𝐌𝐎𝐌𝐌𝐘 ⁺ᵖˑʲᵐ

[ 19 ]

PDV Jimin.

- On est en retard, Namjoon..., je répétai pour la énième fois.

- Je sais bien, mais on ne peut pas faire autrement.

- On ne peut pas prendre la prochaine sortie ?

- Non, ça ne servirait à rien. L'autoroute est bouché, on va devoir attendre.

- Attendre, alors que ma mère a besoin de moi plus qu'à aucun autre moment ?, je haussai un peu le ton.

- Hé... On va finir par arriver, d'accord ? Ne t'énerves pas, il déposa sa main sur ma cuisse pour tenter de me calmer.

- Je ne suis pas énervé.

- Ton air grognon me dit le contraire, me dit-il avec un rictus aux coins des lèvres.

- Je suis simplement nerveux.

- Tu n'as pas à l'être. Appelle plutôt ta mère pour lui dire qu'on aura du retard. Elle ne va pas t'en vouloir.

Ce n'était vraiment pas le bon jour pour qu'il y ait un bouchon sur l'autoroute.

***

- Toutes mes condoléances pour votre grand-mère.

- Merci, je répondis poliment à une des nombreuses amies d'enfance de ma mère.

Entendre ces mots me fit l'effet d'un coup de poignard dans le cœur.
Mais j'essayai de rester un minimum souriant face aux invités.

Ma mère devait en baver à cet instant, alors si moi aussi, je tire la gueule, ça ne va pas le faire.

- Maman ! Désolé du retard, il y a eu un énorme bouchon sur l'autoroute, on a pas pu arriver avant, je m'agitai en voyant ma mère au loin, le dos contre un mur de la salle.

Elle tourna son regard vers moi et c'est avec effroi que je vis ses yeux remplis de larmes, prêtes à couler.

- Maman..., je retirai rapidement ma veste que je posai sur une chaise, afin d'être plus à l'aise et prit ma mère dans mes bras.

Nous étions restés comme cela un instant, dans notre bulle. Elle chuchotait à mon oreille comme s'était passé l'enterrement, tout en essuyant ses larmes.

- Je suis désolé d'avoir raté ça..., je m'excusai à nouveau.

- Ce n'est pas ta faute. L'important, c'est que tu sois là maintenant.

Elle prit une grande inspiration et s'extirpa de mon étreinte.

Je ne l'avais jamais vu aussi abattu.
J'ai toujours vu maman avec le sourire, ou quelques larmes aux yeux, mais jamais autant affligée.

- Tu tiens le coup quand même ?, je lui demandai avec un petit sourire.

- Bien sûr.

- Ne te retiens pas de pleurer, maman. Même si tu t'effondres devant moi, tu resteras toujours aussi forte à mes yeux, j'embrassai son front avant de la prendre brièvement dans mes bras.

Ma grand-mère a rendu l'âme il y a peu.
La maladie l'avait emporté si rapidement. Il y a deux semaines à peine, je l'avais au téléphone et on riait.

C'est fou comme la mort nous paraît lointaine, jusqu'à ce qu'elle frappe subitement à notre porte ou à celle d'un proche.

- Heureusement que je t'ai, mon Jimin !