La Macabre Machination

12 1 0
                                    

"Je vais tuer César Ambassa, le fameux notaire de mes parents, grand maître ésotérique et tête influente du Cameroun !" "Je vais le tuer, ainsi je n'aurai pas à épouser ma cousine et à participer à des messes noires tous les soirs !".

Les idées pullulent, bouillonantes partout dans mes neuronnes. Elles convergent toutes vers une même solution, unies, indéfectibles : Tuer César Ambassa !

Mais comment ?

Déjà que je ne suis pas un tueur, je n'ai donc aucune expérience de la dite entreprise. D'autant plus que c'est physiquement difficile de réalisation, Ambassa étant un personnage très à cheval sur sa protection personnelle.
Il a en effet tant de loubards, que j'en découvre à chacune de nos entrevues.

Cependant, loin de moi toute considération morale, le Monde est définitivement injuste !

Je ne pense même pas à tout les bienfaits que je pourrais en tirer ! Ambassa disparu, je serais enfin en mesure de me refaire une vie, à des années lumières de cette famille un peu barge.. Je vendrais alors ces maudits biens, à des personnes positives afin qu'ils soient délivrés du mal. Ensuite, je me payerais une île aux alentours de l'orient, histoire de voir en avant première le soleil apparaître, aux premières lueurs du matin.

J'ai parfois lu que c'est ainsi que se développe la folie meurtrière. Mais dans le présent cas, cela est en mon sens justifié : Ambassa est au centre de toutes mes misères depuis bientôt deux semaines, et le bouchon va bientôt s'envoler, laissant libre cours aux effusions de mon mécontentement.

J'ai toute la journée devant moi, j'aurai l'occasion de murir cette éventualité. Peut-être devrais-je en parler à mes amis ? Il n'y a pourtant de plus efficaces trouble-fête que les amis.. Inconsciemment et parfois, consciemment...

C'est un plan que je dois porter seul. Ainsi, je n'aurai à risquer l'échec !

Je me dirige précipitamment vers la cage d'escaliers, je vais dans ma chambre, à l'étage. J'ai la ferme intention de concevoir une stratégie de fin stratège. Les longues heures de lecture consacrées à la criminologie durant mes temps de vacances vont pouvoir faire leurs preuves cette fois !

Armé d'un fond de café, considérablement rafraîchi par la température ambiante et d'un bout de cigare, considérablement amoché par de multiples usages antérieures, et d'un crayon HB, je transmets au papier des idées, potentiellement révolutionnaires.

Je m'oublis, comme en trance, durant près d'une heure et demie. À la fin du labeur, tout indique que c'est là, la fin. Mon café est maintenant terminé depuis belle lurette, mon cigare aussi a rendu l'âme, et les premiers rayonnements du soleil m'indiquent que je dois vaquer à d'autres occupations, pressentes.

Je me lève donc de la table d'étude, fier. Il me semble que j'ai repris ma vie en main, boosté par cette vision idyllique de mon île, au beau milieu d'un mer de couleur bleu ciel, remplie de corailles et d'animaux aquatiques hors du commun..

Je me lève donc, range mon précieux projet dans une vieille chemise jaune, à l'angle du bureau.
Je me dirige ensuite vers le balcon, ou mes équipements de sport m'attendent. Je m'adonne à ce plaisir, puis prends une douche.
Cette fois, c'est moi même qui conduirai. Karel, qui a récemment été libéré doit déjà m'attendre, et ma douce Bella ?

Déjà 8h passée de 37 minutes à ma fidèle montre. Je me prépare rapidement.

Peu après, je suis aux commandes de ma moto. Elle avait été oubliée dans le garage. Après une bonne douche, et quelques repas d'huile de moteur, elle gémit aussi bruyamment qu'au bon vieux temps. Je prends ces bonnes vieilles ruelles, paisibles, parsemées de manguiers, qui entourent les beaux quartiers. Et bientôt, je me trouve devant le domicile de Karel, lunette de soleil aux yeux, comme au bon vieux temps !

Départ à 0 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant