Le Deal

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Installés sur les sofas disposés sur la térasse du chalet, le fameux numéro deux du cartel et moi, sirotons du champagne. Il a été aimable de me proposer un cigare, je suis maintenant toute à mon aise ; à presque oublier les suspicions qui parcouraient mon esprit il y a quelques heures.

20 heures approchent. Don Jímenez est un personnage tout à fait atypique. Il s'exprime couramment en 04 langues, notamment L'Espagnol, le Français, l'Anglais et le Mandarin, appris au cours de ses nombreux voyages à travers le monde. Il me raconte sa sulfureuse aventure : des favelas du Brésil en passant par les milieux du crime chinois, jusqu'ici à Calí. Il a côtoyé tous les plus grands : Giancana, Escobar, Gonzales, et aujourd'hui Adolfo Súarez.
Arrivé à ce qui s'annonce comme la fin de son récit, il me regarde puissamment et déclare :

" Somos Los mismos, hijo de puta !
Luchamos para nuestra libertad y támbien nuestra ricesa en este múndo. Te hé elijido, a partir de hoy, tú trabajas para mi !"

L'intonation de sa voix, son air si serein, l'assurance et la conviction qui émanent de cette affirmation me gèlent totalement les neurones. Je suis incapable d'émettre une réplique sensée. Je garde le silence...

Jímenez renchérit :
" Hé sido joven, como tí. No conoces las realidades desfortunadas que puede encontrar un hombre !
L'avocat est un vieil ami à moi. Je lui ai sauvé la vie un jour.. Tes amis sont certainement déjà libéré en ce moment.. Nous savions que tu viendrais ici".

Mieux, je me braque à s'y méprendre tel un cadavre.
Est-ce donc à dire que l'avocat occultiste Ambassa est de mèche avec le cartel de drogue de Cali ? Quel genre de lien pourrait donc exister entre ces gens ?
Néanmoins, je m'abstiens de toute réaction expressive. Ce qui visiblement, semble étonner mon hôte.

Je me fait resservir du champagne par l'employé juste derrière nous, et me détend, presque naïvement à la vue de ce paysage digne du jardin d'éden. J'oublie les criminels qui m'accompagnent, et me réjouis de la seule bonne nouvelle de la journée : mes amis ont été libéré.

Après cinq longue minutes de silence malfaisant, je me redresse et prend la parole, d'un ton ferme :( Je suis toujours en babouche claquette, short et démembré, mdr)

"Monsieur Jímenez, maintenant que vous m'avez montré tout le gage de votre bonne foi, je vais vous dire ce que j'attends de vous :
Le cartel de Calí devrait me livrer plusieurs tonnes de cocaïnes toutes les semaines et me fournir en armes afin que je puisse étendre ce qui sera le nouveau cartel africain. Naturellement, en parfait accord avec le puissant cartel Colombien. Ce qui sera très juteux pour nous tous ".

Outré, l'homme me scrute. Cette fois, je pense avoir appelé une très grosse carte, peut être plus grosse que  toutes celles que je possède. C'est la loi du bluff, ça passe ou ça casse...

Le caïd s'exclame avec une certaine froideur :
"--Trabajas para mi, hijo de puta !
-- Lo siento, no trabajo por nadie !"

Il me fusille du regard. Je l'imagine, arrachant le pistolet entre les mains d'un de ses hommes de main afin de m'abattre, tout comme les infortunés de tout à l'heure.
Je sens presque ma mort certaine. Et là :

" Hahahahahahaha !
Tu as de vraies couilles, hijo de puta !
Je ne me rappelle plus de l'homme qui m'a un jour parlé sur ce ton. Très intéressant.. Hahaha !"

Il ricane, tout chatouilleux. Il semble que mes propos lui aient caressé la planche des pieds, à mon plus grand étonnement.

"-- D'accord.
  Je te donne ta chance. Pendant trois mois, je te donnerai tout ce dont tu auras besoin. Et au terme de ce délais, deux dénouements s'imposeront à nous :
Dans le premier, je te présenterai à Adolfo, et nous célébrerons ensemble l'alliance entre le cartel de Cali et le nouveau cartel d'Afrique.
Dans la deuxième fin, j'exploserai ta tronche de petit bourgeois, puis celle de ta pédale d'ami, et enfin celle de la pute de service. Es claro ?

-- ( déconcerté, je réponds instantanément) Si, seňor ".

....

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