Quand j'ouvre les yeux le lendemain matin, je frôle la syncope en découvrant Lucyle à mes côtés dans le clic-clac. Allongée sur le ventre, mon portable dans les mains, elle balance ses jambes en l'air en regardant une série sur mon compte Netflix.
— Putain... Qu'est-ce que tu fous là...
— Bonjour ! répond-elle d'un ton beaucoup trop énergique.
— Bonjour... Comment t'as déverrouillé mon téléphone ?
— Avec la reconnaissance faciale, glousse-t-elle. Je pensais pas que ça marcherait aussi bien. Je voulais te demander, mais j'allais pas te réveiller pour ça.
— Ça fait longtemps que t'es debout ?
— Deux heures.
Je soupire. Le seul fait de la voir en super forme à 9 h du matin m'épuise. J'essaie de me rendormir, mais impossible. Lucyle me raconte son rêve, parle, parle, parle... jusqu'à ce que je sorte finalement du lit.
Comme le frigo de l'appartement est vide, nous nous habillons en vitesse et sortons prendre notre petit-déjeuner au McDo — un de mes préférés.
Après quoi, nous en profitons pour marcher un peu au soleil, dans l'éternel parc où Lucyle me traine à chaque fois. C'est là-bas que nous avons le grand malheur de croiser sa fameuse copine Bénédicte, accompagnée d'un boutonneux avec une tête d'abruti.
Les deux filles piaillent comme des moineaux hystériques en se voyant, et je soupire à l'idée d'en avoir au moins pour un quart d'heure.
En attendant, je sors mon portable. J'en ai besoin pour m'occuper les yeux et m'empêcher de trop détailler la fameuse Bénédicte, une petite brune vraiment, très, très jolie. Bien maquillée et vachement élégante avec son long manteau gris, je reste presque ébahi devant la différence entre elle et Lucyle. Vraiment, ça me fout limite le seum de voir comment une gamine peut être aussi fraiche. Et j'ai d'autant plus de mal à comprendre comment le prolo posté derrière, que je suppose être son mec, a réussi à choper ça.
À la manière dont Lucyle et sa fameuse copine me scrutent avec leur sourire en coin, j'alimente sans doute leurs messes-basses, avant que ça ne soit au tour de l'autre type à l'air idiot.
Lorsqu'arrivent enfin les adieux, Lucyle revient se pendre à mon bras et nous reprenons notre balade.
— T'as vu comme elle sympa, ma copine Bénédicte ?
— M'ouais...
— En vrai, je suis trop jalouse d'elle...
— Ah bon ?
Je ne sais même pas pourquoi je fais semblant d'être débile.
— T'as bien vu à quel point elle est trop belle, non ?
— Bof, pas ouf.
— T'es sérieux ?
— C'est la magie du maquillage et son style vestimentaire qui la mettent en valeur, c'est tout. Elle a rien d'exceptionnel, sinon.
— Ah.
Et puis Bénédicte n'a pas la superbe bouche de Lucyle, et ça, ça vaut tous les jolis visages du monde.
Lucyle reste ensuite silencieuse, l'air pensif, avant de faire apparaitre un sourire très satisfait sur son visage. Après quoi, le moulin à paroles reprend du service.
De retour à la maison, on se divertit comme on peut, avec des vidéos YouTube, des jeux sur feuille, et même des séances de pâtisserie. C'est loin d'être ce qui me passionne le plus, mais comme Lucyle a l'air très fier de me montrer ses talents...
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Ce qu'ils méritent
Teen FictionEntre les cours, ses heures de colle, un meilleur ami envahissant, une copine parfaite et des sorties illimitées, Cléandre est un lycéen à la vie bien remplie. Ça ne l'empêche pas de parfois s'ennuyer et de traîner sur Internet, et des forums, où il...