Devenir Coloc Avec Son Pire Ennemi T1

Chapitre 18 : Surprises

Comment est-ce qu'il peut me faire ça..?
Comment ose-t-il..?
Soit Mathis l'a fait marcher comme un gros bâtard et il pouvait vraiment rien faire, soit c'est lui le gros bâtard et Mathis a pas eu besoin de se répéter pour obtenir ce qu'il voulait car monsieur en avait marre de moi et ne voulait plus vivre avec moi, mais ne voulait pas me l'avouer et a préféré me livrer à ce connard...
Déjà que je ne l'ai jamais vraiment apprécié parce qu'il m'avait humiliée, mais j'ai quand même accepté la coloc parce que je voulais pas chercher pendant des semaines.
Peut-être qu'il était au courant que ce n'était pas pour lui, mais pour m'éviter de chercher une autre coloc pendant longtemps... J'en avais parlé à Elisa, mais comme elle me déteste à présent... Peut-être qu'elle lui a dit..? Si elle n'a pas oublié parce que ça fait pas mal de temps que j'ai accepté cette coloc.
Je n'essaye même pas de me débattre lorsque Mathis m'attrape le bras, à son grand étonnement. 2 de ses gars viennent m'escorter jusqu'à ma nouvelle chambre. Je regarde le sol et ne dis rien. J'en ai marre de la vie...
J'essaye de me rappeler ce que j'ai fait de mal pour qu'il me fasse ça...
À part l'avoir fait chier pour qu'il mette ma série et non son match de foot hier, avoir fait une bataille de farine avec lui parce qu'il a fait des crêpes ou lui avoir casser un oeuf sur le crane, je sais pas. Mais il rigolait, je vois pas pourquoi il ferait ça juste à cause de toutes les conneries que j'ai pu faire auxquelles il avait d'ailleurs rigolé... j'aurais fait une connerie à laquelle il aurait pas rigolé... je m'en serais souvenue, non ? Vu qu'il rigole à toutes mes conneries...
Je suis perdue dans mes pensés quand on arrive enfin à la chambre. Ils m'enferment dedans sans rien dire.
5 minutes plus tard, un mec entre. Je m'attendais à Mathis ou un mec qui m'a escorté et qui est revenu parce qu'il avait oublié de me dire quelque chose, mais non. C'est un mec que je n'ai jamais vu. Je suis à côté de la fenêtre lorsqu'il remarque ma présence. Il me regarde de haut en bas, sans parler. Ça me stresse quand les gens font ça ! Mais je ne dis rien. C'est lui qui est venu, il y a forcément une raison. J'attends qu'il parle. Je le dévisage à mon tour. Grand, dans les 1m85 je dirai, brun, musclé, yeux bleus, tatouage à l'épaule gauche et 2 petites boucles d'oreilles rondes à l'oreille droite. Il sourit d'un sourire qui se veut timide, mais je vois qu'il fait exprès de faire le timide. Rien qu'à son look on peut voir qu'il est tout sauf timide. Je détourne le regard et le reporte sur la forêt. Oui, de la fenêtre de cette chambre, on peut voir la forêt qui se trouve à quelques centimètres de l'appart. J'entends les pas du gars se rapprocher, mais je m'en fou. Je le laisse s'approcher jusqu'à ce qu'il se retrouve à mes côtés, à contempler la forêt à son tour. Je l'ignore totalement et regarde des oiseaux voler au dessus des arbres, chantant.

- Lucien. Et toi ?

Je lui lance un petit regard discret. Il me fixe. Je sens qu'avec toutes les fêtes de Mathis je vais voir plein de monde alors il vaut mieux avoir un allié ou au moins quelqu'un avec qui je m'entends bien.

- Claire.

Il sourit. Sur tous les sourires qu'il m'a lancé depuis qu'il est entré dans cette pièce, c'est le premier vrai sourire qu'il fait. Je lui souris timidement en retour, mais ce n'est que de la comédie. Je n'ai pas peur de lui.

- Alors c'est toi la nouvelle ? Celle qui devait arriver aujourd'hui ? J'ai vaguement entendu parler de toi par Mathis.

Je ne réponds rien et reporte mon attention sur la forêt, toujours aussi calme, elle. Je sens qu'habiter ici ne va pas être facile... En plus, Lucien doit juste jouer la comédie, il fait le gentil, mais veut la même chose que Mathis.

- Je ne suis pas comme Mathis, ne t'inquiètes pas.

Il a lu dans mes pensées ?!

- Non, tu parles à voix haute.

Foutue habitude de parler à voix haute...
Il rigole.
J'en ai marre, voilà.

- Du coup, je te disais. Je ne suis pas comme Mathis, je veux vraiment bien m'entendre avec toi. Je suis son coloc et je t'avoue que j'en ai un peu marre qu'il enferme une fille chaque semaine ici. Mais tu es la dernière, il m'a dit... Alors autant être ami avec toi.

- Je ne compte pas rester. On m'a amené de force ici.

Son visage se décompose.

- De force ?! Mais il n'a pas bougé d'ici de la journée !

- Je sais. C'est mon ancien coloc qui m'a amenée ici. Mathis a dû le menacer ou il en avait juste marre de moi...

Il me prend dans ses bras et me chuchote quelque chose à l'oreille.

- Tu es la première qu'il force à faire venir... Toutes les autres viennent de leur plein gré. Et rien que pour ça je te promets de t'aider à sortir d'ici. Et si on arrive à te faire sortir, j'espère que l'on se reverra.

Je pleure dans ses bras... je n'aime pas pleurer, mais je craque...
Enfin quelqu'un de gentil dans ce monde !

- Merci, mais c'est normal.

- J'ai encore parlé à voix haute ?

Il hoche la tête.
Je me calme doucement et reste dans ses bras. Il me rassure et me dit qu'il va faire tout son possible pour me sortir de là. Je suis crevée... Il me soulève du sol délicatement et me pose sur le lit sur lequel je m'endors aussitôt.