"17h57 déjà", voici déjà près de 4h que nous déambulons à travers la city... Je dois me résoudre à rentrer. Je vais devoir remettre les choses au clair avec l'amante de feue Madame ma mère.. Cette jeune et ravissante demoiselle de moins de 30 ans, qui veut me faire avaler qu'elle s'est éprise du cœur et des beaux yeux d'une mémé friquée sur le point d'aller à la retraite.
Il y a tellement de choses qui me tracassent.. Je pense que j'ai besoin de me ressourcer, de respirer de bonnes énergies.. Mon père m'a toujours enseigné qu'il n'y a que cela qui compte, cette force intérieure immense, qui détermine nos actions et notre vie. Malheureusement, ce vieux douillet n'est plus aujourd'hui.
Je m'adoce sur le siège de cuir :
"--Chauffeur, pouvons-nous aller à la maison ?
--Biensûr, monsieur".Là, il me vient à l'esprit que j'ai placé l'un de mes merveilleux cigares cubains dans la poche cachée de ma veste. Je vois naturellement en cela, une source indéniable d'évasion et de plaîsir facil. Je m'empare du macnom, il me rappelle ces jeunes années de ma vie, où je m'étais érigé en fervent prometteur du life style jamaïcain. "Même si les années passent, il est toujours bon de garder une touche de freeboy (girl) en soi"..cette adage, nous le devons à un célèbre gourou de la gandja.
Fumer me donne toujours cette même sensation de liberté que la première fois, je savoure donc absolument mon joyau.
35 minutes plus tard ( coincé dans les bouchons).
Il y a déjà un bon moment que nous sommes stationnés au même endroit, sur une mégaroute nouvellement conçue, preuve vivante du développement fulgurant d'un Cameroun émergent. Il y a de cela cinq ans, ce n'était qu'une ruelle casiment infrequentée.. Je me rappelle de ce petit café au bout de l'allée, où je venais fumer de la chicha et boire un coup : et si je m'y rendais à pied, histoire de faire passer le temps et de vivre un peu de nostalgie.
"--Chauffeur, je vais m'arrêter au café au bout de la rue..
Je te contacterai d'ici une quinzaine de minutes.
--D'accord, monsieur ".Je descend du véhicule, et m'engage dans une marche en direction de la jolie bâtisse. On dirait que rien n'a changé.. C'est un îlot d'apparence exotique en plein agglomération. Le décorateur qui l'a pensé, c'est un vrai maître d'art plastique.
Je pénètre promptement, et retrouve ma place traditionnelle. Peu après, alors que je me suis perdu entre la douce musique soul qui chatouille mes oreilles et des pensées toujours plus envahissante, j'aperçois une silhouette qui se rapproche de moi, son accoutrement médical me laisse d'abord perplexe : Elle doit sortir tout droit d'un centre d'études bactériologiques très dangereuses haha. La femme se rapproche de moi avec un certain optimisme. Elle parvient à ma hauteur :
"--Alors monsieur revient au pays sans prévenir les gens ?
-- Excusez-moi ?
La lady retire son masque de protection et son casque de scientifique.
-- Quelle surprise, tu es clairement la dernière personne que je m'attendais à rencontrer, Bella.
(Bella, c'est mon plan cul le plus prolifique. J'ai fréquenté cette fille pendant près de deux ans et nous avons vécus d'inoubliables expériences ensemble, avant mon départ elle m'a fait promettre de l'épouser.) .
-- Je sais que mon accoutrement a du t'intriguer.
-- Terriblement, que fais-tu dans cette tenue grotesque ?
-- En réalité, je milite pour une ONG internationale qui dénonce les conséquences de la pollution environnementale, d'où le choix du vêtement : j'essaie de sensibiliser le commun des gens sur la nécessité de se protéger des polluants urbains grandissants.
-- Toi alors, tu n'as jamais perdu tes grands idéaux. Je me souviens que lorsque nous étions plus jeunes tu me parlais déjà de tes projets philanthropiques. Je suis heureux de constater que tu vis ton rêve.
-- mmm, merci beaucoup. J'allais aussi commander un café.
-- Et si on le prenait ensemble.
-- Puisque tu insistes".Bella n'avait pas perdue une once de sa beauté, bien au contraire. Ravissante femme d'un teint clair et au longs cheveux d'un noir écarlate. Son sourire et ses formes presque parfaites ont toujours été ma plus grande faiblesse. Maintenant, je la revoie devant moi et il semble qu'elle ne m'a pas oubliée.. L'instinct sauvage et indomptable en moi rugit à la vue de cette beauté.
Elle s'installe sur le siège d'en face et me regarde timidement. Sur ces joues toutes rougies, j'aperçois ces petites tâches de rousseur que j'affectionne tant.
"-- Sinon, depuis quand es-tu rentré ?
-- Je suis rentré ce matin à 4h30, et je dois t'avouer que j'ai vécu la plus longue journée de ma vie.
--Je comprends, désolé. Je ne devrais pas t'en vouloir.
-- T'inquiète, c'est pas grave.
-- Et qu'est-ce qui t'amène de si tôt ?
-- Ma famille est décédée dans un accident de circulation hier en début de journée.
-- ohhh, quel malheur ! S'écrit-elle. (Bella a toujours été quelqu'un de très émotif).
-- Oui...
--Mes plus sincères condoléances Ankh. Je serai là à tout moment pour te soutenir dans cette épreuve".Quand elle me le dit, ça raisonne directement dans mon cœur, comme un médicament miracle.
" Merci, Bella".Nous prenons notre café, assis en plein air. Je profite de ce moment de répis.
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Départ à 0
ActionAnkh de Lycel vient d'hériter d'une fortune colossale après la mort de ses parents. Ses mésaventures le mèneront jusqu'au cartel de Calí, aux pieds d'Adolfo Súarez, le puissant baron de la drogue. Tous les chapitres de l'histoire sont indispensables...