Chilling Avec Les Narcos

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"Kokorikoooooo Kokorikoooooo koko     ko"
"Kokorikoooooo koko ko Kokorikoooooo"

Les coqs dans la prairie chantent au rythme du jour grandissant. Je me réveille malgré moi.. C'est l'une des particularités de la campagne.

07h à peine , et les hommes sont en pleine action, pistolets à la main pour certains, pelles et pioches pour d'autres : tous participent à l'entretien et à la sécurité de l'immense demeure. Je peux les admirer de mon balcon.

J'ouvre la garde robe qui, à première vue me semble aux oubliettes. Puis, dans un coin obscur de la piece, je découvre une chemisette, un pantalon remarquablement évasé, un splendide paire de mac james faite de la peau d'un d'animal exotique et au dessus de la commode, j'entrevois un magnifique sombrero.
Je m'empresse de me vêtir correctement avec une pensée pour mon hôte si délicat.

Après un ultime examen devant le miroir, je me dirige au rez de chaussée. J'entends déjà une forte ambiance depuis les escaliers.

Sur place, des caïds sont installés à table, escortés par de jolies demoiselles en petites tenues. Il semble qu'ils prennent du bon temps. Il n'est pourtant que 7h... Et puis avec la soirée d'hier... Je ne me souviens même plus de la fin...

"Hola, seňores !"

Les hommes précédemment entrain de s'extasier sur cette table se retournent, brusquement. Ils laissent tous percevoir un regard étonné, méfiants.

" no problema, hijos de putas !
  Es mi nuevo amigo africano !
   Hahaha
  Seňor Ankh, viene ! "

Loin de les calmer, ces propos de don Jímenez semblent les troubler davantage...
Je me rapproche, et prends la dernière place non occupée sur la table, cigare à la main...
Les vieux monsieurs se regardent brièvement entre eux puis :
" Hahahahaha !
Hahahahahha !
  Hahahahahah !"
Ils éclatent simultanément de rire, casiment diaboliquement... Balón Jímenez les rejoint dans cette folie...

Après un moment de grande incomprehension, il se ressaisit enfin :

"Significa que te hemos acceptado, pequeňo !
Nous parlions de ton cas juste avant que tu n'arrives".

Une des escortes s'emparent du plateau de gibier au centre de la table, puis elle se dirige vers moi. La demoiselle, coupe puis enfourche un gros morceau qui m'a l'air d'être de la viande de brousse ; éventuellement du taureau ou du sanglier, à en juger de la rougeur de la cher. Présentant que c'est un test, ma bouche s'empare de la fourchette pleine qui m'est tendue.

"Skrrraaaks"
"Tchouaps tchouaps tchouaps"

Je mâche le met avec beaucoup d'appetit. Finalement, c'est plutôt bon.

"-- mmmmmiaamm, qué es ?
-- es la carne de los hombres de ayer..."

Comment ?
" Si amigo, voici le sort qui est réservé aux associés qui essayent de nous rouler dans la farine".

J'avale le repas macabre avec un arrière-goût de culpabilité.
Mes convives, tout souriants se réjouissent à ma vue.
Peu après, alors que nous sommes toujours disposés autour de la table, cinq hommes pénètrent dans le chalet, ils portent chacun deux gros sacs noirs. Ils traversent le séjour et se dirigent vers la salle à manger. Arrivés à notre hauteur, l'un d'entre eux prend la parole :
" --Tenemos les productos, patrón.
   -- Firmad !".

L'homme pose l'un des sacs sur la table et laissent devoiler le contenu. Il y extrait des blocs de poudre blanche empaquetée, on dirait de la cocaïne. Je n'en ai jamais vu en aussi grande quantité. Le maître des lieux se lève de son siège, s'empare d'un couteau de table et taillade l'un des paquets. Il y prélève un peu de la substance précieuse :

" Mon jeune ami, tu as devant toi la crème de la crème. Le futur du crime, juste là, devant toi..".

Jímenez déverse la poudre blanche sur le plat de table vierge, posé devant moi, il me fait signe de sniffer, du coin de l'oeil.
Tous me regardent, je n'ai pas vraiment le choix. Je rapproche donc mes narines, et tire énergiquement cette drogue en quelques coups d'inspirations...

Cinq secondes après, la drogue commence déjà à faire effet...

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