur mon lit. J'entends la porte se fermer et m'endors en moins de 5 minutes tellement j'étais fatiguée.
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Devenir Coloc Avec Son Pire Ennemi T1
Novela JuvenilClaire, 19 ans. Je cherche une colocation quand... Je tombe sur cette affiche avec pour auteur : lui. Il y avait 10 000 personnes qui cherchaient une colocation et moi je tombe sur : lui. La pire personne au monde et surtout sur laquelle je voulais...