Je me réveille tranquillement, pour une fois. D'habitude je me fais réveillée par des cris ou des volets grands ouverts. Mais là. Rien. Niet. Nada. Je regarde l'heure : 13h. J'ai bien dormi dis donc ! Cette soirée m'a épuisée apparemment. Je me prépare rapidement et cours jusqu'au petit salon pour trouver Mathis, seul, dans ses pensées. Je vais dans la cuisine me chercher une pomme et reviens où j'étais pour l'observer. Je ne sais pas s'il a remarqué ma présence, vu son air concentré. Je me demande s'il va bien ?
Mais je refuse de lui demander. Je n'ai pas à avoir de la pitié pour un gars qui m'a quasiment séquestrée chez lui. Je repense à hier soir. Il m'a quand même "défendue" quand Louis m'a engueulé. Oh et puis crotte je suis trop curieuse.- Ca va ? J'ose lui demander doucement.
Il me regarde, puis son regard redevient vide. Bon. Un "petit" vent, c'est pas grand chose. Sauf quand je m'en prends 10 par jour depuis que je suis ici...
- J'te parle. Dis-je en m'asseyant à côté de lui et en secouant ma main devant ses yeux.
Il cligne plusieurs fois des yeux avant de me fixer et de se redresser.
- Excuse-moi, tu disais ?
- Ca va ?
- Bah ouais, ça va. Pourquoi tu demandes ? Dit-il froidement.
Je ne sais pas pourquoi sa froideur me blesse...
- Je me pose la même question. J'ajoute cette dernière phrase avant de me lever, énervée et de foncer dans ma chambre.
Il me semble le voir baisser la tête, mais je m'en fou. Je claque la porte derrière moi et repense à ce que P315 m'a dit : "On est une dizaine en comptant Lucien à essayer de te désactiver ton bracelet pour te faire sortir."
- S'il vous plaît, dépêchez-vous... Dis-je à voix haute.
- Dépêchez-vous de ? Demande une voix derrière moi.
Je ne lui réponds pas. Je l'entends soupirer. Je ne le regarde même pas.
- Louis est... parti.
Je crois rêver. Il est resté 1 jour et il en a déjà marre ?
- Comment ça ?
- Je l'ai viré de l'appart.
Je suis choquée.
- Et je peux savoir pour quelle raison ?
- Je ne supportais pas son comportement et...
Il marque une pause.
- Et ?
- Lucien revient ici.
Je saute de joie. Dans ma tête. Je ne laisse paraître aucune émotion sur mon visage.
- Mais attend... il a laissé Feltrix ici ?
- Disons que je lui ai racheté.
J'y crois pas. Non, je rêve. Ouais, voilà, c'est ça je rêve. Il veut me voler mon chien maintenant, comme ci ma liberté ne suffisait pas.
- En réalité... je comptais le laisser dans un autre de mes apparts dont mes autres colocs s'occupent et te l'offrir pour ton anniversaire et non te le "voler" comme tu dis, mais comme tu l'as vu autant te le dire maintenant. Voilà, je te rends ton chien.
Je crois que j'ai parlé à voix haute.
- Je te confirme que tu as parlé à voix haute et que tu continues.
- Et merde. Bon pas grave.
Il ouvre la bouche comme s'il voulait dire quelque chose, mais la referme. Il finit par sortir sa phrase.
- Même pas un merci après tant de bonnes nouvelles ?
- Tu veux pas que je te prenne dans mes bras comme si on était les meilleurs amis du monde non plus ?
Il soupire.
- Soupire pas. Je te rappelle que tu m'as privé de ma liberté, que tu m'as même foutu un bracelet qui risque de me tuer si jamais je me prends trop de décharge pour éviter que je m'enfuie et tu veux que je te remercie parce que tu as viré quelqu'un que je n'aimais pas de chez toi, que tu m'as offert un chien qui m'appartenait à la base et que tu fais revenir un mec que j'ai eu l'occasion de ne voir qu'une fois dans ma vie.
- C'est sûr que dit comme ça...
- Je n'ai fait que récapituler la situation. Donc si tu veux un jour que je te remercie et que je te prenne dans mes bras, il va peut-être falloir que tu commences par me retirer ce bracelet, après je m'en vais. Je ne m'en irai pas quand tu me le retireras, mais je partirai. Peut-être pas tout de suite, mais je quitterai cet appart.
- T'as raison... Excuse-moi.
- Évidement que j'ai raison ! Et je doute que, si tu me libères un jour, je te pardonnerai pour tout ce que tu m'as fait subir. Parce que je n'ai cité que 2 choses, mais il y a aussi les tenues que tu me fais porter, les mecs que je dois supporter quand tu fais des fêtes, les colocs que tu changes quand ça t'arranges et c'est pas finis.
Il reste muet. Aussi muet qu'une tombe. Si on m'avait dit un jour que je rendrais muet Mathis un jour, je ne l'aurais jamais cru.
Et c'est tout en restant muet qu'il m'attrape doucement le poignet où se trouve le bracelet. Je me demande ce qu'il va faire... augmenter la décharge si je m'en vais ? L'activer maintenant pour tout ce que je viens de dire ?
Et ce n'est aucunes des deux propositions. Il est en train de... me le retirer ?! Wow, là par contre je suis vraiment dans un rêve.
Il le retire définitivement. Je reste muette tandis qu'il me lâche le poignet. Aucun son ne sort de sa bouche à lui non plus. Il regarde fixement le sol alors que je l'observe.- Vas-y... Va-t-en.
Je le regarde avec de grands yeux surpris.
- C'est... C'est vrai ?!
Il hoche la tête.
Je recule en me dirigeant vers la porte de ma chambre, mais m'arrête net contre un mur. Ou plutôt... un torse. Je me retourne précipitamment. Lucien. Et tous les gars qui cherchaient à me faire sortir. Ils sont tous là, armés jusqu'aux dents. Ils pointent tous un flingue chargé vers Mathis. J'ai pitié de lui. Et peur aussi. Lucien abaisse son arme en voyant que Mathis lève les mains en l'air et s'agenouille. Mais les autres restent méfiants et ne bougent pas d'un pouce.
- Plus un geste, Mathis ! Tu es désormais entre les mains du FBI pour enlèvement et plein d'autres crimes que je ne compte pas citer maintenant.
Il baisse la tête tandis qu'un gars lui passe les menottes et le fait avancer avec un flingue pointé sur sa tempe. Ils avancent en silence vers la sortie de l'immeuble.
- Tu n'as rien Claire ?!! Et ton bracelet ? Tu as réussi à le retirer et il allait te le remettre ?!
Je secoue la tête.
- Il venait... de me libérer.
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Devenir Coloc Avec Son Pire Ennemi T1
Teen FictionClaire, 19 ans. Je cherche une colocation quand... Je tombe sur cette affiche avec pour auteur : lui. Il y avait 10 000 personnes qui cherchaient une colocation et moi je tombe sur : lui. La pire personne au monde et surtout sur laquelle je voulais...