CHAPITRE 36 : Arrêt du Cœur

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Incroyable. C'est la honte.

Se faire arrêter par les keufs en plein cours, devant tout le monde.

Toute la classe était choquée, Monsieur Landine ne savait plus quoi dire...On n'a rien compris à cette scène.

Pendant tout le week-end, je me suis préparé avec les autres à ce jour-là. C'était sur que ça allait nous arriver.

Même si Marwan et moi on s'y attendait, le vivre est totalement différent. Voir tous les regards des autres pleins de mépris, de dégoût, de haine. Ils étaient limite à deux doigts de nous cracher à la gueule.

J'ai même entendu quelques "fils de putes" dans la foule qui étaient pour nous.

Il y a quelques groupes qui ont contesté mais sans que ça marche. J'ai même entendu des insultes contre les keufs mais c'était très petit.

Les CPE et les autres profs nous ont regardé avec beaucoup de déception et de mépris, sauf Madame Thereau et Monsieur Gauthier qui ne comprenaient pas pourquoi ils nous emmenés.

La honte. Devant tout le monde en plus !

Sana m'a lancé un regard triste rempli de compassion quand on est passés devant elle et Nora qui m'a fait un signe de tête pour me rassurer.

Je pense qu'elle ne lui a pas dit pour le petit interrogatoire de la dernière fois. Elle a fait le taffe j'en suis sûr, vu comment les inspecteurs avaient la haine quand elle est sortie.

Elle ne nous a pas trahi. On peut lui faire confiance maintenant.

On a notre confirmation : Nora est avec nous.

Et on a eu une autre confirmation : Gabrielle, elle, ne l'ai plus. Marwan était à deux doigts de l'enclencher quand elle est sortie de l'interrogatoire avec un grand sourire. Mais je lui ai lancé un regard désapprobateur pour le dissuader de le faire.

J'ai repensé à tous les moments qu'on a eu avec elle, quand on l'a vu pour la première fois, au cinéma quand c'était pour Marwan et Laura, quand je suis allé chez elle, tout ça c'était pour de faux...

Quand je pense que j'allais sortir avec elle...

J'avoue que j'ai aussi envie de lui envoyer mon genou dans la tempe juste pour qu'elle goûte aussi aux joies d'un séjour à l'hôpital. Mais on devra régler ça plus tard.

Je voulais parler de la beuh et du gun qu'on a trouvé chez Djanise, mais je pense que ça nous aurait retomber dessus du coup j'ai rien dit. Marwan voulait balance mais Moha lui a bien dit de fermer sa gueule sinon on allait être dans la merde.

Le visage de l'inspectrice a beaucoup changé par rapport à tout à l'heure : elle nous regarde beaucoup plus froidement. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre temps...je ne comprends pas, pourtant on a tout bien fait...

Après avoir traversé le long couloir du rez-de-chaussée devant tout le monde, on sort par l'arrière du lycée. Au parking des profs, on voit le Lieutenant Bonnard devant une voiture grise tenant par le bras Djhan qui est menotté la tête baissée.

Cette image est tellement satisfaisante que j'ai dû me retenir pour ne pas sourire.

Le Lieutenant Manneti nous fait rentrer violemment à l'arrière de l'autre voiture et monte à l'avant avec l'Inspectrice Suarez qui a toujours le visage fermé. Surement à cause de cet enculé de Manneti, quel fils de pute...

Je sais pas ce qu'il a ce sale chien mais j'ai envie de lui niquer sa mère. Surtout quand il a parlé de Papa, on dirait qu'il essaye de me tester. Mais ça va pas marcher, je me suis préparé à tout pendant ce week-end pour anticiper.

𝐑𝐄𝐃𝐇𝐀 - 𝐂𝐚𝐫𝐩𝐞 𝐝𝐢𝐞𝐦 [𝟏] [EN RÉVISION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant