Fin.

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Sur le siège d'à côté, celui qu'occupait Karel, il y a un petit pistolet. De prime abord, on dirait un jouet. Je me saisis subtilement de l'objet de peur d'alerter les gros bras, toujours postés dans la pièce : je devine à la froideur de la cross et à la lourdeur de l'engin que c'est un vrai pistolet, quel bal !

Je me souviens alors que lorsqu'il allait rencontrer le tueur à gage hier, il m'a dit qu'il devait faire un tour au ghetto. Je comprends maintenant pourquoi, il avait un plan b.

Il n'y a certainement aucun garde dans le véhicule avec les deux hommes. Cela signifie qu'Ambassa est vulnérable. Mais, après l'avoir abbatu, nous n'aurons aucune échappatoire avec tout le dispositif sécuritaire organisé autour du véhicule. C'est un véritable cortège de sécurité.
Là, je me dis que Karel y a aussi longuement pensé, et que s'il a laissé son arme ce n'était pas sans raison.
C'était le seul moyen de mettre fin à ce cauchemar éveillé.

Mourir tête haute, plutôt que de vivre en esclave d'un groupuscule sectaire, tel est donc le mot d'ordre. Je me lève donc avec précaution et gagne à mon tour cette imposante limousine.

Peu après, trois coups de feu se font entendre à l'intérieur du véhicule toujours stationné, et une balle effleurant la joue de la cible transperce et brise la vitre du véhicule, puis celle de la baie vitrée du café. S'en suit alors un assaut rapide des hommes de main de l'avocat, voyant bien leur patron inerte, la tête adossé sur la portière, criblée de balles.
Les coups de feu sifflent et les projectiles passent toujours plus prêts. Karel s'effondre à son tour, une plaît béante est visible au sommet de son crâne. Puis, plus rien. Comme une télévision brusquement débranchée.

C'est la dernière image que je garde avant la fin. Peut-être que c'est un nouveau départ.

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